Sorti dans un premier temps en Asie puis sur le territoire japonais, One Upon Light est un titre d'adresse et de réflexion au rendu monochrome dans lequel un scientifique sensible à la lumière doit se faufiler parmi les ombres afin de s'échapper d'un labo dans lequel une expérience a mal tourné. Un point de départ intrigant pour un résultat finalement moins éclatant que prévu.
En faisant le choix de placer l'ombre et la lumière au coeur de leur jeu, les développeurs de One Upon Light ne sont pas les premiers à s'engouffrer dans cette brèche. On se souvient notamment du très sympathique A Shadow's Tale sur Wii dans lequel on contrôlait l'ombre du personnage principal mais aussi l'orientation du décor en modifiant manuellement la position des sources lumineuses. Dans One Upon Light, même si l'ombre et la lumière sont toujours au coeur du gameplay, le principe se révèle en réalité bien différent.
Le prologue du titre rappelle même un certain Another World puisqu'il y est vaguement question d'une expérience sur les photons qui aurait mal tourné, entraînant un accident sans précédent. L'explosion de Rosewater aurait ainsi fait 23 morts, 42 blessés et de nombreux disparus, sans que l'on sache exactement s'il s'agit d'une négligence du personnel d'Aurora Industries ou d'un acte criminel. L'histoire nous est d'ailleurs dévoilée au compte-gouttes par l'intermédiaire de pages de journal qui lèvent progressivement le voile sur ce qui pourrait bien être autre chose qu'un tragique accident. Ce qui est sûr, c'est que le personnage que l'on incarne est un rescapé de cette catastrophe qui tente, bon gré mal gré, de quitter le complexe d'Aurora Science, si possible en passant par le laboratoire où devrait se trouver l'explication de ce qui s'est réellement passé.
Photophobie mortelle et Echo v8.0
Mais il y a un hic : notre bonhomme est atteint de photophobie. Autrement dit, la lumière constitue pour lui un danger mortel, le simple fait de rester plus de deux secondes sous un faisceau lumineux suffisant à le désintégrer totalement. Pour progresser dans les différents niveaux du complexe, notre individu n'a donc pas d'autre solution que de se faufiler à travers les ombres en évitant à tout prix de se laisser piéger sous un rayon de lumière. On comprend mieux pourquoi les développeurs ont fait le choix d'une réalisation monochrome, le rendu mettant clairement en évidence les zones sécurisées et celles où il vaut mieux ne pas mettre les pieds.
Mais le complexe d'Aurora Science tombe littéralement en ruine et il arrivera que certaines zones soient tout bonnement infranchissables sans passer sous des amas de lampes et autres projecteurs qui pullulent dans le coin en raison de la nature même des activités de ce labo. La bonne nouvelle c'est que les scientifiques ont commencé à mettre au point un appareil capable de projeter des anti-photons permettant de conserver leur essence, même en présence de lumière. Autrement dit, avec ce dispositif Echo, notre survivant va pouvoir capturer une ombre à un instant précis pour la figer au sol, même si la source de lumière utilisée continue de se déplacer. Un atout indispensable pour se faufiler à l'aide des ombres portées sur les caisses qui constituent bien souvent le seul et unique moyen d'atteindre la sortie des différentes salles du jeu. Mais le dispositif a tout de même ses limites et ne peut capturer qu'une ombre à la fois, celle-ci disparaissant dès qu'on active à nouveau la fonction de l'Echo.
A la nanoseconde près
Tablant autant sur l'adresse que sur la réflexion, les stages de One Upon Light s'apparentent plus ou moins à des parties de cache-cache où l'on franchit les embûches une par une en priant pour que notre timing soit parfait au moment de stopper les faisceaux lumineux ou de franchir une zone dangereuse. Dommage que les énigmes peinent finalement assez vite à se renouveler et que la rigidité des contrôles desserve un petit peu le gameplay, car tout se joue systématiquement dans un mouchoir de poche. On glisse trop souvent sans le vouloir en attrapant ces satanés caisses et l'obligation d'anticiper les déplacements à la fraction de seconde près trahit un manque d'indications sonores et visuelles évident. Et pour peu que viennent s'y ajouter les tapis roulants, les zones de transfert de caisses et les capteurs d'activation du courant, le challenge devient alors extrêmement décourageant. Et même si les checkpoints sont nombreux, on rage de devoir recommencer des dizaines de fois une même séquence alors même qu'on en connaît la solution.
De toute façon, le programme offert par One Upon Light reste assez limité puisqu'il se résume à une petite vingtaine de niveaux dans lesquels on ne trouve aucun élément caché qui pourrait nous inciter à y retourner, nous laissant le sentiment que le soft aurait pu être beaucoup plus abouti.
Le trailer de One Upon Light
Points forts
- Un vrai test d'adresse et de réflexion
- Un concept assez original dans le traitement
- Le dispositif Echo qui met notre cerveau en ébullition
Points faibles
- La rigidité des contrôles et le timing ultra serré
- Trop peu d'astuces de gameplay différentes à exploiter
- Des stages qui se ressemblent trop
- Le background moins développé que prévu
- Plus stressant que réellement divertissant
- Seulement 20 niveaux à terminer et pas d'éléments cachés
Malgré un postulat de départ alléchant, One Upon Light avoue bien trop vite ses limites en tablant sur un game design qui ne se renouvelle pas suffisamment et une rigueur souvent décourageante. L'idée de capturer les ombres pour se faufiler entre des faisceaux lumineux mortels est loin d'être mauvaise, mais on attendait davantage de ce titre, aussi bien en termes de background que de plaisir de jeu.