Disponible dans le PlayStation Plus, Quidditch Champions est-il le nouvel incontournable du sport sur balais ? Verdict...
« Harry Potter : Quidditch Champions est tellement abrutissant que j'ai renégocié mon assurance auto en jouant ». Voilà le titre d’un article de The Sun publié il y a quelques heures au sujet de Harry Potter : Quidditch Champions, nouveau « jeu multijoueur rapide et compétitif mettant en scène le sport magique le plus emblématique du monde » selon les termes employés par son éditeur, Warner. Absent de l’expérience Hogwarts Legacy, le sport sur balais hérite finalement de sa propre production dédiée dont le chaos sur le terrain force parfois une certaine passivité qui ne vous dessert pas, bien au contraire. Voici notre retour sur cette expérience qui admettons-le, a dû être un véritable casse-tête à réaliser, et ça se voit.
Élément phare de l’école de Poudlard dans l’univers Harry Potter, le Quidditch est un sport aérien joué sur des balais volants, où deux équipes s'affrontent pour marquer le plus de buts avec des Souafles (l’équivalent d’une balle) et attraper le Vif d'Or, une petite boule dorée très rapide qui permet de cumuler de nombreux points.
Le test a été réalisé sur une version PlayStation 5. Notez que le jeu est proposé dans le PS Plus de ce mois de septembre 2024.
Le Vif d’Or remis à sa place
Comment rationaliser un sport aussi décousu et lunaire que le Quidditch, dans lequel un simple vif d’or peut anéantir de longues minutes d’efforts à balancer des Souafles dans des cerceaux ? Unbroken Studios a trouvé une solution plutôt habile en redistribuant les points de manière beaucoup bien plus juste. Ainsi, pour remporter une partie de sport sur balais dans Quidditch Champions, votre équipe doit marquer 100 points ou grappiller le plus de points avant la fin du temps imparti. Chaque fois qu'un Souafle passe dans un cerceau adverse, vous remportez 10 points, et chaque fois que l’attrapeur met la main sur le Vif d’Or, vous en gagnez 30, permettant d’offrir une belle avance sans que cela ne renverse drastiquement le cours du jeu. Dans les livres Harry Potter, le Vif d'Or vaut 150 points à celui qui l'empoigne et met également fin au match, ce qui, disons-le encore, est l’une des plus grandes injustices jamais connues dans le monde de la fiction.
Chaque équipe de six sportifs peut accueillir jusqu'à trois joueurs en ligne, un plafond raisonnable pour limiter le temps d’attente du matchmaking (crossplay inclus) qui se déroulait pour notre part sans encombre, que ce soit le soir ou le matin dès 8h, heure à laquelle vous pourrez déjà entendre un marmot pester dans le haut-parleur de votre DualSense. Car oui, Quidditch Champions est adapté à tous les âges, en atteste le mode facile dans lequel rester inerte vous offre davantage de chances de gagner, jusqu'à questionner votre utilité sur le terrain dans les modes majoritairement contrôlés par IA. Ce journaliste un peu moqueur de The Sun avait donc raison : si vous êtes adepte du multitasking, essayez donc de jongler entre plusieurs activités durant l’une de vos parties et vous devriez constater, si les lois de l’aléatoire le permettent, que la victoire reste très facilement à votre portée. Ajoutons tout de même à cela que l'expérience profite d'une excellente fluidité, si on oublie les deux crash survenus durant la totalité de nos heures de jeu.
En termes de fidélité visuelle, le jeu rend plutôt bien hommage à l'univers du Quidditch, avec des personnages issus de la licence et à la modélisation cartoonesque assez jolie, des stades qui plantent leur cadre directement à côté du taudis des Weasley prêt à s’envoler avec un coup de balais ou sur le territoire de Poudlard, des commentateurs - à peine investis dans ce qu'ils regardent - et une bande-son qui remixe les mélodies de la saga à sa sauce. En revanche, n'espérez pas représenter ici quelconque maison : les skins des Poufsouffle se mêlent à nos tenues de Serpentard dans la même team, à notre plus grand désespoir.
