D'une beauté et d'une richesse rares, Horizon Forbidden West est l'une des meilleures exclusivités de la PlayStation 5. Mais aussi somptueux et passionnant soit-il, le jeu a souffert des concessions effectuées pour l'ancienne génération. Avec ce DLC Burning Shores, les développeurs ne se sont fixés aucune limite et le résultat est grandiose en termes de graphismes !
Aloy est de retour ! Après avoir sauvé le destin de nombreux peuples et combattu d'immenses machines, l'aventurière n'a pas terminé sa mission. Alors que les pièces du puzzle continuent de s'assembler, l'ancienne paria de la tribu Nora se dirige vers une contrée encore inexplorée où se terre un nouvel ennemi. Prenant place dans la région de la Côte Embrasée, Burning Shores poursuit l'histoire d'Horizon : Forbidden West en immergeant les joueurs dans un Los Angeles postapocalyptique rappelant le San Francisco du jeu original. Immersif avec ses plages luxuriantes, son volcan actif et ses mécaniques jamais vues, cette extension est un beau cadeau fait aux fans de la franchise.
Pour accéder au DLC Burning Shores, il est nécessaire de disposer du titre original et d'avoir terminé la quête "Singularité", synonyme de fin du jeu principal. Après avoir lancé votre sauvegarde, Aloy est contactée et peut se lancer à l'assaut de sa nouvelle aventure. D'ailleurs, et même si c’est un détail pour certaines personnes, un récapitulatif vidéo des derniers évènements de Forbidden West n'aurait pas été de trop. Quand on a quitté Aloy depuis de nombreux mois, il n'est pas évident de se replonger dans le scénario ou même la jouabilité de ce jeu vidéo, même si ça revient vite... Vous voilà prévenus.
Après Forbidden West, l'embrasement...
Horizon Forbidden West : Burning Shores débute juste après l'ultime bataille de Forbidden West. Aloy est redoutable et dispose d'un équipement ultra-perfectionné lui permettant de résister aux créatures mécaniques les plus puissantes. Encore sous le choc des dernières révélations de Sylens (un personnage central de la franchise Horizon), l'héroïne sait désormais que le destin de la planète ne tient qu'à un fil et qu'il faudra trouver toute l'aide nécessaire pour résister au cataclysme qui se rapproche inexorablement. En attendant de trouver une solution, elle décide de traquer le dernier membre en vie des ennemis affrontés dans le jeu original. Alors qu'elle survole les plages de la Côte Embrasée, elle est soudainement attaquée par des projectiles explosifs et l'un des tirs touche de plein fouet sa fidèle monture volante, un oiseau mécanique qu'elle a dompté. Se rattrapant in-extremis grâce à son planeur, elle fait la connaissance d'une dénommée Seyka, une guerrière Quen (une tribu de la série Horizon) lui rappelant étrangement celle qu'elle était quelques années auparavant.
Sans dévoiler les tenants et aboutissants du scénario, Burning Shores reprend les éléments clés de Forbidden West et raconte son nouveau chapitre au travers de la relation entre nos deux héroïnes. Là où Aloy est réfléchie et pédagogue, Seyka est plus fougueuse et impulsive. Cela fait naître un duo improbable qui ne manque pas d'intérêt, notamment en raison de leurs manières d'appréhender le monde qui les entourent : l'héroïne principale préfère utiliser la voie des airs tandis que sa partenaire de fortune est une navigatrice accomplie qui fait confiance aux courants marins. Cela ajoute une dualité intéressante dans la narration, même si le récit aurait mérité plus de folie et des scènes plus marquantes. Il est toutefois important de rappeler que Burning Shores n'est pas un épisode canonique, mais qu'il propose (à défaut d'une avancée fondamentale dans l'histoire de base) des pérégrinations passionnantes dans un Los Angeles synonyme de strass et paillettes. En choisissant la Cité des Anges, les développeurs de Guerrilla ont justement voulu s'appuyer sur l'image que renvoie la ville, avec ses stars, son industrie cinématographique et sa grandeur. L'antagoniste, qui n'est pas sans rappeler le gouverneur de Rapture dans Bioshock, en est d'ailleurs son plus fidèle représentant. Mais on vous laisse découvrir tout cela par vous-mêmes.
Forbidden West 2.1 ?
Extension oblige, cela ne surprendra personne que Burning Shores ne révolutionne en rien la jouabilité de Forbidden West. Il s'agit toujours d'un jeu d'action/aventure en vue à la troisième personne avec un système de combat reposant sur un arsenal varié et des ennemis plus ou moins vulnérables à celui-ci. On retrouve ainsi tous les éléments du jeu principal : la roue pour sélectionner les armes, les aptitudes élémentaires (feu, glace, gel, acide, électricité…) qui vont avec, l'artisanat, la gestion de l'équipement, etc. Quant aux machines, elles sont toujours aussi extraordinaires et on prend un plaisir fou à déambuler dans les herbes hautes en visant les parties métalliques les plus sensibles de celle-ci. La formule reste donc la même et c'est une bonne chose tant elle se révèle particulièrement efficace, que ce soit contre les boss, les ennemis mécaniques ou tout simplement les soldats humains. Toutefois, et en attendant un probable troisième épisode, les développeurs ont imaginé quelques nouveautés enrichissant l'univers du jeu.
