Dans l'immense vivier des titres édités par Daedalic Entertainment, il faut reconnaître qu'il n'est pas toujours évident de s'y retrouver. Toutefois, s'il est bien un registre dans lequel l'éditeur est présent, c'est celui du point'n click, qui connaît ces derniers temps un sursaut de vigueur propre à contenter les nostalgiques du genre. Autant en charge de la distribution que du développement de Fire, le studio allemand nous propose une vision bien particulière du point'n click en nous plongeant directement dans une Préhistoire déjantée.
Les choses vont mal pour Ungh, l'insouciant homme préhistorique paré d'une folle crinière blonde, qui, pendant sa nuit de garde, a le malheur de s'endormir laissant s'éteindre le feu récemment découvert par sa tribu. Chassé de son village, Ungh devra partir à l'aventure afin de récupérer le précieux sésame, à travers 10 tableaux mettant en scène une approche assez atypique du point'n click.
Pas de dialogues, pas franchement d'histoire ni de cohérence, et des mécaniques de jeu à découvrir : voilà ce que propose Fire. Sous ses airs cartoon, voire un peu infantiles, Fire n'est clairement pas accessible pour les plus jeunes. Outre le fait qu'il n'existe pas franchement d'indications sur les objectifs à accomplir, à l'exception de l'affichage des éléments interactifs que l'on peut dévoiler par une simple pression de touche, c'est également dans la résolution d'énigmes que réside sa difficulté.
Point'n click ? Pas vraiment
En effet, à l'inverse de n'importe quel point'n click traditionnel, Fire se soustrait à tout système d'inventaire et de combinaison d'objets pour axer sa progression sur un gameplay plus varié, qui fera autant appel à votre sens de l'observation qu'à un sens assez atypique de logique. Il est finalement assez délicat de décrire la manière d'avancer dans l'aventure soumise par Fire puisqu'elle s'axe davantage sur des éléments visuels que scénaristiques. Toutefois, dans votre désir de reconquête du feu, un fil rouge voit le jour. Il s'agira effectivement pour progresser de récupérer une sorte de luciole, la plupart du temps placée dans des endroits hors de portée. Une fois la bête récupérée, elle vous téléporte au niveau suivant, niveau dans lequel la finalité sera la même mais le cheminement différent.
En effet, vous traverserez des endroits particulièrement insolites dans votre quête, chaque tableau étant divisé en trois plans horizontaux différents, dans lesquels il faudra évoluer et interagir avec les personnages et autres éléments du décor pour débloquer votre précieuse luciole et ainsi poursuivre votre aventure. Davantage que des énigmes, c'est essentiellement à un lot de mini-jeux que vous serez confronté. Par exemple, pour débloquer l’accès à une luciole, il faudra faire disparaître des indigènes en interprétant la musique qu'ils désirent entendre ou encore vous débrouiller pour guider, à l'aide de tentacules, un ersatz de princesse Leila afin de la remettre au gardien de la luciole. Vous ferez même une escapade dans l'espace qui vous donnera l'occasion de vous offrir une session de pont à construire et de space invaders.
En somme vous l'aurez compris, Fire n'a pas vraiment de sens et l'on a davantage le sentiment d'assister à une compilation de mini-jeux agrémentés d'énigmes qu'à un véritable jeu d'aventure. Les 10 tableaux du jeu se terminent d'ailleurs en quelques heures. Alors certes, Fire propose une musique très « coconut » du meilleur effet, une esthétique cartoon réussie et des situations parfois hilarantes, mais la trop grande facilité du titre et son absence totale de cohésion n'en font clairement pas une référence incontournable.
Points forts
- Parfois franchement drôle
- Design cartoon réussi
- Certaines énigmes originales
- De nombreuses références à la pop culture
Points faibles
- Trop court
- Une aventure qui manque clairement d'épaisseur
- Davantage une collection de mini-jeux qu'un point'n click
Davantage un recueil de mini-jeux qu'un véritable jeu d'aventure, Fire a pour atouts son esthétique cartoon réussie, ses passages absurdes parfois franchement drôles, sa bande-son soignée et l'originalité de certaines de ses énigmes. Malheureusement, l'aventure sans queue ni tête du jeu, sa trop grande facilité et l'absence pénalisante de background font de Fire un titre dispensable.