Plus d’un an s’est écoulé depuis la sortie mondiale de Diablo 4. Plusieurs saisons ont passé, synonyme de mises à jour, de patch et d’équilibrage pour faire du jeu un titre qui correspond à tous les types de joueurs. Un travail d’affinage et d’ajustements censé être symbolisé par Vessel of Hatred, son premier gros DLC, avec une nouvelle classe, du contenu inédit et de nouveaux moyens de personnalisation. Le moment idéal pour voir si Sanctuaire malgré sa dégaine d'enfer, reste toujours aussi accueillant.
Une campagne soignée avec un ambiance au top
Diablo IV : Vessel of Hatred reprend les événements qui se sont déroulés à la fin du jeu principal. Neyrelle, l’une de nos compagnons de voyage, est partie en périple. C’est à elle qu’est revenue la lourde tâche de résister à Méphisto, enfermé dans la pierre d’âme et qui cherche désespérément à gagner sa liberté. De quoi mettre à rude épreuve la santé mentale de Neyrelle mais aussi l’intégrité de Sanctuaire. L’influence maléfique de Méphisto suinte à travers le cristal et aliénie le continent tout entier.
C’est dans ce contexte que l’aventure de Vessel of Hatred s'installe. Elle commence tout de même par rappeler qu’une frange de l’Église, qui soutient l’ange Inarius, promouvoit grosso modo la résurrection par le feu. Un climat de violence propice au retour des démons et aux créatures de Méphisto, des individus et monstres rendus fous par le seigneur démoniaque. Un signal qui déclenche la recherche de Neyrelle et de sa pierre d’âme. Direction les jungles de Nahantu, au sud de Sanctuaire.
La campagne de Vessel of Hatred est aussi réussie que la précédente. Si elle est forcément plus courte (entre 10 et 15 heures de jeu, selon votre difficulté et votre affinité avec les jeux du genre), elle n’en est pas pour autant moins rythmée. Le faible nombre de personnages introduits leur permet de disposer d’un temps d’écran supplémentaire. Leur écriture, généreuse, permet de générer une opinion à leur égard. Elle permet d’équilibrer une histoire principale manichéenne en interrogeant indirectement par certaines situations le joueur derrière son écran. Cela renforce une immersion qui est l’un des points forts de cette campagne grâce aux excellents doublages en français, les quelques cinématiques d’excellentes factures signées Blizzard ainsi qu’une bande-originale rappelant à qui veut l’entendre le contexte de désolation qui règne à Sanctuaire. En plus de ça, on arrive aux alentours du niveau 50 à son terme, soit presque le niveau suffisant pour prétendre aux activités de fin de jeu.
Seule la conclusion qui n’en est pas une vient ternir le tableau. S’il est clair que Vessel of Hatred appelle à un nouveau DLC, on aurait préféré que l’extension se termine avec une note qui, sans être fausse, n’est pas dans la lignée de tout ce qui a été joué par l’orchestre juste avant.
Avant de se lancer dans le gros du sujet, il est bon de souligner que Diablo 4 : Vessel of Hatred affichait des problèmes techniques lors de notre session de test, surtout en ce qui concerne la stabilité. Gros ralentissements voire gel de l'image quand ce n'est pas le jeu qui s'arrête de fonctionner plusieurs fois à la suite. O
Mise à jour : Blizzard semble avoir corrigé les problèmes de stabilités rencontrés lors de la session test. Aucun arrêt spontané du jeu ni de gros ralentissements n'ont été observés sur PS5 et PC lors du lancement de l'extension Vessel of Hatred.
Sacresprit : la nouvelle classe fait des merveilles
Sixième du jeu, la classe de Sacresprit constitue probablement l’argument majeur pour les joueurs ayant mis les mains sur Diablo 4 depuis les ajustements survenus en saison 4. Le sacresprit est une espèce de moine de la jungle présentant le gameplay le plus fluide et le plus nerveux du casting de classe avec des mouvements acrobatiques et une façons d’utiliser les armes inspirée des arts martiaux. Elle se divise en quatre spécialisations, chacune représentée par un animal-totem : le mille-pattes; le jaguar, l’aigle et le gorille, chacun, bien sûr, chaque disposant de ses propres caractéristiques (la vitesse pour le jaguar, le poison pour le mille-pattes…).
Une classe qui promeut les interactions entre spécialisations. À partir du niveau 15, il est possible d’avoir accès à la salle des esprits. Une fonctionnalité qui permet aux sacresprits d’associer deux (ou le même) des quatre esprits afin de profiter de certains bonus. On s’intéresse alors vraiment à ce qu’il est possible de faire avec les différentes spécialisations d’autant que chacune dispose de son propre mot-clé. Par exemple, Férocité est le passif signature du jaguar qui lui permet d’augmenter sa vitesse d’attaque. Celui du gorille, Décision, augmente notre capacité à encaisser les dégâts.
En bref, le sacresprit s’intègre parfaitement à la proposition de Diablo 4. Son gameplay nerveux permet d’enchaîner les vagues de monstres à souhait, très densifiées dans cette extension, tout en promettant pléthore de build et de synergies efficaces.
Des ajouts pour la personnalisation bons à défauts d'être exceptionnels
Deux autres nouveautés apportées par Vessel of Hatred approfondissent, voire complexifient, la personnalisation de son personnage.
