Avant toute chose, si vous pensiez en apprendre un peu plus sur le passé de Barbara Gordon et sur la façon dont elle a endossé le costume de Batgirl, vous risquez d'être grandement déçu puisque le scénario de cette extension s'attarde essentiellement sur le sauvetage du commissaire Gordon, père de la damoiselle. C'est donc flanqué d'un Robin transis d'ameuhour pour la belle qu'on devra fouiller une plate-forme pétrolière reconvertie avec un goût certain pour le macabre par le Joker, toujours fidèle au poste.

Entre une construction sans surprise...

Si on pouvait s'attendre à un feeling différent ou des mouvements inédits en incarnant le pendant féminin de Batman, c'est plutôt une déception tant le ressenti s'avère identique à celui que nous avions en incarnant le Dark Knight. Il est donc regrettable que Warner Games Montréal se soit contenté de copier-coller la plupart des mouvements des autres personnages en délaissant la personnalité de la belle à l'image de ce que Rocksteady avait réussi avec Catwoman. Notons toutefois quelques finish moves et autres stealth kills propres à la super-héroïne qu'on ne manquera d'ailleurs pas de mettre à profit lors des séquences d'infiltration.

Au-delà de ce constat, c'est également le lieu plus fermé et les objectifs associés qui ont tôt fait d'ennuyer le joueur. En fait, la progression ne décolle jamais et stagne autant dans ses missions (va sauver untel, désamorce une bombe et... c'est à peu près tout) que dans son gameplay perdu entre d'incessants piratages d'ordinateurs et autres matériels afin de déclencher une action pour nous permettre d'avancer. On n'aurait jamais cru dire ça mais, pour un peu, la Batmobile nous manquerait presque.

… et une action trop soutenue

Le pire néanmoins reste ces combats sans fin émaillant à tel point le DLC qu'ils en arrivent paradoxalement à plomber le dynamisme, à l'image de ce qui s'était déjà produit avec les extensions de Dead Space 2 & 3. De fait, si le freeflow est toujours aussi efficace, on devra dès le départ se coltiner des affrontements interminables contre une vingtaine de malandrins en comptant, ou non, sur l'aide de Robin. Les plus attentifs me rétorqueront que ceci était déjà le cas dans les précédents volets, ce qui en soi est totalement vrai. Le problème est que ce qui était tolérable de façon sporadique sur plus de 30 heures dans un open world l'est beaucoup moins de manière répétitive dans un environnement plus cloisonné dont on fera le tour en moins de 2 heures.

Bref, si Batgirl : Une Affaire de Famille repose sur un gameplay ayant fait ses preuves, on ne pourra que soupirer devant le manque d'ambition des développeurs plus occupés à réciter une leçon qu'à nous faire découvrir quelque chose de nouveau. Une bien triste conclusion quand on imagine le potentiel d'un DLC préquelle basé sur Batgirl...