Actuellement proposé en accès anticipé, Towers of Aghasba est un vaste jeu d'exploration en monde ouvert qui fourmille d’activités et de biomes à reconstruire, mais dont le cruel manque d'optimisation en font une expérience en demi-teinte...
Ce test concerne l'accès anticipé du jeu Towers of Aghasba sorti le 19 novembre 2024.
L’écologie en monde ouvert
Dans Towers of Aghasba, vous incarnez un jeune membre des Shimu, une vieille civilisation forcée de fuir sa patrie il y a de ça longtemps en raison d'une mystérieuse invasion flétrissante - justement baptisée la "Flétrissure" - qui a ravagé la Terre jusqu’à la rendre stérile. Après des années d'exil, les Shimu reviennent finalement en plaçant sur les épaules de votre petit héros la charge de restaurer la patrie en lui redonnant ses couleurs d’antan. Rien de révolutionnaire sur la forme, mais le cadre du jeu de Dreamlit se distingue par des décors qui se révèlent de plus en plus somptueux au fur et à mesure que vous rendez aux déserts arides ses teintes verdoyantes, d’adorables créatures fantastiques, et un monde ouvert assez vaste à explorer, sublimé par un éclairage dynamique qui passe du jour à la nuit, avec de belles ombres en prime.
Le jeu propose aussi une approche écologique intéressante qui vous invite à reconstruire des biomes endommagés, planter des graines, et former de nouveaux jardins paradisiaques où d'adorables animaux pourront s'épanouir tant que vous ne les découpez pas pour vous en faire un steak bien juteux. Le protagoniste intègre alors une jauge d’harmonie qui se remplit au gré de vos bonnes actions pour la nature. Elle est dépensée pour faire grandir les arbres, améliorer les sanctuaires et débloquer des portails de voyage rapide, particulièrement utiles dans ce vaste monde. Et il faut le dire, rendre sa superbe à ce monde asséché a un aspect plutôt satisfaisant. Dans cette expérience de reconstruction de territoires donc, ce n’est pas seulement votre maisonnette que vous devez bâtir, mais celles de toute une civilisation, en plus des ruines de nombreux lieux culturels à rétablir. Le jeu nous donne du pain sur la planche, pour notre plus grand plaisir. Très tôt, les tâches se démultiplient, offrant l’impression - et c’est le cas - d’un monde qui regorge d’activités et de secrets à découvrir par vous-mêmes. Aussi l’univers propose un tel casting de personnages bizarres que vous ne savez jamais vraiment sur quoi vous allez tomber, ce qui est finalement assez formidable.
L’exploration entre Ghibli et Breath of the Wild
Sachez que jusqu'à trois autres joueurs peuvent venir visiter votre île pour admirer votre travail dans un mode coopératif qui reste encore très anecdotique, voire peu attractif. Les développeurs ont décrit Towers of Aghasba comme « une expérience de type Animal Crossing où vos invités vous rendent visite et vous aident à construire, à développer vos écosystèmes, à explorer et à combattre le flétrissement ensemble », en précisant cependant que « vous n'avez PAS la possibilité de jouer toute la campagne en coopération ». Notez quand même que la campagne coopérative est « quelque chose qu'ils envisagent de fournir dans une future mise à jour, mais il y a des obstacles à surmonter pour y parvenir. »
Towers of Aghasba récompense la curiosité du joueur, lequel est invité à explorer un monde fourmillant de petites surprises, à la manière d’un Breath of the Wild dont les développeurs s’inspirent allégrement. L’escalade, le vol avec planeur et la possibilité d’obtenir une monture au bout de quelques heures de jeu rendent la traversée d’autant plus intéressante. En ce sens, le titre a un potentiel d’exploration vraiment séduisant, boosté par des décors inspirés des œuvres Ghibli, à l’instar de Nausicaa. D'autant de références d’ailleurs citées dans les ambitions évoquées par le directeur du jeu, Khang Le : «Lorsque Breath of the Wild est sorti, je me suis dit, 'C'est ça, je pense qu'avec Unreal Engine, il est temps de vraiment faire ce jeu'. (...) Mais une fois que j'ai joué à Animal Crossing New Horizons, je me suis dit, 'Je pense que c'est une nouvelle approche', parce que je veux vraiment que beaucoup de joueurs soient impliqués. Je pense que les jeux de survie ont un public très hardcore et de niche, et nous voulions que les fans des films de Ghibli, un public familial, puissent profiter de Towers of Aghasba». Attention, cependant : comme l’ont également noté nos confrères de gamesradar, le jeu, durant au moins les dix à vingt premières heures, n’a vraiment rien à voir avec les images que vous avez pu observer dans les trailers officiels. Il en faut, du travail (et une excellente carte graphique), pour pouvoir admirer les décors immensément riches et les créatures volantes aperçues en bande-annonce.
