Une saison de NBA passe très vite, et la dernière a vu les Nuggets de Denver couronnés pour la première fois en juin dernier. Le prochain exercice est attendu impatiemment avec l'arrivée du français Victor Wembanyama dans la ligue, tout comme l'était NBA 2K24 pour confirmer le succès du dernier opus. Un weekend après sa sortie, le titre hommage à Kobe Bryant est il à la hauteur ?
Comme chaque année pour la licence NBA 2K, le titre offre plusieurs versions différentes dans la finesse du gameplay, les capacités graphiques/techniques, et le contenu. Ce test porte sur la version PS5 et Xbox Series, alors qu'une version PC, Switch, PS4 et Xbox One est sortie en parallèle.
Une technologie Pro-Play pour des animations plus poussées ?
S'il n'inflige aucune claque graphique quand l'on compare avec les derniers opus sur PS5 et Xbox Series, NBA 2K24 pousse le curseur un poil plus loin dans le réalisme cette saison concernant les animations des joueurs en s'appuyant sur la technologie ProPlay. Alors qu'auparavant les équipes de Visual Concepts utilisaient majoritairement la motion capture (le fait d'inviter des joueurs à s'équiper d'une combinaison pour capturer leur mouvements), place à un système informatique plus poussé pour restranscrire les actions de chaque basketteur star via les enregistrements des matchs. Un moyen d'être au plus près de la réalité avec des joueurs en condition de match. La technologie fonctionne, et c'est même bluffant sur certains joueurs de NBA, comme les trois derniers MVP en titre Joël Embiid, Nikola Jokic et Giannis Antetokounmpo ou d'autres ailiers monstres comme Kevin Durant. En outre, des styles de tir, dunk, et dribbles ont été ajoutés au menu comme il est de rigueur pour varier la recette.
Pour les joueurs habitués à NBA 2K23, les changements dans le gameplay vont rapidement se faire ressentir. L'expérience défensive et offensive ont été revus, avec un système de contacts plus prononcé : les écrans des intérieurs massifs bloquent plus facilement les défenseurs, mais ces derniers bénéficieront de contacts plus perturbants face aux dribbleurs aguerris. Il faudra ne pas être loin de son opposant pour le déstabiliser, et les tirs au contacts même lorsque que l'on a passé l'épaule ne sont plus garantis de rentrer. L'autre grosse différence vient du fait qu'un mauvais timing de saut pour contrer (triangle/Y) ou d'une interception (carré/X) est extrêmement punitif. Des changements à prendre en compte lorsque l'on construit son premier joueur dans le mode carrière.
La Carrière : Il suffira d'Insignes
Pour le mode carrière, la partie en ligne qui est l'une des plus jouée de la licence est très exigeante en termes de timing de tir. Si le tir n'est pas parfait, cela ne rentre pas dans 95% des cas (la difficulté du timing étant en Hall of Fame). C'est un peu moins hardcore en solo, mais on vous conseille de vous habituer à tirer sans la jauge d'aide en ligne (la tolérance est plus importante pour que le tir soit parfait.). La quête de l'archétype et du joueur parfait a encore été revue à la hausse, même si cette saison, on se concentrera sur la capacité à empiler les insignes. Ces derniers correspondent à certaines compétences utiles en jeu (capacité à prendre des rebonds de loin, tirs ouverts en catch & shoot plus aisés, passes plus efficaces pour les coéquipiers, etc.). Avoir un insigne via l'archétype développé permet de l'avoir directement en catégorie bronze si un certain niveau d'attribut est atteint, et il faudra l'activer régulièrement en match pour la faire passer en argent, puis en or et enfin en hall of fame. Mais attention, ne pas l'activer en match peut dégrader l'insigne. Une récompense du battle pass appelée "plafond" peut alors bloquer un insigne à un stade minimum (argent ou or), et des boosts multiplicateurs ou limitateurs peuvent être obtenus en résolvant des quêtes.
Pas de chichi au lancement de la carrière, on peut passer outre le scénario et démarrer directement dans la ville inspirée de Miami, avec une grande plage au sud bordant les salles de REC et les deux zones de Streetpark (2v2 ou 3v3) en multijoueur, un futuriste pour l'affiliation Elite, et un mythologique pour l'affiliation Rise. Pour le solo, le joueur, une star montante de la NBA dans le scénario, peut jouer en Carrière NBA face à l'IA, revivre des matchs épiques de ses aïeuls ou jouer en Streepark en solo. Le tout pour gonfler ses insignes ou obtenir des VC, la monnaie virtuelle, très importante (voir plus bas).
