Si vous ne souffrez pas de cécité et que vous vous intéressez un peu à la vie qui papillonne autour de vous, vous aurez facilement remarqué que nos amis zombies sont bien présents dans nos œuvres de fiction et les jeux dans lesquels vous incarnez le rôle d'un chanceux survivant face aux hordes de zombies ne manquent pas. Pour autant, The Escapist : The Walking Dead pourrait peut-être être le jeu qui amènera une petite bouffée d'air frais bienvenue dans le genre...
De Prison Break à The Walking Dead
Développé par Team 17 Digital, qui était déjà à l'origine du jeu The Escapist, The Escapist : The Walking Dead est un petit puzzle-game arrivé sur nos écrans de PC le 30 septembre 2015 dans lequel vous jouez le rôle de Rick Grimes, le héros de la série et des comics, qui se démène pour trouver un lieu sûr pour ses compagnons. Pour cela, Rick doit survivre aux hordes zombies environnantes tout en complétant les objectifs et résolvant les puzzles qui le mènent au bon chemin. Dans The Escapist, vous deviez vivre (tranquillement, mais pas trop) votre vie de prisonnier modèle tout en complotant pour vous échapper de cet enfer qui était le vôtre. Ici, vous devrez toujours réaliser des tâches ingrates et faire acte de présence, mais la vie de prisonnier devient celle d'un rescapé qui tente le tout pour le tout pour échapper à des zombies un peu trop collants à votre goût. Vous devrez respecter un emploi du temps, avec des repas, des corvées quotidiennes et aussi quelques heures de temps libre pour pouvoir vous adonner aux joies de l'exploration. Ce qui vous permettra, entre autres, de trouver tout un tas de babioles pour crafter des armes et des armures. Afin de préparer au mieux ses expéditions, Rick devra devenir plus fort grâce aux machines de fitness qui permettront au joueur, grâce à la répétition d'une combinaison de touche élaborée (Q et E en Qwerty) et au bout de longues heures in-game, de gagner des points de force, de vitesse et de savoir. Ces points vous permettront de mieux résister aux attaques, de courir plus vite et de crafter plus d'armes et outils en combinant des objets trouvés de par la carte grâce à des plans dénichés au fil de vos pérégrinations. Ces derniers se font très rare cependant puisque le jeu part du principe que nous savons ce qu'il faut combiner. Le joueur pourra alors passer de longues heures à chercher l'objet dont il a besoin. Heureusement pour nous, des vendeurs sont présents pour nous fournir les outils les plus compliqués à trouver.
The Walking Dead pour les nuls
Il n'est nullement nécessaire d'avoir joué à The Escapist ou d'être fan de la franchise The Walking Dead pour apprécier la légèreté de ce jeu, puisque tout en faisant des clins d'œil incessants aux fans de la franchise, il offre une version courte et peu élaborée de l'histoire. On y retrouve les personnages et les lieux présents dans la série, ou encore les scènes clés comme celle où Rick doit nettoyer la grange de la famille Greene. Le tutoriel vous met d'ailleurs dans la peau de Rick alors qu'il se réveille dans une chambre d'hôpital où il était soigné pour une blessure par balle. Vous vous levez et vous vous rendez vite compte que la situation est inhabituelle. C'est en tentant de sortir de l'hôpital que vous apprendrez les principales mécaniques de cet opus (avancer, se battre, soulever des objets...) et vous découvrirez aussi qu'il est bien insensé pour notre protagoniste de s'approcher de trop près d'un groupe de zombies. À la fin de cette courte introduction, une transition écrite sur un fond noir explique qu'il va falloir sauter plusieurs heures de visionnage de série ou de lecture de comics (selon) puisque nous voilà dans la ferme des Greene, bien connue des amateurs de The Walking Dead. Les transitions un peu brusques entre les 5 niveaux du jeu (tous des lieux emblématiques) sont autant de clins d'œil légers aux amateurs qui peuvent toutefois être frustrants pour les fans tant elles simplifient à l'extrême l'histoire.
