Dans le plus pur style du jeu d'arène dans lequel des faces de guignols se disent bonjour à grand coup de bombe dans la face, tel un Bomberman désenchanté à la sauce "les clowns tueurs venus d'ailleurs", on retrouve Brawl. Créé par la Bloober Team, déjà connue pour son jeu Layers of Fear présenté par PewDiePie, Brawl vous entraînera dans un univers horrifique, grotesque et torturé tout à la fois.
De la bombe à l'ancienne :
D'entrée de jeu, on se rend vite compte que l'on a affaire à un jeu à l'ambiance bien spéciale, clairement définie par une atmosphère éprise d'effroi et d'angoisse. La Bloober Team étant spécialiste des jeux du genre, elle nous plonge ici dans un Bomberman-like loin des habitudes des cours d'école et encore plus loin des décors aux couleurs chatoyantes que l'on pourrait retrouver dans les jardins de "mon Petit Poney". Les fondements de Brawl sont exactement ceux que l'on peut retrouver dans Bomberman avec un gameplay de base oldshool qui vous demandera de placer des bombes à droite et à gauche afin de mettre à terre vos adversaires dans une arène cubique prédéfinie. Les développeurs ont toutefois eu la bienveillance d'ajouter un peu de modernisme à cette mécanique déjà bien rodée en donnant à chacun des huit protagonistes présents dans le jeu des coups spéciaux efficaces et bien pensés.
Pour commencer, vous passerez par le tutoriel, plutôt efficace, vous y apprendrez très vite les grandes lignes de base. Vous y découvrirez les coups simples, les coups spéciaux et la charge de barre qui enverra un autre coup bien particulier commun à chacun des protagonistes.
Un petit plaisir solitaire :
La campagne solo passera au travers du passé des huit personnages que vous allez pouvoir contrôler. Quatre seront accessibles d'entrée de jeu, les quatre autres se débloqueront par la suite. Ainsi, vous y apprendrez que tout le jeu se déroule dans un lieu étrange appelé The Emporium. Huit êtres y sont prisonniers pour des raisons qui resteront obscures jusqu'à ce que vous parveniez à occire les boss présents à la fin de chacune des campagnes solos. Chaque personnage a sa propre histoire et sa propre raison d'être en ce lieu malsain. La narration est excellente et la voix off porte à vouloir aller plus loin dans les profondeurs du passé de chacun des personnages.
Par contre, attendez-vous à de la difficulté, car il ne sera pas facile de venir à bout de chacune des histoires et cela va vous demander beaucoup de skills. Avec ces quatre niveaux de difficulté passant par Low, Medium, High et Ultra, vous aurez bien le temps de galérer. Pour vous donner un ordre d'idée, en Low, il sera très compliqué de venir à bout de chacun des boss. Imaginez alors en Ultra.
Où à plusieurs :
Brawl met clairement l'accent sur le multijoueur en proposant du multi local, du online et un mode challenge jouable à deux. Jusqu'à quatre joueurs pourront s'affronter en local avec des modes tels que le Versus, le Duel, le Classique, le Sumo qui vous obligera à pousser vos adversaires en-dehors du terrain, le Color Domination qui vous demandera de peinturer à coup de bombes le maximum de surface dans un temps donné et enfin le Team Arena.
Le Online est moins fourni, mais tout aussi fun avec trois modes que sont l'''Arena'', le ''Duel'' et le ''Team Arena''. Vous aurez également la possibilité de créer un ''Lobby privé''. Enfin, l'option challenge se divisera encore une fois en trois modes différents. Le premier nommé ''Horde'' vous demandera, dans un temps imparti, de résister à des vagues d'ennemis. Le second intitulé ''Sheep'' mettra en jeu des moutons qui se multiplieront. Votre but étant de les protéger des ennemis qui ne chercheront qu'à les tuer. Enfin, le troisième appelé ''Who's the Boss'' vous fera passer de boss en boss pour des combats épiques et bien compliqués.
On pense aux fans chez Bloober :
Avec la mise en place d'un fan service passant par des trophées, des cartes et des achievements à compléter et/ou à collectionner, Brawl se tourne définitivement vers le multijoueur. Graphiquement, on est dans l'ambiance avec l'esprit cartoon-burlesque qui dépeint un monde torturé, voire ironique. Les musiques sont splendides, légères et non invasives lors des combats. On pourra donc espérer que pour une poignée d'euros (14.99), Brawl fasse son petit bout de chemin, car pour l'heure, les serveurs sont désertés. La cause provenant principalement de la récente sortie du jeu. Il y a donc de quoi s'amuser sur Brawl, surtout si vous êtes un hardcore gamer. Jouez-y avec vos amis et vous verrez à quel point le gameplay est grisant, surtout si vous aimez les batailles d'arène.
Points forts
- La narration et l'ambiance sont deux des points forts de ce jeu à l'histoire profonde et non dénuée d'un certain intérêt.
- Le gameplay et la prise en main sont simples, permettant au joueur de vite rentrer dans le jeu.
- Les musiques sont bien orchestrées, douces, agréables et lugubres tout à la fois.
- Chacun des huit personnages possède une histoire bien à lui qui en dira long sur l'esprit tordu de la Bloober Team.
Points faibles
- La difficulté est un peu mal balancée puisque même en facile, vous aurez bien de la difficulté à venir à bout des histoires de chacun des protagonistes.
- Quelques petits lags dans le mod histoire lorsque l'on est en plan rapproché, mais rien de grave dans l'ensemble.
- La difficulté de créer un jeu indé presque 100% multijoueurs se fait ressentir ici puisque sans publicité, Brawl risque fort d'être à jamais déserté, perdant ainsi de sa valeur.
Avec une ambiance à couper au couteau, un gameplay efficace et une narration quasi sans faille, Brawl a tout pour devenir un jeu sympa et agréable. Toutefois, il faut espérer que ce dernier ne termine pas sa course dans les limbes de l'enfer vidéoludique par un manque de présence sur le marché, car pas de présence, pas de joueur et pas de joueur, pas de jeu... Surtout quand ce dernier est clairement tourné multijoueur. Il faut donc voir comment les joueurs réagiront en espérant que la Bloober Team réussisse à avoir une bonne exposition pour son jeu sinon, c'est la mort assurée.