Le chaos à toute épreuve
Parlons maintenant de l'essentiel : la distribution des rôles. Vous pouvez camper tous les postes suivants : Poursuiveur de souafle, Attrapeur de vif d’or, Gardien de but ou Batteur, pour balancer des cognards (de grosses balles assommantes) sur la tête de vos adversaires, leur causant un bref stupéfix. Des rôles qui ont le mérite d’être plutôt variés donc, mais qui possèdent surtout une particularité assez désarmante : ils peuvent être occupés à tour de rôle - en switchant en temps réel - par le même joueur au sein d’un match. S’il aurait été bien barbant d’opter pour la responsabilité de gardien tout au long d’une seule partie, le rôle a tendance à être constamment délaissé. Optez pour attrapeur de vif d’or, et vous risquez cette fois de manquer les trois quarts du match à essayer de suivre la trajectoire interminable de la petite boule volante. Reste donc poursuiveur, le job que vous aurez probablement envie d'endosser la plupart du temps, et batteur, utile pour déchargez vos nerfs quand la manche devient trop frustrante. Si les quatre positions peuvent être squattées pendant un match contre l’IA, il faut en sélectionner deux seulement en match en ligne, ce qui permet au moins à vos amis d’occuper des positions complémentaires. Notez bien que le jeu ne permet pas la coopération locale, ce qui peut sembler assez dommage ; néanmoins, il est fort probable que l’action aurait été difficilement lisible en écran splitté.
La maîtrise de ces quatre éléments est loin d’être une part de gâteau : vous avez d'abord besoin de suivre un tutoriel d’une trentaine de minutes, voire plus, pour en saisir les rudiments. Manette en main, il faut ensuite réaliser la prouesse d’enchaîner esquive, dérapage et changement de rôle au cours d’un même match à l'action ultra furtive. En tant que poursuiveur, votre tâche la plus rude sera tout simplement de repérer la position du souafle dont les marqueurs visuels sont à peine compréhensibles. Bref, si la mission d’Unbroken Studios était certes loin d’être aisée, l’exécution est encore assez chaotique et nécessite bon nombre d’ajustements pour rendre une partie équilibrée et vraiment amusante. De votre côté, il vous faudra bien une belle poignée d'heures pour maîtriser le titre et en devenir un expert.
Un jeu qui s'essouffle très vite
Côté contenu, vous disposez d’un mode carrière qui vous convie à des batailles contre IA à l’arrière-cour du Terrier des Weasley ou à des affrontements de haut niveau lors de la Coupe du monde de Quidditch, lesquels auront de toute manière tous la même saveur. Vous pouvez également prendre part à des matchs amicaux contre IA en solo ou en coop, où vous avez le choix de la carte et de la difficulté. Puis viennent les matchs PvP, terrain de jeu où vous pourrez réellement tester vos compétences face aux autres. Mais il est bien plus fréquent d’être assommé à coup de cognard que de participer réellement aux matchs, quand il est ici trop tentant de parcourir le stade en solo pour tenter vos tirs au but. Jolis cosmétiques et points de compétences sont également là pour tenter de renouveler une expérience qui, malheureusement, aura besoin de bien plus pour ne pas s'essouffler au bout de quelques heures. En ce sens, des défis un peu différents du contenu de base seraient les bienvenus.
Conclusion
Points forts
- Rendu visuel assez fidèle à l'univers
- Les règles du Quidditch bien repensées
- Assez fluide
Points faibles
- Des matchs assez chaotiques
- Des postes extrêmement inégaux en termes de fun
- Long à maîtriser
- S'essouffle vraiment très vite
- Manque de fun global
Note de la rédaction
On l'aurait davantage imaginé en free-to-play, ce Quidditch Champions. Plutôt fidèle à l'univers en termes de direction artistique, le jeu a au moins le mérite de repenser correctement les règles du sport sur balais pour les rendre bien plus justes à l'écran. En revanche, les postes sont cruellement inégaux, les matchs franchement chaotiques et le jeu s'essouffle au bout de quelques heures à peine. Unbroken Studios a encore besoin d'opérer de nombreux ajustements pour faire de son expérience un incontournable du Quidditch.