Pik et pik et Olimar

Est-il encore nécessaire de présenter la formule Pikmin ? Et bien à vrai dire, peut-être bien que oui. Car si la licence de Nintendo a plus de 20 ans, elle n’a (injustement) jamais réussi à se hisser au même niveau de popularité que d’autres mastodontes de Big N. Revenons donc au concept. Dans Pikmin, vous incarnez un Hocotatien en mission sur une autre planète… une planète peuplée de créatures dangereuses mais aussi de petits Pikmin. Ces créatures ont chacune leur particularité (eau, feu, poison…) et peuvent être utilisées pour dégager des chemins, ramener des trésors ou encore terrasser les créatures (variées) sur votre route. Et dans Pikmin 4, on garde bien évidemment le même principe, le même ton un peu humoristique mais aussi les commandes agréables de Pikmin 3 Deluxe. Tant et si bien qu’au premier abord, ce nouvel opus n’a pas l’air bien différent de ses prédécesseurs, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

On ne va pas se mentir, Pikmin 4 fait un peu daté. Avec son tutoriel qui tire en longueur et se montre extrêmement verbeux et dirigiste, l’entrée en matière n’est pas franchement des plus engageantes. Et ne comptez pas sur les graphismes pour réhausser la barre. Pikmin 4 n’est pas un jeu très joli (surtout en docké). Alors certes, pour pouvoir se trimballer une centaine de petits Pikmin derrière soi de façon fluide, il faut être prêt à faire des concessions. Le problème, c’est que la DA, qui donnait à la licence son petit charme champêtre il y a quelques années, a l’air bien terne et triste aujourd’hui. Et c’est d’autant plus dommage que le jeu est parfois réellement beau. Certains mondes, plus colorés, appellent bien plus à l’exploration que les premiers, et c’est bien dommage de ne pas en voir plus dans ce style. Cela risque en effet d’en rebuter certains… et ce serait bien dommage. Car Pikmin 4 est loin d’être le vieux jeu austère qu’il paraît.

Pikmin 4, enfin l’épisode qu’il vous faut ?

Il suffit de passer la première journée d'exploration pour comprendre que Pikmin 4 change réellement les codes de la licence. Et pas seulement car vous pouvez pour la première fois personnaliser votre explorateur ou prendre plus part à l'action grâce à votre fidèle destrier Otchin. Pikmin 4 rompt avec la structure très cloisonnée des précédents opus. Cette dernière reposait sur des explorations quotidiennes limitées dans le temps. Dans Pikmin 4, il est non seulement possible de partir à l’aventure en pleine nuit, mais quelques autres moments permettent également de s’affranchir du rythme de la journée. En vous emmenant sous terre, le titre propose en effet des sortes de donjons où le temps ne défile pas comme à la surface. Il est également possible de s’octroyer une pause bien méritée dans votre base avant chaque expédition. Base qui va évoluer au fur et à mesure de votre aventure et vous proposer des tas de petits ajouts. Cette nouvelle structure, elle permet d’explorer de nouveaux horizons côté gameplay. Que ce soit avec les mécaniques de RPG (arcs de compétences d’Otchin, nouveaux outils à débloquer…) ou l’aspect tower defense des explorations nocturnes (simple mais efficace), ce Pikmin 4 innove et nous propose un bon nombre de nouveautés intéressantes qui ne se limitent pas à quelques ennemis et Pikmin inédits.

Si cela permet de diversifier l’expérience, ça rend également le tout plus accessible. Ce Pikmin 4 n’est donc presque jamais frustrant. En élargissant le champ des possibles, il vous permet d’affronter les situations de différentes façons. Si certains boss sont assez corsés, il est donc possible de changer d’approche (notamment grâce à Otchin) afin d'en venir à bout sans trop d’encombres. De façon générale, le jeu est assez bien équilibré et rythmé (sauf à la toute fin), offrant aux novices des tas de petites mécaniques pensées pour leur faciliter la tâche. Le tout est aidé par un bon sentiment de progression tout au long de la quinzaine d’heures nécessaires avant de voir le générique de fin du jeu (une vingtaine pour la “véritable” fin). Notez que la richesse du contenu de ce Pikmin 4 permet, si vous le souhaitez, de gonfler sa durée de vie de façon significative, mais également de varier les plaisirs selon vos envies. De quoi séduire de nombreux nouveaux joueurs, et ce serait amplement méritée. Mais alors quid des fans originels ? Quid des fanas de stratégie et d’optimisation ? Et bien qu’ils ne s’inquiètent pas, Pikmin 4 ne les oublie pas.

Mettre son Pikmin Dandori

Si le jeu a tout donné pour se rendre plus accessible, il est tout de même possible d’ignorer la plupart de ces nouveautés pour se rapprocher d’un gameplay un peu plus “à l’ancienne”. Dans ces conditions, certaines situations nécessiteront un réel esprit stratégique. C’est également le cas des explorations nocturnes qui, selon le niveau de difficulté, peuvent se révéler particulièrement corsées. Mais le pan qui fait réellement la part belle à la stratégie et à l’optimisation, c’est bien le mode Dandori. Aussi bien présent en jeu qu’en marge du mode Histoire, ce mode plus “compétitif” vous invite à marquer un maximum de points en récoltant toutes sortes de trésors dans un temps imparti. Il y a un système de bonus et de malus qui rend le tout très prenant, bien pensé et permet même quelques retournements de situation. Cet ajout est donc un vrai plus. C’est aussi là que le fait de jouer avec (ou contre) un ami prend tout son sens. Car si le mode Histoire a décidé d’abandonner la coop de Pikmin 3 Deluxe au profit d’une coop de support sans grand intérêt à la Super Mario Odyssey, le mode Dandori répare (un peu) cet affront, mais toujours en local seulement.

Pikmin 4 est également une ode aux complétionnistes, et il sera difficile de résister à l’appel. Une partie du gameplay de Pikmin est justement centrée sur le fait d’amasser un maximum de trouvailles. Avec plus de 40 naufragés à sauver, 250 trésors à déterrer, une centaine de créatures à répertorier et plein d’autres défis à remplir, il y a vraiment beaucoup à faire. Ici, on a déjà hâte de s'y replonger, et ce malgré une fin qui tire quand même pas mal en longueur et les quelques soucis de caméra. Après tout, n'est-ce pas là le signe d'un véritable très bon jeu ?

Conclusion