C'est tout d'abord l'histoire d'une blague qui va un peu trop loin. Alors qu'une vidéo YouTube dévoilait un simulateur de chèvre, créé par les équipes de Coffee Stain, qui n'avait pas pour autre vocation que de tester les bases de l'Unreal Engine 3, le studio ne s'attendait sans doute pas à un tel engouement. Après avoir franchi le million de vues, Coffee Stain en a fait un vrai jeu, d'abord sorti sur PC et mobiles et qui se trouve porté sur Xbox One et Xbox 360, ce qui devrait augmenter encore les chiffres de ventes du titre, commercialisé 10 €.
Le test qui va suivre risque d'être court, très court. En effet, tester un jeu comme Goat Simulator n'est pas nécessairement chose aisée dans la mesure où le titre n'est qu'un grand recueil de n'importe quoi, qui n'a pas vraiment de but et encore moins d'histoire et de gameplay. Toutefois, nous pouvons nous hasarder à tenter de vous expliquer les quelques éléments notables de Goat Simulator, qui reprend les grandes lignes de son cousin sur PC.
Un bouc et c'est tout
Vous incarnez donc un bouc, lâché en plein milieu d'une ville, dans laquelle votre seul but sera de partir à la chasse aux succès. Les commandes sont réduites à leur plus simple expression. Vous pouvez sauter, bêler, donner des coups de cornes et lécher des objets pour les attraper. A tout moment de votre partie, vous pouvez customiser votre chèvre en lui affectant des coups spéciaux, un jetpack et autres délires venant pimenter le gameplay. Un compteur de score apparaît en haut à gauche de votre écran, et la plupart de vos actions vous permettront de débloquer des combos. Le but est donc, vous l'aurez compris, de réaliser un maximum de points. Si la course au high-score ne vous tente pas, vous pouvez toujours chercher à remplir les différents objectifs à consulter à tout moment dans le menu du jeu. Réussir un double-back flip, marcher une certaine distance sur vos pattes avant, ou encore sauter le plus haut possible sont autant de buts à atteindre pour toujours cumuler les points.
Chasse aux succès
Au-delà des objectifs clairs à remplir, le principal intérêt de Goat Simulator réside dans la chasse aux succès cachés. L'open world du jeu, réparti sur deux villes différentes, est plutôt riche et complet : parc d'attraction, forêts, montagne, building, terrain de drift, autant dire qu'il y a de nombreuses choses à voir et de nombreuses actions à effectuer. A vous d'essayer de comprendre ce que les développeurs ont caché dans le décor : prenez un ballon et donnez un coup de tête dedans vers un but pour débloquer le combo « Comme Zlatan », dégommez des gens et des voitures, gâchez un concert, bref, jouez au maximum votre rôle de chèvre possédée, seul ou à plusieurs. Si toutefois vous préférez être guidé, quelques challenges chronométrés font leur apparition, donnant lieu à un classement général.
Alors voilà, tout cela est délicieusement crétin et vous fera sans doute marrer pendant 10 minutes. Car finalement, il faut bien savoir pourquoi vous allez dépenser 10 € pour faire l'acquisition de Goat Simulator. Nous vous rappelons encore que ceci n'est rien d'autre que l'ajout de contenu pas très intéressant à un titre qui n'était pas destiné à en devenir un. Il faut également savoir que la communication autour du jeu se félicite de sortir le titre avec pléthore de bugs. Il faut garder à l'esprit que le jeu est assez moche, le moteur physique incohérent et que tous les défauts de Goat Simulator, s'ils figuraient dans un jeu qui se prendrait un peu plus au sérieux, auraient provoqué la grogne et le cynisme de nombreux joueurs. Malgré tout, ce n'est pas parce que Goat Simulator affiche clairement la couleur que la somme demandée pour ce jeu est légitime.
Points forts
- Open world sympa
- Marrant 5 minutes
- Quelques easter eggs originaux
Points faibles
- Gavé de bugs (assumés)
- Finalement assez creux
- Musique horripilante
- Moteur physique aux fraises
- 10 € la blague
Une fois n'est pas coutume, davantage que le concept du jeu en lui-même, c'est pour son contexte et son prix que Goat Simulator a des allures de mauvaise blague. Si, effectivement, l'open world du jeu est plutôt sympa, que l'ensemble est joyeusement crétin et que certaines situations ne manqueront pas de faire pouffer les plus « bon public » d'entre vous, la blague ne fonctionnera que quelques minutes avant que Goat Simulator ne révèle son vrai visage : un jeu facturé 10 €, qui revendique fièrement ses bugs et son intérêt limité, et qui n'aurait jamais dû quitter le stade de produit gratuit.