The Deer God est un jeu de plate-forme / aventure développé et édité par Crescent Moon Games et Cinopt Studios. Vous incarnez un chasseur réincarné en cerf qui devra explorer le monde en quête de soi-même. Si le titre parait très beau et très intrigant, il ne sera peut-être pas du goût de tous une fois en jeu. Nous allons vous expliquer les tenants et aboutissants de ce jeu indépendant. Au programme chasse, pêche et tradition.
Trailer de The Deer God
L’arme est l’ennemie de son maître
L'histoire de The Deer God pourrait facilement se comparer à l'histoire de l'arroseur arrosé. Vous incarnez un chasseur qui, par un beau soir de pleine lune, tombe nez à nez devant un grand cerf. Vous vous apprêtez à tirer et malheureusement votre chien vient vous bousculer et la balle censée toucher le cerf se réfugie dans le corps d'un faon. Après une manipulation pyrotechnique du plus bel effet, vous voilà transporté dans la peau d'un faon, c'est donc ici que l'aventure commence. Votre objectif est donc simple : vous repentir. À travers une série de longues quêtes, l'entité supérieure qui vous a placé dans la peau de votre proie vous observera et décidera de votre sort à la fin de votre épopée.
De Bambi à Cenarius
Côté gameplay, vous passerez à travers toutes les étapes de la vie d'un cerf. Avec un total de 5 étapes passant du jeune faon au prince de la forêt, vous débloquerez petit à petit de nouvelles compétences et améliorerez votre condition physique. En effet, vos sauts et attaques seront au début très faibles et il sera facile de tomber dans les nombreux ravins ou encore finir cerné par des couguars ou des crocodiles qui peuplent le monde de The Deer God. Le système de vie est punitif en début de partie. Tant que vous ne trouverez pas de " Cerf argenté ", à savoir des sauvegardes physiques, il suffira d'une mort pour repartir de zéro, vous devrez donc repartir du petit faon et tout recommencer.
Les animaux agressifs et les pièges ne seront pas vos seuls ennemis. La faim est une mécanique implantée pour offrir un brin de réalisme dans le jeu. Vous devrez trouver des pommes et des plantes disséminées un peu partout dans le monde pour restaurer votre barre. Si cette dernière tombe à zéro, vous perdrez de la vie de manière plutôt rapide pour finalement mourir de faim. Cet ajout aurait pu être très intéressant si il n'était pas aussi handicapant. En effet votre cerf a toujours faim, la barre tombe donc très rapidement et quand le moment sera venu de réfléchir aux énigmes, très présentes dans le jeu, vous devrez soit avancer pour trouver de la nourriture, soit mourir pour vous octroyer un peu plus de temps. La dernière barre étant une barre d'énergie, elle se consumera lorsque vous effectuerez des charges ou bien des capacités spéciales.
Les capacités spéciales sont donc des dons offerts à notre ami le cervidé qui lui permettront d'interagir avec le monde qui l'entoure et, la plupart du temps, attaquer. Vos pouvoirs, une fois débloqués, sont illimités et très puissants. Au début de l'aventure, vous disposerez uniquement de la charge pour attaquer vos ennemis. Une fois bien avancés, vous déchaînerez les foudres et les éléments sur vos assaillants. En plus des atouts offensifs, vous pourrez aussi avoir d'autres sorts plus "passifs" comme le pouvoir d'attirer les objets ou celui de faire pousser les plantes. Pour être objectif, vous ne les utiliserez jamais et ces derniers iront se perdre au fin fond de votre arbre de compétences. Autres atouts, tout aussi inutiles : les objets. Ces derniers vous offriront des stats supplémentaires ou bien des effets que vous oublierez d'utiliser, la plupart du temps, étant donné que vos sorts offensifs suffisent à eux-mêmes pour avancer dans l'aventure. Et l'aventure, parlons-en.
Des quêtes ?
Les quêtes dans The Deer God sont sympathiques, mais extrêmement vides de sens. Vous ne disposerez d'aucune information, certaines quêtes se valideront toutes seules et il est possible de finir le jeu sans comprendre un seul mot du scénario. Le système est simple, au fur et à mesure que vous évoluerez dans le monde, des quêtes et énigmes s'offriront à vous. Tant que vous ne les aurez pas accomplies, vous pourrez avancer à volonté dans le monde et vous croiserez par intermittence la même quête quelques centaines de mètres plus loin. C'est donc une spirale infernale qui se jouera automatiquement tant que vous n'aurez pas atteint l'objectif. Et, au final, refaire le jeu n'aura pas vraiment d'intérêt puisque ce dernier ne propose pas de newgame+ ou de trame narrative à branches. Seule le choix final pourrait motiver les plus courageux à se relancer dans l'aventure.
La musique adoucit les mœurs
Côté graphismes et son, nous sommes gâtés. En effet, The Deer God est beau, il est même très beau. Il dispose d'une direction artistique en pixel art doublée de shaders d'ambiance qui offrent une très belle gestion du cycle jour/nuit. Les interactions 2D/3D sont, quant à elles, parfaitement réalisées et offrent un gameplay 2D avec une impression de 3D, les différents décors proposés sur plusieurs plans vous plongeront tantôt dans une forêt, tantôt dans une cave sinistre. Les musiques composées par Evan Gipson retranscrivent parfaitement l'ambiance du titre avec des œuvres très ambiançantes, détendues qui nous plongent dans un univers très zen.
Points forts
- Un jeu addictif...
- Une bande-son sublime
- Des graphismes somptueux
Points faibles
- ...sans trop savoir pourquoi
- Les quêtes
- Les ajouts superflus
The Deer God est un titre très intrigant : si le gameplay est plutôt rodé, le reste semble plutôt brouillon, des quêtes difficiles, des ajouts au final anecdotiques, des sorts mal équilibrés qui rendent le jeu incroyablement facile... Et pourtant, c'est un jeu qui pourra vous faire passer des heures de bon temps, non pas en tant que jeu, mais bien en tant que moment de détente. Se balader dans les différents biomes avec un cerf s'avérera calmant. Au final, un jeu qui remplit son rôle : passer un bon moment.