Les mercenaires sont des partenaires à débloquer durant la quête principale de l’extension. Il en existe quatre en tout et chacun, encore une fois, dispose de ses spécificités. Dans l’ensemble, ils permettent de ne plus être seul sur le champ de bataille et affiche leur propre barre de progression. Cette dernière augmentera au fur et à mesure des monstres vaincus et surtout des quêtes terminées. À chaque palier rempli et jusqu’au niveau 5, le mercenaire engagé débloque un point de compétence qu’il peut investir dans un mini-arbre de talents.
Les mercenaires approfondissent donc le champ des possibles en termes de synergie mais restent marginaux. Outre à travers leur quête rapidement expédiée, on en apprend peu sur eux et sont à considérer comme des figurants. Quelque chose que l’on constate au niveau du gameplay, puisque l’on a aussi du mal à voir leur implication en combat. Malgré tout, on prend un certain plaisir à les monter en niveau ce qui multiplie le plaisir de faire des donjons.
Dans un second temps, à travers la trame principale, le joueur récupère des runes : les runes d’invocation et les runes de rituel. Les premières déclenchent un effet bonus dès que le nombre d’offrande généré est atteint, tandis que les secondes génèrent des offrandes pour une offrande spécifique. Et, bien sûr, plus l’offrande de rituel est chère, plus l’effet déclenché est puissant. Pour mettre en place ces mots runiques (la combinaison de deux runes), il faut alors profiter d’un objet ayant deux chasses et insérer comme des gemmes les runes. Mais attention, il n’est possible que d’avoir deux mots runiques à la fois en même temps !
Ce système permet non seulement d’ajouter une couche de réflexion supplémentaire mais en plus de varier les styles de jeu puisque l’on peut récupérer des capacités d’autres classes. Pour le coup, et à la différence des mercenaires, les mots runiques viennent vraiment varier les synergies et les builds (voire parfois son gameplay) qu’il est possible de faire.
Entre bas-fonds et citadelle
Toutefois, le nouveau contenu pour les classes déjà existantes risquent d’être trop léger pour pousser les joueurs amateurs à relancer la campagne. S’il y a bien des nouveaux passifs et des nouveaux légendaires, le champ des possibles devrait être sensiblement identique avec ce qu’il s’est fait depuis la saison 4.
Néanmoins, un contenu propre à Vessel of Hatred vaut le coup qu’on s’y intéresse et peut relancer la flamme. Il s’agit des Bas-fonds de Kurast. C’est une activité chronométrée dont on peut influencer le type de récompenses ainsi que leur qualité. Ce donjon se débloque rapidement au cours de la campagne et se fait rapidement. Il faut, en général, entre cinq et dix minutes pour aller au bout et récupérer sa récompense. Les Bas-fonds de Kurast constituent une excellente manière de monter en niveau d’autant que l’activité garde le joueur engagé avec son chronomètre. Quelque chose qui le différencie des vagues infernales, l'activité plébiscitée à l'origine pour monter en puissance.
Pour les joueurs cherchant à s’imposer à haut niveau, c’est la citadelle sombre qu’il faut parcourir. Elle se débloque grâce à la difficulté Tourment 1 (donc terminer le palier 20 de la fosse) et est une activité exclusivement réservée au multijoueur. De quoi mettre en lumière l'intégration de la recherche de groupes qui sera disponible le 08 octobre à la sortie du jeu et qui devrait être utile pour les nombreuses activités de Diablo 4, parfois difficiles pour une certaine frange des joueurs.
C'est le moment idéal ! Suivre la campagne du jeu de base puis celle de l'extension doit permettre, même en mode normal, d'atteindre le niveau 60 puis certains niveau de parangon. La quête de la campagne principale devrait vous familiariser avec le jeu et les mécaniques, tandis que la fin de la campagne de Vessel of Hatred rappelle les contenus de fin de jeu à faire. Vous profiterez également des modifications faites en saison 4. Et en plus de ça, le système de difficulté a été revisité et est plus facilement compréhensible.
Conclusion
Points forts
- Une campagne intéressante à suivre, à l’ambiance toujours soignée
- Une bande-originale excellente
- La VF, d’excellente qualité
- La classe Sacresprit, fun à jouer
- Les bas-fonds de Kurast, adapté au leveling
Points faibles
- Des mercenaires anecdotiques
- Peu de nouveautés intéressantes pour le jeu de base, malgré les mots runiques
Note de la rédaction
Diablo 4 : Vessel of Hatred est une bonne extension de Diablo 4. Elle ne révolutionne pas le jeu original comme l’avait fait Reaper of Souls en son temps avec Diablo 3 mais apporte de solides ajouts. La trame principale est toujours portée par une ambiance exceptionnelle dans laquelle on se sent immergée. La nouvelle classe fait des merveilles en termes de personnalisation et constitue la meilleure manière de jouer un gameplay dynamique et nerveux. Par ailleurs, les bas-fonds de Kurast constituent une nouvelle manière de monter en puissance de manière interactive. En somme, Vessel of Hatred profite des ajouts faits en saison 4 pour proposer un gameplay encore plus satisfaisant que précédemment. L’extension est l’excuse parfaite pour revenir sur le jeu pour ceux l’ayant délaissé dès sa sortie ou simplement ceux l'ayant mis de côté à l'époque. Elle risque toutefois d’être trop légère pour les vétérans qui en attendent peut-être plus côté nouveautés et personnalisation. Plus qu'un endroit où l'on se sent chez soi, Sanctuaire a aujourd'hui avec Vessel of Hatred une allure de parc d'attractions incontournables.