Nous étions plus que nombreux à attendre de pied ferme Carmageddon : Reincarnation. Ressusciter la vieille gloire du jeu de bagnole tendance gore était un pari risqué que Stainless s'est pourtant employé à relever, en passant par la case Kickstarter. Un financement couronné de succès et une bonne phase d'early access plus tard, et voilà que Max Damage nous revient en grande pompe, les deux mains crispées sur le volant et les piétons dans la ligne de mire.
Près de 20 ans se sont écoulés depuis la sortie de Carmageddon premier du nom. Le titre de Stainless n'avait pas manqué de défrayer la chronique en provoquant une vive controverse. Rien de bien étonnant à cela puisque le jeu proposait de gagner du temps et de l'argent en écrasant toute une flopée de piétons. C'est de cet épisode que s'est inspiré Carmageddon : Reincarnation, qui reprend dans les grandes lignes le principe de son aîné.
Max is back, en petite forme
Alors ce qui fonctionnait bien il y a 18 ans est-il encore valable aujourd'hui ? Pas si sûr. Le mode Carrière vous propose de prendre part à des sections de 3 courses différentes, chacune proposant différents types d'objectifs. Comme dans le Carmageddon traditionnel, la course classique peut être terminée de 3 manières différentes : boucler le circuit, écraser tous les piétons ou exploser les véhicules adverses. D'autres courses quant à elles sont basées sur un système de checkpoints qui apparaissent aléatoirement sur la carte : à vous d'en franchir 10 avant vos adversaires. Enfin, un autre mode désigne un piéton aléatoirement qu'il faudra rapidement écraser.
En cours de partie, vous engrangez un certain nombre de points : que ce soit en déchaînant votre fureur sur les piétons d'une manière "créative" ou en rentrant dans le lard de vos adversaires. Une fois suffisamment de points accumulés, vous débloquerez les courses suivantes. D'un intérêt assez limité, ces différents modes de jeu souffrent incontestablement d'une absence d'intelligence artificielle décente, ce qui s'avère essentiellement préjudiciable dans les courses classiques. Effectivement, vos différents opposants ne jouent jamais vraiment les objectifs et préfèrent se rentrer dedans en permanence plutôt que de traverser le circuit. Ainsi, vous comprendrez vite que la victoire sera systématiquement vôtre si vous vous contentez de suivre les checkpoints, en prenant bien soin de laisser les véhicules adverses se foncer dedans en permanence.
A ce manque de challenge s'ajoute une plastique peu flatteuse. On ne va pas se voiler la face : Carmageddon : Reincarnation est plutôt laid. Les environnements sont globalement peu inspirés, les textures sont fades et l'on en vient parfois à penser que l'on n'est pas si éloigné que ça de l'épisode original. La chose ne serait pas totalement dramatique si l'ensemble était bien optimisé, mais malheureusement, le jeu s'offre le luxe d'être particulièrement gourmand en ressources que même un PC solide aura du mal à encaisser. De nombreuses et importantes chutes de framerate viendront entraver vos parties, et c'est bien souvent qu'un checkpoint ou un piéton soit manqué à cause de ces multiples ralentissements, pour la plupart inexplicables.
Bien entendu, tout n'est pas noir non plus et il faut reconnaître que la physique des véhicules fonctionne plutôt bien. Ce point qui faisait déjà le charme de l'épisode original est ici grandement amélioré, et il est très plaisant d'admirer la destruction de votre carrosserie et de celles de vos adversaires. En outre, de nombreux power-up sont disséminés sur le circuit et certains d'entre eux sont particulièrements amusants, dans la pure tradition de Carmageddon. Piétons explosifs, possibilité d'envoyer à tout moment des enclumes sur vos adversaires ou de lâcher des mines... les occasions de créer chaos et destruction ne manquent pas.
Malheureusement, malgré toute la bonne volonté de Stainless, le charme qui opérait sur le premier Carmageddon n'est plus au goût du jour, le temps a fait son œuvre et l'intérêt d'un titre qui se trouvait dans son monde ouvert et son impertinence n'a plus vraiment cours aujourd'hui. On s'ennuie vite, on déplore les problèmes de caméra et la lourdeur des véhicules et on regrette l'optimisation au rabais du jeu. On s'y amuse pendant un temps, un temps malheureusement bien trop court pour que vous vous jetiez sur Carmageddon : Reincarnation.
Points forts
- Toujours aussi défouloir
- Pas mal de véhicules à débloquer
- Les piétons !
- Destruction réussie des véhicules
Points faibles
- Franchement vilain
- Mal optimisé
- Très répétitif
- Environnements peu inspirés
- Il est où mon Demanufacture en instrumental ?
Il est parfois préférable de laisser les légendes là où elles sont. Si Carmageddon : Reincarnation respecte les grandes lignes de son aîné, il faut reconnaître que les éléments rafraîchissans du jeu original n'ont plus la même valeur aujourd'hui. Mal optimisé, assez vilain et trop répétitif et facile, Carmageddon : Reincarnation n'est sauvé que par les power-up fun, la destruction réussie des véhicules et un gros côté défouloir qui devrait toutefois vous occuper quelque temps.