Cendrillon post-apo'
Comme expliqué précédemment, Rick doit également respecter les petits rituels quotidiens inspirés par The Escapist. Aussi, vous devrez assister aux repas, faire la lessive du matin ou la cuisine du soir au risque de voir votre jauge de risque d'attaque zombie augmenter. Que le mécanisme puisse manquer de logique dans ce jeu peut encore passer (si Rick ne fait pas entièrement sa corvée de lessive, les zombies auront plus de chance de lui rendre visite le soir), en revanche, il faut noter que cela ralentit énormément la phase d'exploration du jeu en induisant une répétitivité pas toujours bienvenue. Imaginez-vous sortir vaillamment de votre abri pour trouver une sortie, tuer trois zombies, entrevoir une bribe d'idée de solution à votre énigme, puis devoir retourner à l'abri à cause de ce besoin urgentissime de laver le sol. Ces moments de temps libre sont également des moments privilégiés pour réaliser les mini-quêtes que peuvent nous attribuer nos compagnons d'infortune et qui consistent 100% du temps à aller chercher quelque chose pour eux dans un endroit infesté de zombies. Pourquoi Laurie aurait-elle absolument besoin d'un ressort qui se trouve à l'autre bout de la carte alors qu'il y en a un dans le bureau de sa chambre ? : malgré les questions existentielles que ces quêtes soulèvent et la répétitivité qu'elles induisent, elles permettent à Rick de gagner de l'argent assez facilement tout en découvrant un peu mieux les environs.
Zombies et ... Bugs
A la manière du gameplay, les environnements visuel et sonore sont proches de ceux issus de The Escapist et s'éloignent du coup des standards des jeux de zombies. Le pixel art est vraiment sympathique et la musique, si elle n'est pas d'une gaieté fracassante, est bien loin d'être angoissante. De quoi placer le joueur dans un contexte amical voire chaleureux. Les morts de votre personnage (parce que vous mourrez, soyez en sûr) suivent le même principe puisque vous ne ferez que vous réveiller paisiblement dans votre lit le lendemain (et déclenchera une faible hausse du risque d'attaque zombie). Malgré ses défauts de linéarité et de répétitivité, The Escapist : The Walking Dead parvient donc à nous offrir de très bons moments de jeu en mêlant un peu d'humour à un gameplay malgré tout addictif à souhait. The Escapist : The Walking Dead sait donc attirer la sympathie du joueur mais il peut aussi facilement en attirer les foudres : sur les 6 premières heures de test, nous comptons 3 heures de jeu et 3 autres à régler divers problèmes qui relèvent du bug d'un jeu en Early Access. Quand ce n'est pas l'inventaire qui est inutilisable, ce sera un objectif qui ne se validera pas après réalisation. Précisons qu'à l'heure de l'écriture de ces lignes, la meilleure façon de s'en débarrasser reste de redémarrer sa partie. Tout un programme.
Points forts
- Gameplay addictif
- Clins d'œil sympathiques pour les amateurs de la franchise
- Humour dans les récits et les dialogues
- Tout à fait possible d'y jouer sans avoir joué à son grand frère
- Direction artistique chaleureuse et réussie
Points faibles
- Peu de complexité et de liberté par rapport à son prédécesseur
- Peu de contenu (5 niveaux assez courts)
- Beaucoup trop de bugs bloquants dans la progression (pour le moment)
- Gros problèmes de localisation (vraisemblablement)
The Escapist : The Walking Dead est un jeu qui regorge de potentiel et qui pourrait même faire s'envoler quelques heures de votre vie de la façon la plus agréable qui soit. En s'inspirant fortement (un peu trop peut-être) de son grand frère, le jeu attire de prime abord beaucoup de sympathie, surtout auprès des fans de la franchise de The Walking Dead et Te Escapist. Le gameplay, l'ambiance et les références plus que sympathiques aux passages clés de la série auraient pu faire de ce jeu une véritable pépite. Malheureusement, de bien trop gros défauts viennent ternir le tableau. De manière globale, le jeu est bien trop court et facile (5 niveaux dont un de tutoriel officiel et un autre pas assumé) pour le prix de 14,99€ et pousse le joueur à la crise de nerfs tant il est sujet à une multitude de bugs. The Escapist : The Walking Dead a donc un goût d'inachevé : on adorerait l'aimer, mais certains préféreront peut-être attendre le passage bienvenu d'un ou deux patchs, de nouveaux contenus, d'une baisse des prix, ou bien de tout ça à la fois pour en profiter sereinement.