Du lard ou du cochon

Adventurezator : When Pigs Fly est un jeu d'aventure de type "Point & Click" développé par le studio Pigasus Games et disponible sur Steam depuis le 17 septembre 2015. L'histoire principale vous met dans la peau d'Edmund, un humain qui s'est vu être transformé en un (presque) adorable cochon en punition de sa fourberie. S'en suivra une quête qui aura pour but de les désenvoûter, son nouvel ami nain de jardin et lui. Mais bien plus qu'un simple jeu d'aventure, Adventurezator semble avoir davantage l'ambition d'être un éditeur de jeux d'aventure. Ainsi, en plus d'une campagne classique, Adventurezator : When Pigs Fly nous propose quelques scénarios de base ainsi qu'un éditeur de jeu assez intéressant pour qui est créatif et séduit par la direction artistique et l'ambiance du jeu. De quoi s'occuper quelques heures donc : un peu plus de 5 heures pour la campagne et plus si vous vous adonnez à la création et à la publication de niveaux.

Un esprit sain dans un porc sain

La campagne nous mène au cœur d'une histoire sympathique et relativement amusante : comme expliqué précédemment, il vous faudra parcourir le monde pour retrouver votre humanité perdue à travers un scénario... qui n'est pas sérieux et qui n'a pas pour vocation de l'être.  Dans cette quête, vous serez accompagné d'un nain de jardin qui pourra être contrôlable selon les niveaux : vous pourrez donc parfois alterner entre notre ami cochon et son compagnon nain, utile de par sa petite taille, mais aussi inutilisable près d'une source de lumière (comme le soleil la journée, par exemple). Chaque niveau vous mettra par défaut dans la peau d'Edmund, qui aura pour mission de réaliser les objectifs qui lui seront assignés pour progresser dans l'histoire (aller chercher ceci et cela pour créer telle potion, aller parler à untel et agir en fonction de son emploi du temps par exemple). Cela semble donc assez linéaire à première vue, cependant, pour pouvoir finir pleinement la campagne, il vous faudra réaliser toutes les fins différentes de chaque niveau, ce qui nécessitera parfois d'aller récupérer un objet dans un niveau plus loin dans le jeu puis de revenir dans le niveau en question. Pas toujours simple, mais pas atrocement difficile non plus. Le gameplay, quant à lui, suit la même tendance : s'il est basé sur un mécanisme simple de Point & Click, le jeu nous offre parfois quelques mauvaises surprises avec des actions contre-intuitives ou des enchaînements de clics superflus. Le fait de pouvoir examiner absolument chaque objet du jeu, par exemple, peut facilement tendre à rendre certaines phases de jeu un peu brouillon.

Développeur Simulator 2015

Une des véritables originalités du jeu ne réside vraisemblablement pas dans son mode campagne (classique à souhait mais non moins sympathique) qui n'est en fait qu'un aperçu des possibilités offertes par les développeurs de leur éditeur de niveaux. Ce dernier vous permettra de vous exercer (dans une certaine mesure) aux joies de la création de niveaux et de personnages (la plupart du temps avec un mécanisme de drag & drop assez simple). Vous pourrez établir des dialogues entre les personnages de votre niveau ainsi que les objectifs à réaliser pour atteindre les fins que vous aurez décidées. Concrètement, vous pourrez choisir les types de murs et sols de vos maisons, la décoration, les objets clés de vos quêtes, l'apparence générale des personnages, la musique et même designer vos propres cutscenes : bref, il y a de quoi faire si vous êtes un brin créatif et patient. Un point vraiment positif de cet éditeur est qu'il est plutôt simple et intuitif d'utilisation : on comprend rapidement comment se servir des différents outils proposés, même si certains pourraient juger que les possibilités, bien que nombreuses, sont loin d'être illimitées. En effet, vous pourrez changer les backgrounds de vos cutscenes, les masques (visages) des personnages, mais la sélection devient très limitée quand il s'agit des types de corps, de la chevelure ou même des vêtements des personnages (la remarque est la même pour les décors en général), chose qui devient vraiment problématique pour un jeu qui se veut créateur d'univers différenciés.

Tout est bon dans le cochon ? 

Adventurezator : When Pigs Fly tente d'immerger le joueur/créateur dans un univers un peu loufoque et plein d'humour, pour qui parviendra à saisir les nombreuses références disséminées tout au long de la campagne et dans divers recoins du jeu (Minecraft ou Doctor Who par exemple, sans parler du Flying Spaghetti Monster qui revient souvent dans les écrans de chargement). La direction artistique, quant à elle, peut facilement faire sujet à débat : cartoonesque et coloré à souhait, elle suit la direction générale adoptée par le jeu qui semble être celle de la "loufoquerie". Cependant, d'un style vraiment accrocheur en 2D pendant les cutscenes, nous passons à un style en 3D complètement différent et un peu moins moderne pendant les phases de jeu. Si vous voulez en savoir plus sur le jeu et vous faire une idée de la direction artistique, n'hésitez pas à jeter un petit coup d'œil sur la vidéo du trailer de l'Early Access qui est assez fidèle au jeu :