Nouveau venu des contrées suédoises et du studio The Bearded Ladies, Miasma Chronicles se présente comme un RPG tactique prometteur, dans le sillage d'un Mutant Year Zero déjà bon mais pas forcément stable techniquement. Sorti fin mai sur PC, PS5 et Xbox Series, le titre livre son verdict. Au niveau d'un Xcom 2 ?
Un scénario et un univers saisissants : A Plague Tale Requiem à la sauce SF
Alors que le studio suédois The Bearded Ladies sortait Mutant Year Zero il y a une poignée d'années, la rédaction de JV n'avait pas manqué de souligner le potentiel du titre notamment via son univers. Rebelote cette année, même si cette fois-ci on est loin de l'adaptation du jeu de rôle sur table. Place à des personnages et une histoire tout à fait originale baptisée Miasma Chronicles. On y incarne Elvis, un héros à la recherche de sa mère disparue derrière un mur d'une subtance dangereuse, le Miasma. Accompagné par son robot protecteur Diggs, ce début de guilde doit faire face à plusieurs clans de créatures monstreuses ou de chasseurs de primes pour sauver le monde du Miasma qui se propage rapidement. En prime ? Elvis peut contrôler partiellement ce Miasma.
Et on a franchi un vrai gap d'un point de vue graphique pour le studio. Miasma Chronicles est splendide dans ses décors, tout en plongeant dans l'ambiance avec son OST angoissante et son bestiaire monstrueusement raccord. On se croirait dans un monde à la Oddworld ou Total Recall par moment (les plus anciens auront la référence), mais l'excellent robot Diggs est là pour ajouter un peu de légèreté dans le titre en guise de pont avec Mutant : Year Zero. À noter que sur Xbox Series X, la VOSTFR n'est pas présente, mais devrait être mise en place via un correctif les prochaines semaines.
Xcom tiendrait son successeur ? Des combats entre tour par tour et inflitration
On se balade donc dans cet univers aux odeurs post-apocalyptique en pouvant changer de personnage dans le groupe. Que ce soit Elvis plus à même d'ouvrir certains dialogues, Diggs capable de briser des portes en bois pour obtenir des consommables ou du plastique (la monnaie du jeu), ou bien d'autres compagnons d'aventure capable de... rendre plus facile un combat. En effet, Miasma Chronicle alterne entre phases d'exploration et de batailles au tour par tour contre les clans ennemis. Des gangs que l'on peut attaquer en tendant des embuscades, c'est-à-dire éliminer discrètement plusieurs membres de manière silencieuse au sniper, ou prendre l'avantage en se positionnant efficacement derrière des murs de protections du décor au moment d'engager le combat. À vous de trouver la bonne stratégie, ou même choisir d'esquiver des groupes d'ennemis au niveau trop haut. Une jolie idée de gameplay, afin de faire passer vite la quinzaine d'heure minimum requise pour boucler le titre.
Une fois l'escarmouche débutée, c'est dans la même veine que Mutant : Year Zero ou le classique XCOM. Le combat se fait tour par tour, avec deux points d'actions pour les personnages qui composent le groupe allié. À nous d'utiliser ces points efficacement pour remporter le duel avec le groupe adverse, sachant qu'un personnage peut attaquer, se déplacer, attaquer, recharger son arme, utiliser un objet ou une compétence spéciale, etc. Les stratégies sont innombrables, d'autant que les terrains de jeu sont très variés et peuvent se jouer sur plusieurs étages. Mais ce qu'on adore, c'est l'affichage indiquant le pourcentage de réussite de l'attaque selon notre déplacement et la quantité d'actions possibles à un certain stade de l'aventure. Ci-dessous, un exemple de combat en mode narration (facile) lancé après avoir éliminé plusieurs ennemis discrètement :
Du RPG intéressant, mais trop frustrant ?
Des combats déjà complets, mais leur dimension et celle du jeu en général se retrouve boostée par l'aspect RPG de Miasma Chronicles. Car oui, les personnages de la guilde gagnent en niveau, et donc en santé, rage (pour donner plus facilement des coups critiques) et en points de compétence, chacun ayant un arbre pour offrir plus de possibilités en combat. Des choix sont donc à opérer pour avoir une bonne synergie entre les membres de l'équipe, encore une bonne note pour le titre. Idem pour les armes que l'on achète, obtient dans l'aventure qu'il faudra bien attribuer et améliorer avec des mods.
En revanche, on pestera sur la gestion de la santé en mode intermédiaire ou difficile : il n'y a pas de spot indiqué où récupérer de la vie pour ses personnages, si ce n'est via l'achat onéreux ou la découverte rare de Medipod. Ces derniers ne redonnent que 80 points de vie en outre, de quoi s'agacer constamment si l'on ne cède pas au reset de la sauvegarde actuelle ou au passage en mode narration. Car se lancer dans un combat avec une douzaine d'ennemis peut vite tourner au cauchemar sans medipod ou avec une vie amoindrie.
Points forts
- Univers et graphismes impeccables...
- ...avec un bestiaire saisissant
- Des efforts pas négligeables dans le scénario
- Gestion des combats riche et immersive
- L'alternance entre infiltration et stratégie
- Dimension RPG bien construite
- Des batailles sur plusieurs étages et terrains énormes
Points faibles
- Caméra un peu folle lors des attaques
- Gestion de la santé frustante à partir du mode intermédiaire
- Il manque peut-être un niveau de difficulté
- Pas de VOSTFR sur Xbox Series pour l'instant
The Bearded Ladies signe un retour gagnant dans le genre Tactical-RPG après le galop d'essai plein de potentiel Mutant Year Zero. Miasma Chronicles conserve la même formule dans le gameplay, à savoir un titre mêlant RPG, stratégie à la Xcom et même infiltration pour se rendre la tache plus facile en combat. Le scénario, les personnages, les graphismes et le son forment un univers organique largement au niveau pour faire du jeu l'un des belles surprises de l'année 2023. Restent quelques imperfections (caméra, difficulté...) à corriger pour que le studio suédois s'installe comme le leader du genre pour la suite de ses aventures.