Les jeux de plateforme ont longtemps constitué la base des jeux sur les diverses consoles. Après les nombreux Mario et Sonic, toujours aussi indémodables, les développeurs ont dû se tourner vers d'autres figures pour concevoir des titres toujours plus innovants, et ce, y compris dans la branche des jeux indépendants comme on peut le voir avec Red Goddess, tout droit sorti des studios Yanim. Voyons ce qu'il nous réserve.

Sorti depuis juin 2015 sur PlayStation 4, ce petit jeu alliant plate-formes et aventure à la sauce metroidvania s'invite sur PC dès le premier septembre sur sa page Steam. Après une campagne Kickstarter réussie avec plus de 40 000 € de financement participatif, le petit studio indépendant franco-espagnol Yanim nous propose donc son nouveau jeu intitulé Red Goddess : Inner World inspiré de titres à succès tels que Super Metroid ou encore Outland, mais tout à fait unique en son genre comme nous allons le voir.

Un jeu qui a de l'esprit

Dans ce jeu, vous incarnez une jeune fille, déesse de son état, qui répond au nom de Divine. Malheureusement, suite à une catastrophe, votre protagoniste n'a plus aucun souvenir de son passé ni de ce qu'elle est réellement. Plutôt que de faire appel à Freud et à ses disciples psychanalystes, Divine se lance dans un monde issu de son subconscient pour tenter de retrouver les fragments de son passé perdu au milieu des sombres pensées qui peuplent son esprit, projetées par le diabolique Narrateur.

Dans son aventure, Divine rencontre des protagonistes qu'elle a connu dans sa vie réelle et qui l'aideront à réussir sa quête du passé perdu. Le jeu se déroule donc à la matière d'un plateformer classique en deux dimensions avec une patte graphique pourtant peu commune pour ce type de jeu. Entre fantastique et cartoon, les dessins s'adaptent parfaitement à ce type d'aventure et confèrent à Red Goddess une ambiance visuelle très réussie. Mais c'est sans compter l'ambiance sonore encore plus travaillée qui complète ce tableau avec une musique composée par Damian Sanchez.

L'histoire est racontée au fil de l'aventure par une voix off qui s'exprime en anglais, et c'est là l'un des problèmes de ce jeu : malgré le sous-titrage en version française, un joueur non-anglophone peut parfois perdre des morceaux du scénario du fait que la voix continue lors des phases d'action. Il est par conséquent difficile de se concentrer à la fois sur les ennemis à affronter et le texte à lire ou l'anglais à comprendre en plein jeu. Ce n'est qu'un léger bémol, mais pour les joueurs avides de suivre de fond en comble l'histoire riche du jeu, cela peut s'avérer légèrement frustrant, comme d'autres points le sont également.

Les émotions au service de l'action

Au fur et à mesure de votre aventure, Divine récupérera plusieurs pouvoirs qui lui seront utiles pour progresser dans son monde. En effet, il s'agit d'un jeu de style metroidvania, c'est-à-dire que le joueur peut explorer comme bon lui semble l'ensemble de la carte mais certaines zones sont uniquement accessibles via un système de portails qui recquiert des cristaux pour pouvoir fonctionner. A vous de récupérer lesdits cristaux disséminés un peu partout dans le monde pour pouvoir avancer dans votre quête.

Divine récupére rapidement un collier de télékinésie qui lui permet de manipuler certains éléments, rochers et plateformes dans l'environnement pour l'aider à progresser mais aussi deux masques qui représentent respectivement Rage (la fureur) et Fear (la peur). Vous pouvez activer un des deux masques à la fois dans le but de vous transformer en un être capable d'attaquer. En effet, la douce Divine sous sa forme humaine peut uniquement lancer des boules de feu et utiliser quelques pouvoirs.

Grâce aux pouvoirs des masques, elle devient capable de lancer des combats au corps à corps contre les sombres pensées et autres ennemis du jeu et utiliser divers combos pour remporter la victoire. Pour autant, les ennemis vont rapidement vous compliquer la tâche : au fil du jeu, certains seront rouges, d'autres bleus. Les rouges seront vulnérables uniquement aux coups sous forme de Rage et les bleus, de Fear (même si Divine peut aussi les attaquer via sa forme normale).

Au fur et à mesure du jeu, vous pourrez également collecter un certain nombre de pièces qui seront utiles pour améliorer votre jauge de santé ou de mana, moyennant finance évidemment. A vous de choisir ce que vous préférez augmenter, et cela définira votre façon d'aborder les combats.

Quelques bémols à surmonter

Même si Red Goddess dans son ensemble reste plaisant à jouer, il faut prendre en compte les quelques problèmes que l'on peut trouver après quelques heures de jeu. Dès le départ, on peut en effet noter quelques problèmes de hitbox avec les plateformes qui ne correspondent pas tout à fait à leur aspect visuel. Une fois habitué, ce problème n'en est plus un, mais cela complique un peu la prise en main qui reste toutefois facile malgré ce léger détail.

On peut cependant s'attarder davantage sur la difficulté offerte par le jeu. En effet, il n'est nulle part question d'un simple plateformer où les sauts s'enchaînent sans réel problème : ici, les combats viennent grandement compliquer la tâche et il ne sera pas rare que vous tombiez face aux sombres pensées et aux ennemis plus élaborés. Il faut, en effet, utiliser habilement les esquives que peut effectuer Divine sous ses formes de Rage et Fear, mais certains combats restent très difficiles et la moindre erreur peut tout de suite avoir de funestes conséquences. Des points de sauvegarde existent et sont assez fréquents dans le jeu, mais la mort reste bien souvent frustrante puisqu'il vous faudra recommencer toutes les actions réalisées à partir du dernier franchi et vous devrez parfois parcourir de bonnes distances pour revenir au point de votre mort.

Enfin, un autre point de détail un peu décevant concerne toujours les combats. En effet, ces derniers peuvent devenir rapidement lassants puisque le personnage ne dispose que d'un éventail très réduit de combos, qui sont les mêmes qu'on soit sous la forme de Rage ou bien de Fear. Par conséquent, il suffit d'enchainer sans cesse le même combo sur les différents ennemis avec la bonne forme, esquiver si besoin est, puis enchaîner à nouveau le combo. Il existe toutefois une super attaque disponible et différente pour Rage ou Fear, mais cela ne compense que légèrement cette faiblesse du gameplay.

Pour autant, cela ne ternit pas le potentiel offert par ce jeu : l'exploration de la carte reste très plaisante, notamment lorsqu'il faut partir à la recherche des cristaux et l'histoire s'enchaîne rapidement sans pour autant proposer une durée de vie trop faible pour ce type de jeu puisqu'il vous faudra quelques longues heures de jeu avant de parvenir à sa fin, d'autant plus que la difficulté, rééquilibrée depuis la version PS4 du jeu, vient rallonger tout cela.