La série Shantae se base sur un concept simple : des jeux d'action / plates-formes 2D à l'ancienne avec des animations et un univers très soignés. WayForward Technologies remet le couvert avec A Pirate's Curse sur Wii U et Nintendo 3DS. Voyons à quoi il ressemble.
Bien que la série des Shantae soit plutôt connue aux Etats-Unis, on ne peut pas vraiment dire que c'est le cas en Europe. La raison ? Le premier opus, sorti sur Game Boy Color en 2002, n'a jamais quitté le sol américain. Malgré un Risky's Revenge sorti sur DsiWare et iOS en 2011 (puis PC en 2014), la France délaisse toujours autant la pauvre Shantae, qui ne bénéficie vraiment pas d'une campagne marketing marquée. Dommage puisqu'il s'agit d'une licence qui mérite vraiment le coup d'oeil, chose qui se vérifie avec A Pirate's Curse.
Dans ce nouvel opus, on retrouve une Shantae qui n'est plus qu'une « simple » humaine ayant perdu ses pouvoirs à la fin de Risky's Revenge. Rassurez-vous, elle possède toujours sa magnifique tignasse qui lui permet de fouetter les ennemis, ce qui rappellera toujours le jeu Kabuki Quantum Fighter aux plus vieux d'entre nous. Après une intro pleine d'action suite à l'attaque du village par Ammo Baron, Shantae va rapidement devoir faire équipe avec son ennemie Risky Boots pour contrer un certain Pirate Master, être démoniaque qui va tenter de réunir de la magie noire pour se réveiller et devenir surpuissant. Heureusement que rien n'effraie Shantae malgré sa naïveté légendaire.
Le gameplay n'est pas l'élément le plus difficile à décrire. Vous pouvez voir ce nouveau Shantae comme un Metroidvania simplifié. Sous ses airs de jeu d'action / plates-formes très classique, le titre de WayForward Technologies offre son lot de passages secrets et de zones inaccessibles sans le bon objet et le bon pouvoir. A chaque fois que vous récupérez un équipement (comme le pistolet ou le cimeterre par exemple), de nouvelles voies s'ouvrent à vous et vous redécouvrez partiellement des environnements déjà visités. Rien d'exceptionnel ici et on est loin de la finesse de level design d'un Metroid (malgré une carte similaire). L'aspect action du gameplay est relativement classique tout en s'avérant plutôt ardu pour les néophytes. Quelques phases viennent varier les plaisirs et on oscille entre gameplay horizontal et vertical. Le village principal permet aussi à Shantae d'améliorer ses capacités via le magasin, ou encore de gonfler ses points de vie maximaux en récupérant des calmars par quatre. Oui, un peu comme les quarts de cœur de Zelda en somme.
Comme d'habitude avec les jeux WayForward Technologies, on retrouve le travail de Jake Kaufman, un artiste très habitué aux titres de style rétro. L'artiste sait marier les genres, à commencer par les sonorités orientales du thème principal qui nous place directement dans le cadre de ce Shantae. Puisque l'on visite d'autres zones, notamment souterraines, les thèmes suivent et ne se ressemblent pas. Le seul point commun : les mélodies sont toujours diablement efficaces. Bref, une réussite, mais on n'en attendait pas moins de celui que l'on retrouve aussi derrière de nombreux thèmes de Shovel Knight.
Mais Shantae, c'est aussi un univers très abouti qui a su se construire au fur et à mesure des épisodes. On retrouve ainsi une multitude de personnages et des dialogues qui respirent le second degré. C'est simple, Shantae ne se prend pas au sérieux et c'est une bonne chose. L'environnement arabisant n'est pas pour déplaire, car il offre un dépaysement bienvenu dans un genre où il est difficile de se démarquer. Bien évidemment, on visite des zones très différentes au cours de l'aventure, dont quelques-unes sous terre. En termes de durée de vie, Shantae : A Pirate's Curse reste honnête pour un titre vendu un peu plus d'une quinzaine d'euros, comptez cinq heures pour le finir, mais un peu plus si vous voulez le faire à 100 %, sans compter le potentiel New Game Plus qui s'avère plutôt anecdotique.
Vidéo-test de Shantae - A Pirate's Curse
Points forts
- Classique mais efficace
- Une aventure condensée, sans véritable temps morts
- Le côté metroidvania
- Les animations des personnages, du pur WayForward
- L'univers arabisant
- De l'humour bon enfant
- Un challenge plutôt bien dosé
Points faibles
- Un gameplay qui manque parfois d'originalité
- Quelques allers-retours fastidieux
- Une traduction française vraiment passable
Toujours aussi attirante, la série Shantae s'offre un troisième opus très honnête qui met en avant l'exploration. Des passages secrets ici et là, des « clefs » à trouver, il ne s'agit pas d'une bête ligne droite comme on peut le voir parfois dans des jeux vendus à ce prix. Le second degré des dialogues et l'univers léger attireront les joueurs qui recherchent un gameplay à l'ancienne sans trop se prendre la tête, même si on déconseillera le titre aux plus jeunes. Evidemment, le talent des artistes de WayForward Technologies fait le reste. On aurait sans doute aimé des idées de gameplay un poil plus originales, mais l'expérience vaut quand même largement le détour.