Si les équipes veulent s'adonner aux joutes online à 5 contre 5, le Pro-Am est une salle réservée aux compétitions et aux matchs plus compétitifs, tandis que le REC est utile à la progression individuelle pour passer les paliers de niveaux et d'attributs. Mais on peste encore contre un matchmaking assez aléatoire dans son équilibre. Heureusement que le tir extérieur des joueurs IA a été revu à la hausse par rapport à NBA 2K23. Certaines rumeurs font même état d'un cap changeant le matchmaking, une équipe ayant un joueur à 93 ou plus de général tomberait alors contre des équipes du même acabit. Mais pas d'officialisation à ce sujet. Enfin, le Théâtre est reconduit et intègre 6 modes de jeux online temporaires, renouvelables au fil des saisons et sans prise de tête.
Mamba Moments : Jordan reste le GOAT face à Kobe
Quel dommage ! Alors que NBA 2K23 avait ressorti des placards le mode Jordan Challenge, NBA 2K24 a emboité le pas avec son hommage à Kobe Bryant, détenteur du numéro 24. 7 matchs historiques de la carrière du défunt Black Mamba sont jouables, avec 3 défis à relever pour chacune des rencontres pour coller à la réalité (par exemple marquer 12 tirs à 3 points contre les Sonics, marquer 55 pts contre Michael Jordan dans leur dernière opposition etc.). Si ces défis sont immersifs dans leur rendu visuel et les habillages TV d'époque, on est bien loin de l'expérience des Jordan challenges. Moins de défis, une seule grande cinématique au lancement du mode puis plus rien de prenant avant les 7 rencontres, et pas vraiment de liant pour nous rattacher pleinement au parcours fantastique de Kobe, comme l'était la musique Sirius d'Alan Parsons Project en fond sonore pour Michael Jordan. Une partie du titre un poil décevante, mais qui a le mérite de suivre la belle initiative de la saison précèdente.
Une nouvelle ère pour la carrière My NBA, le calme pour The W
Un seul changement est à se mettre sous la dent quand l'on aborde Ma NBA, le mode où l'on peut manager de A à Z une franchise NBA, de la Draft réaliste ou fantasy aux trades les plus fous. Ou de A à B avec My NBA Lite si vous ne voulez pas vous casser la tête dans les transferts, la gestion des égos et des contours les plus détaillés de la ligue. On retrouve comme chaque année une profondeur abyssale dans le mode jouable en ligne ou solo. D'autant qu'on peut définir l'ère et l'année de lancement de Ma NBA depuis NBA 2K23 : 1980 avec Magic Johnson et Bird, les 90's des Bulls de Jordan, les années 2000 avec Kobe Bryant et l'ère moderne. Sachant que la décennie 2020 est bien entamée, l'ère 2010 est ajoutée comme étant l'ère "LeBron". Pour rappel, toutes les équipes et effectifs sont ajustés à l'époque, les habillages de la TV de l'époque, les identités visuelles de chaque franchise... En revanche, à côté des mastodontes que sont MyTeam, Ma Carrière et Ma NBA, le mode The W propre à la WNBA et le basket féminin fait un peu vide avec peu de nouveautés comparé aux années précédentes.
Le FUT d'NBA 2K24 : MyTeam intègre le Salary Cap pour un mode inédit
Alter Ego du célèbre "Ultimate Team" des simulations sportives d'EA Sports, le jeu de cartes Mon Équipe (MyTeam), similaire aux parties des autres simulations sportives intègre un nouveau mode pour gonfler un peu plus son contenu gigantesque. Il y a énormément de façon de jouer une fois les premiers packs ouverts et son équipe constituée : la coop en MyTeam en Triple menace (match en 3 contre 3, première équipe à 21 points), le solo contre l'ordinateur dans des Triple Menace ou matchs en 5 v 5 classiques, les nombreux défis en ligne/solo, les saisons classiques où l'on affronte des adversaires du même niveau sans contrainte (MyTeam illimité) ou avec des contraintes d'équipe à respecter (MyTeam limité).