Assez rapidement dans l'aventure, Aloy obtient une nouvelle arme très puissante et elle peut explorer les îles environnantes pour mettre la main sur des tenues légendaires. En parallèle, la demoiselle doit faire face à de nouveaux ennemis, dont des espèces de petits drones émergeant d'œufs (qu'il faut briser avant d'être submergé par le nombre) ou encore des batraciens faisant des bonds gigantesques. Cela ne change pas la progression, mais ces ajouts renouvellent un peu l'expérience originale. Parmi les autres mécaniques, on peut également citer la présence de balises à positionner sur des murs (pour atteindre des sommets) ou encore des geysers massifs pouvant servir de propulseur aérien pour Aloy. Certains cristaux explosifs peuvent également être utilisés durant les affrontements et ces derniers sont particulièrement utiles lors de la dernière phase du DLC. Le jeu est toujours aussi dynamique et si les nouveautés sont finalement assez légères, Forbidden West était déjà suffisamment riche pour que l'on soit pas déçu par Burning Shores. Il y a tout de même un aspect qui aurait pu être mieux ultilsé, c'est le bateau de la partenaire de Aloy. En effet, le navire de Seyka ne sert pas à grand-chose lorsqu'on peut utiliser la monture volante, même si c'est agréable de profiter des beaux paysages en naviguant. L'autre point qui pourra déranger les joueurs avides de challenge, c'est que les combats de boss (bien qu'impressionnants) sont vite expédiés en raison de la puissance démentielle du personnage principal et de sa nouvelle arme spéciale. Vous l'aurez compris, l'ensemble du DLC ne propose finalement que peu de challenge aux joueurs aguerris qui connaissent déjà bien la série. Il faut donc augmenter la difficulté vous même dans les options, si vous voulez sentir une réelle résistance face à vos adversaires.
La PS5 totalement exploitée ?
Les développeurs de Guerrilla l'avaient expliqué à plusieurs reprises : certaines concessions effectuées lors du développement de Forbidden West (pour que le jeu puisse tourner à la fois sur PS4 et sur PS5) ont été un peu frustrantes pour eux. Grâce à son exclusivité PS5, le DLC Burning Shores n'a pas souffert de ces limitations et le résultat est visuellement bluffant. D'une beauté insolente, l'extension offre des paysages à perte de vue avec un niveau de détails rarement atteint dans les productions les plus récentes. Le Los Angeles revisité est absolument superbe et la fin de l'aventure est à une avalanche de décors à décrocher la mâchoire. Certains diront que c'est peut-être exagéré (car il est vrai que l'on s'habitue à ces œuvres ultra détaillées), mais il suffit de relancer un autre jeu pour comprendre que Burning Shores est largement au-dessus du panier en termes de graphismes. La modélisation des personnages, les innombrables effets visuels, le cycle jour/nuit, les fumées volumétriques, l'eau, les nuages, la végétation… tout est une leçon de réalisation ! Et ce qui est agréable, c'est que la dimension spectaculaire des combats ne cesse de monter en puissance jusqu'à un final en apothéose avec un boss de fin absolument gigantesque. L'aventure principale se termine en 5/6 heures, mais il y a de quoi doubler ce temps de jeu en effectuant les quêtes secondaires, en débusquant les trésors cachés, etc. Pour terminer, et c'est loin d'être un détail, les options d'accessibilité sont très nombreuses (l'industrie prend vraiment le bon chemin de ce côté-là) et Burning Shores (ainsi que Forbidden West) intègre une option pour diminuer la phobie des profondeurs marines appelée thalassophobie. Grâce à celle-ci, les joueurs peuvent respirer indéfiniment sous l'eau (il y a un petit passage dans Burning Shores où Aloy n'a pas son masque de plongée) et le rendu est ainsi moins oppressant. En bref, sans révolutionner Forbidden West, Burning Shores est un DLC tout à fait honorable. Si vous avez le jeu original et que vous voulez prolonger les moments épiques passés avec la protégée du studio Guerrilla, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Conclusion
Points forts
- Des graphismes et effets d'une beauté insolente
- Le personnage de Seyka
- Les différentes zones de la Côte embrasée (ah, Hollywood...)
- Doublage français impeccable
- Les nouvelles musiques de Joris de Man
- Les machines inédites, souvent impressionnantes
Points faibles
- Une histoire principale très courte
- L'aventure manque de réels dangers, augmentez donc la difficulté si vous voulez vraiment en profiter...
- Pas de résumé de Forbidden West au début du DLC, dommage...
- La fin un peu trop prévisible
Note de la rédaction
Dans la lignée de Forbidden West, Burning Shores est une extension qui profite de toute la puissance de la PS5. Fidèle à la formule d'origine, ce DLC se pare de quelques nouveautés intéressantes (ennemis, personnages, armes), mais n'apporte que peu d'éléments scénaristiques inédits. La jouabilité, en revanche, demeure toujours aussi dynamique et le jeu, dans son ensemble, est une démonstration de force visuelle et technique. Le Los Angeles postapocalyptique offre des panoramas à couper de souffle et quelques moments épiques. Un bon petit DLC accessible en attendant le troisième épisode !