Disponible sur smartphones depuis bientôt 2 ans, Warhammer Quest compte désormais 3 nouveaux supports : le PC, Mac et Linux. Il y reprend la même formule et se présente comme un jeu de rôle tactique au tour par tour qui se caractérise surtout par un modèle économique des plus discutables et un système de jeu sans grand relief ni originalité. Explications.
Avant de rentrer dans le détail, précisons tout de même que Warhammer Quest s'inspire du jeu de plateau du même nom lancé en 1995 par Games Workshop, bien évidemment. Situé dans l'univers fantasy de Warhammer, il propose d'explorer des donjons remplis d'orques, gobelins et trolls en éliminant tout sur son passage. Pour cela, le joueur dispose en début de partie de 4 héros distincts : un nain, un barbare, une elfe et un sorcier. Chacun dispose évidemment de ses statistiques propres qui grimpent à chaque montée en niveau, mais aussi en plaçant correctement des objets dans un inventaire pas spécialement bien pensé. En effet, chacun dispose de 4 emplacements pour objets communs, 4 pour objets peu communs et enfin, 4 pour des objets rares. Libre à vous d'y placer ce que vous voulez, comme vous voulez, que ce soit, des armes, des boucliers et armures, ou bien des consommables (nourriture, potions de soin, d'augmentation temporaire des statistiques, etc.), des sorts et divers objets augmentant par exemple le nombre d'attaques par tour, la chance de coups critiques, etc. Bref, c'est un joyeux bordel, d'autant qu'il faut gérer manuellement les incompatibilités entre certains objets (armes à 2 mains et boucliers par exemple).
Des missions molles et répétitives
Pour obtenir ces objets, ce qui est, il faut bien l'avouer, un des principaux intérêts de ce Warhammer Quest, il vous faut déjà réaliser des quêtes. Pour cela, il faut se rendre en ville, réaliser la mission que nous confient les habitants, puis effectuer quelques quêtes secondaires pour débloquer la ville suivante et ainsi de suite. Dans tous les cas, il faut avouer que les objectifs et le déroulement des missions à proprement parler sont extrêmement répétitifs. On sélectionne chaque personnage, on double clique sur la case sur laquelle on veut le déplacer puis on passe le tour jusqu'à arriver dans une salle remplie d'ennemis. Là, on double clique sur chacun d'eux dans la limite des coups disponibles (en fonction de la classe du personnage et de ses objets), puis on passe à la salle suivante. Le tout s'avère donc assez lassant mais aussi très mou et pas spécialement tactique. La seule once de stratégie consiste à ne pas trop exposer ses attaquants à distance et mages, mais aussi à attaquer des ennemis alignés, puisque dans ce cas, un système d’enchaînements permet de les éliminer à la suite. C'est malheureusement insuffisant pour compenser le manque cruel de dynamisme et le taux de réussite bien trop bas des coups. On cumule donc les « raté », ce qui s'avère aussi frustrant que néfaste pour le dynamisme des parties. Et pour ne rien gâcher, le loot est très très pauvre dans ces donjons puisqu'on ne gagne en règle générale que 5 ou 6 objets pas bien intéressants par partie.
Un système économique déplorable
Le meilleur moyen de s'équiper est donc de passer directement par les marchés présents dans chaque ville. Le problème est que les objets coûtent ici un bras et que vous n'aurez quoi qu'il arrive pas les moyens de tout acheter. Sachez néanmoins qu'on vous vend de précieuses pièces, à raison de 2,69 € les 4.000 unités. En sachant qu'une arme rare vaut environ 5.000 pièces, cela paraît un poil exagéré. En pour ne rien gâcher, il faut aussi impérativement payer des sommes assez importantes pour faire monter ses personnages de niveau. Mais ce n'est pas tout, certains éléments ne peuvent être achetés qu'avec de l'argent réel, à l'instar des armes légendaires, certaines quêtes annexes supplémentaires ou encore les différents héros. Ce dernier point est tout de même assez gênant dans la mesure où la mort est permanente dans le mode de difficulté le plus important. En d'autres termes, si vous perdez un de vos personnages de départ dans la bataille, vous n'aurez d'autre choix que d'en acheter un autre à 2,69 € pour continuer l'aventure dans des conditions correctes. En prime, les objets récoltés et achetés sont systématiquement associés à une classe précise et ne peuvent donc pas tous être utilisés par les 4 héros de base. A la limite, qu'un parchemin ne soit utilisable que par un mage on peut le comprendre, mais qu'une épée à une main ne soit compatible qu'avec une classe payante alors qu'elle présente les mêmes caractéristiques et le même design qu'une autre est un peu plus gênant.
Entendons-nous bien, Warhammer Quest n'est pas un mauvais jeu pour autant. Il peut, comme beaucoup de titres originaires des smartphones, présenter un intérêt pour ceux qui souhaitent jouer par petites sessions. C'est d'ailleurs d'autant plus intéressant que certaines quêtes proposées en achat in-app sur téléphones sont ici incluses de base. Cela confère donc à Warhammer Quest une durée de vie décente qui peut monter à plusieurs dizaines d'heures. Voir ses guerriers évoluer avec leur équipement peut aussi s'avérer plaisant pour certains, ce qui ne fait qu’accroître les regrets, puisque sans certains choix discutables, on aurait pu avoir droit à un titre pour le moins honnête.
Points forts
- Durée de vie intéressante
- Evoluer et équiper ses héros peut être motivant
- Certains achats intégrés compris directement dans cette version Steam
Points faibles
- Inventaire pas très bien pensé
- Loot assez pauvre
- Mou et répétitif
- Système économique déplorable
Malgré un concept pas forcément inintéressant sur le papier et une durée de vie correcte, Warhammer Quest se montre assez décevant à l'usage. Déjà, les combats sont trop répétitifs et plutôt mous, mais c'est surtout le modèle économique qui choque, puisqu'on nous oblige quasiment à passer à la caisse. Ajoutez à cela un loot très limité et un inventaire pas très intuitif et vous tenez un jeu bien moyen.