Et c'est en parlant de contraintes que vient le nouveau mode, mais d'un point de vue très positif. À l'inverse de FIFA où il est ardu d'avoir une grosse équipe et des joueurs à plus de 85 de général au début, c'est beaucoup plus courant dans 2K. Pour contrebalancer des duels de superteams trop fréquent, le mode "Salary Cap" débarque dans MyTeam. Chaque joueur à un salaire, avec pour les plus grandes stars des chiffres plus affolants de ce côté. Il faut constituer un effectif équilibré en termes de salaire, et donc de niveau, pour se lancer dans des batailles en ligne ou contre l'ordi via ce mode. Une très belle idée, et encore une fois une partie d'NBA 2K24 irréprochable dans la jouabilité, le contenu, et le plaisir de jouer avec des joueurs emblématiques de toutes les époques.
En revanche, Take-Two ajoute une modification qui divisera : comme pour FUT, un système d'enchères entre les joueurs pour obtenir des cartes était en place depuis bien longtemps, et se débloquait après avoir réalisé quelques quêtes. Désormais, plus d'enchères au lancement à la suite des retours des joueurs et d'abus sur les prix en points MyTeam : un marché de joueurs, similaire au marché de packs mais pour acquérir les joueurs que vous voulez à un prix défini par le jeu le remplace.
NBA 2K24, le pire ennemi du portefeuille ?
On en a malheureusement l'habitude, pour performer rapidement en ligne dans la carrière d'NBA 2K24, il faut passer à la caisse. Mais cette année, encore plus que d'habitude. Comptez plus de 260 000 VC (la monnaie virtuelle) pour faire monter un joueur de 60 à 85 de note générale, soit environ 60€ de VC. Pour le monter à 99 de général une fois avoir passé tous les paliers après plusieurs matchs en ligne ou en carrière ? Rajoutez la même somme. La quête "renaissance" acquise au début du jeu permettant de refaire un joueur et le monter directement au niveau 90 si vous avez assez de VC est disponible en montant son premier basketteur à 90 encore cette année. Pas de nouveauté de ce côté, sachant qu'on peut obtenir gratuitement des VC en jouant, mais c'est très long surtout si votre perso n'est pas au niveau.
Là où le titre innove avec les micro-transactions, c'est en intégrant un battle-pass saisonnier qui fera grincer les dents de certains joueurs réguliers. A chaque niveau de ce pass remporté en jouant en carrière ou en mode MyTeam, on remporte deux cadeaux, cosmétiques ou avantageux dans l'un et/ou l'autre mode. Rien de choquant, mais pour 9,99€ à chaque saison, le joueur débloque une récompense supplémentaire à chaque pallier (et celà peut être des VC supplémentaires pour accélérer la progression, boosts Gatorade ou d'attributs pour être meilleur en ligne). Pour 19,99€ le pass Hall of Fame fait gagner 15 niveaux et les récompenses attribuées d'un coup, en plus d'un boost d'XP tout au long de la saison. Enfin, pour 1,99€, il est possible de monter un niveau dans ce pass. Attention à l'addition salée, surtout si un joueur est en retard dans sa progression et souhaite acquérir un plancher argent (niveau 20) ou or (niveau 40), importants pour stabiliser ses insignes avant la fin de saison.
Points forts
- Ultra-complet, dans la lignée d'NBA 2K23
- Les animations Pro-Play sur certains joueurs, bluffantes
- Contacts en défense revus et plus réalistes
- L'évolution dans ma Carrière revisitée, et innovante
- Ville plus petite et ergonomique
- Une nouvelle ère pour le mode Ma NBA
- Graphiquement et techniquement au top
- Mon Equipe gargentuesque avec un mode salary cap intéressant
- Contres et interceptions manquées très punitives...
Points faibles
- ... ce qui ne plaira pas à tout le monde
- Les Mamba Moments un peu courts et moins immersifs que les Jordan Challenges
- Un manque de variété visuelle dans les Streetparks online
- The W toujours en retrait
- Plus d'enchères dans MyTeam
- Un matchmaking toujours douteux
- Le pire NBA 2K en termes de pay-to-fast
Après un week-end de jeu intense sur les terrains d'NBA 2K24, le constat est là : les mécaniques sont bien différentes de la saison dernière pour performer sur les parquets, et progresser dans la carrière. Il est moins évident d'avoir un joueur très complet en ligne, et le nouveau système de défense et de contacts régalera les plus grands défenseurs et poseurs d'écran dans l'âme. Pour compléter les nombreuses heures de jeux nécessaires en online, le contenu solo du soft est toujours aussi gargantuesque, avec des nouveautés bienvenues. On pestera simplement sur le système de micro-transaction toujours plus envahissant pour progresser rapidement, et un mode Mamba Moments hommage à Kobe pas au niveau de celui de Michael Jordan la saison passée.