Disponible en early access depuis le mois d'août 2014, Crypt of the NecroDancer avait su nous charmer en imposant un gameplay basé sur le rythme et saupoudré d'une bonne dose de réflexion pour au final livrer un Rogue-like efficace, musical et diaboliquement punitif. Il est à présent fin prêt pour entrer dans la cour des grands. Les deux petits génies derrière le titre, membres du studio Brace Yourself Games, nous offrent là un excellent concept qui saura monopoliser vos nerfs jusqu'à l'inévitable pétage de plombs, suivi d'un classique ragequit.
Disponible sur PC, Crypt of the NecroDancer dispose d'un concept tout simple, qui mêle habilement réflexes et réflexion. Vous y incarnez un personnage au choix (on commence avec Cadence, mais il existe au total 10 aventuriers), et devrez affronter les 4 impitoyables niveaux de la crypte. Fidèle au concept du Rogue-like, chaque partie est "une run", comprenez par là que vous allez mourir en boucle et progresser petit à petit en allant de plus en plus loin, avant votre inévitable mort qui vous permettra de dépenser les ressources gagnées et, ainsi, d'améliorer vos chances pour les parties suivantes. Si vous avez joué à l'excellent Rogue Legacy, le concept ne devrait pas vous être étranger.
Un gameplay particulier et addictif
Dès l'arrivée dans la première zone (dont les niveaux sont générés aléatoirement), vous comprenez vite votre but : vous déplacer en suivant le rythme de la musique et trouver la sortie en gérant au mieux les monstres (qui rapportent de l'or), l'environnement dangereux qui comporte de nombreux secrets ou pièges, et les objets que vous devrez trouver ou acheter au marchand. Chaque pas dans l'une des quatre direction doit être à la fois réfléchi et coordonné avec la musique, dans le cas contraire ce sera l'inactivité ou bien souvent la mort. En effet, le rythme de la musique (signée DannyB à qui l'on doit les OST de Super Meat Boy ou encore Binding of Isaac) vous impose vos mouvements et, vous vous en doutez bien, plus l'on avance dans la crypte plus les musiques seront rapides, ce qui vous donne la possibilité d'aller plus vite mais qui rend surtout les ennemis plus véloces !
En cas de rencontre avec vos oppresseurs (dont le bestiaire évolue au fil des niveaux, introduisant des versions supérieures de monstres déjà affrontés), il vous faudra penser au mode de dégât de votre arme, et anticiper les actions de l'adversaire. Un fleuret vous fera par exemple taper à deux cases mais votre personnage avancera d'une automatiquement, alors qu'un simple poignard tapera à une case devant vous. De là découle tout l'apprentissage que vous devrez faire en mémorisant les paterns de chaque monstre afin de terminer votre run avec un minimum de dégâts encaissés. Chaque "zone" de la crypte compte 3 niveaux et un stage de boss qui sera souvent votre cimetière. Evidemment, si vous réussissez à pourfendre le boss de zone, vous débloquez l'accès à l'environnement suivant.
Notre Gaming Live sur l'early access de Crypt of the NecroDancer
Avalanche de contenus
Après avoir explosé quelques claviers, manettes ou même tapis de danse (comme quoi, on va jusqu'au bout des choses en 2015), vous pourrez faire une pause dans votre descente de la crypte en tentant d'inclure vos propres musiques en MP3, ou bien essayer de faire vos emplettes dans l'une des 55 pages de mods que compte le jeu à l'heure actuelle, des modifications qui apportent des skins, des maps, et pas mal de fantaisie. Côté rejouabilité - puisqu'il est important d'évoquer ce pan du titre qui, de prime abord, se termine en une petite vingtaine d'heures si vous êtes un minimum habitué - vous serez ravi de voir que les 10 personnages vous imposent des variantes de gameplay comme sur un Binding of Isaac ou un Spelunky. Ainsi, Eli le bourru barbu dispose de bombes infinies, Dove la pacifique ne fait pas de dégâts mais doit juste rusher vers la sortie du niveau, tandis que le barde impose son rythme à la partie et aux ennemis. Les différents personnages offrent donc un véritable challenge et modifient totalement la façon de jouer.
Toujours sur le contenu à profusion, on pourra citer le challenge journalier qui propose d'arpenter un niveau imposé à tous et explorable qu'une seule fois dans la journée. Votre score sera ici comparé à celui de la totalité des joueurs mondiaux ayant pris part à cette épreuve. Si vous souhaitez jouer avec un ami, sachez qu'un mode coop en local est disponible même si ce dernier s'avère franchement ardu à prendre en main. Enfin, si vous vous sentez d'humeur créative, un éditeur de niveaux est disponible une fois que vous avez bouclé les 4 zones du jeu, ce qui représente déjà un challenge assez élevé.
Points forts
- Gameplay intéressant basé sur le rythme et les réflexes
- Un jeu blindé de contenus (quête principale en 16 niveaux, éditeur de stages, 10 personnages au gameplay différent, salles d'entraînement, coop en local, challenges journaliers, mods de la communauté, MP3 importables...)
- Bonnes compositions musicales signées Danny Baranowsky
- La pression imposée par le rythme qui force à agir vite pour scorer, quitte à faire quelques erreurs...
- Gérer son équipement et ses emplettes via le lobby pour influencer les objets de la partie suivante
- Pas mal d'objets et de sorts à trouver / acheter et à activer par une combinaison de touches
- Le marchand chante...
Points faibles
- Il va falloir vous habituer à refaire la même zone de très nombreuses fois si vous êtes bloqué... et croyez-moi, vous le serez...
- Frustrant et punitif : la moindre erreur vous mènera souvent et rapidement à la mort
- On débloque un peu trop rapidement la totalité des objets achetables dans le lobby
Pour une quinzaine d'euros à sa sortie, Crypt of the NecroDancer s'impose comme un très bon Rogue-like musical, qui aurait pu pécher par son contenu si l'on s'en tient à la quête principale mais qui a su se rattraper en proposant une dizaine de personnages et autant de façons de terminer le jeu avec des variantes de gameplay intéressantes. La communauté des moddeurs est très présente sur le titre et l'éditeur de niveaux saura égayer votre end-game. Un titre exigeant, customisable (avec vos propres MP3), et destructeur de clavier et d'amitié en cas de coop locale.