Une expérience entachée
Malgré un potentiel indéniable, il est pour l'heure assez difficile d’apprécier pleinement le voyage en raison des profondes lacunes techniques dont souffre actuellement le jeu, et qui pourront, bien entendu, être dissipées avec les patchs à venir. La myriade de ralentissements, couplés aux temps de chargements interminables qui pullulent dans Towers of Aghasba, sont des contraintes qui font vraiment défaut à une expérience où la mort est si régulière ; il vous suffit en effet de bavarder un peu trop longtemps avec le lutin de la forêt pour vous faire piquer abruptement par une grosse araignée (par derrière, en plus, la fourbe !) dont vous n’auriez jamais pu anticiper la venue, trahissant également un univers qui n'a pas fini d'être correctement pensé. Le trépas n'est heureusement pas tellement un problème puisque vous ne perdez jamais vos affaires, mais il reste une situation qui peut se montrer très frustrante puisqu'il est toujours très difficile de se maintenir en bonne santé, tant les dangers sont parfois inopinés et les soins se font rares. Les baies mangées pour vous guérir sont par exemple extrêmement rares, vous laissant errer avec quelques points de vie pendant de longues minutes, avant que l'effort réalisé en récoltant cesdites baies ne vous arrache votre dernier point de vie, vous forçant à respawn sur votre base de début de jeu après de longues minutes de chargement.
Avec ces défauts déjà handicapants, viennent également les bugs, fréquents pour notre part. Lors du chargement de ma dernière save, j’ai été un peu surprise de remarquer que mon personnage m'attendais flottant au milieu de l’océan, sans possibilité de rejoindre la rive. Attention aussi aux endroits où vous planterez vos graines rares, certaines pouvant se développer à grand regret à quelques mètres au-dessus de votre tête, restant inaccessibles à jamais.
Notez que le jeu n’inclut pas d’autres éléments de survie tels que la faim et la soif. Une bonne chose, tant le craft et l’exploration occupent déjà une place prépondérante, voire fastidieuse pour ce premier. Récolter des ressources primaires, comme de simples petits bâtons, peut s’avérer être un joli calvaire de longues minutes qui se renouvelle sans cesse pour fabriquer des armes qui se détruisent très rapidement. L'interface du journal et des quêtes n'est pas des plus simples à manipuler, tout comme la carte, qui manque de clarté et d'ergonomie. Mais rappelons-le, le jeu n’est encore proposé qu’en version anticipée et la marge de progression est ici assez énorme. Passées une flopée de correctifs et une meilleure optimisation globale, aucun doute que Towers of Aghasba exhibe enfin un potentiel vraiment éclatant en termes de craft et d’exploration. Mais ce n'est pas pour tout de suite.
Conclusion
Points forts
- L'exploration du monde ouvert de plus en plus agréable au fil des heures
- Plutôt joli
- Beaucoup d'activités à faire dès le début
- Une approche écologique intéressante
Points faibles
- Un cruel manque d'optimisation global qui ternit complétement l'expérience
- Un système de craft parfois épuisant
- Des morts inopinées parfois ridicules
- Des ralentissements et temps de chargements interminables
Note de la rédaction
Si les nombreuses lacunes techniques dont souffre actuellement Towers of Aghasba rendent la balade difficilement plaisante, nul doute que le jeu regorge d’un potentiel en termes d'exploration qui saura s’épanouir davantage une fois que le studio Dreamlit patchera son jeu de manière convenable. Les sauts en planeur, l'escalade, la personnalisation d'un monde aux jolis biomes inspirés des univers Ghibli sont encore pour l'heure trop entachés par des bugs en série, des chargements interminables (parfois plus de cinq minutes) et des ralentissements pénibles.