Clap de fin pour l'histoire d'amour entre Kylotonn et le WRC. C'est la dernière année que le studio français s'occupe de la licence officielle du championnat du monde de rallye, de quoi mettre les petits plats dans les grands. Après un WRC 10 sous le signe de l'anniversaire, WRC Générations a pour but de recenser tous les points forts de la saga, pour tenir en haleine les fans le plus longtemps possible.
C'est la fin d'une belle aventure, qui a duré 7 ans entre Kylotonn Racing et le championnat du monde de rallye. Depuis WRC 5, le studio français a parfaitement peaufiné sa recette pour proposer une expérience complète pour tous les fans du sport mécanique. Les droits n'ont pas été renouvelés pour 2023, et la licence officielle partira chez Codemasters. WRC Generations est donc un dernier tour d'honneur, avec pour objectif de tenir sur le long terme pour le bonheur des aficionados.
Tout le contenu officiel... et une surprise pour durer
Pour commencer, KT a souhaité faire de WRC Generations un best-of de tous les opus pour lesquels il était en charge, à commencer par le contenu. Que ce soit en WRC 1, WRC 2 ou WRC Junior (les catégories de courses officielles), toutes les voitures sont sous licences, avec les noms de pilotes officiels. 80 véhicules sont donc dans la besace, dont 37 voitures légendaires présentes au lancement (29) ou annoncées en bonus en contenu additionnel (8). C'est très costaud, sachant que chaque véhicule bénéficie d'un soin particulier pour être modélisé à la perfection, du graphisme au sound design, que ce soit des Audi Quattro A2 ou Citroën DS3 classiques ou les Ford M-Sport actuelles.
Mais ça ne s'arrête pas là dans le nombre de voitures modélisées. WRC 10 Intégrait la saison passée un éditeur de livrée, bancal au lancement mais patché par la suite qui nous permettait de reproduire des carrosseries classiques ou bien de s'amuser à personnaliser les bolides. Cette saison, rebelote avec un peu plus d'éléments pour l'éditeur, mais surtout l'ajout d'un catalogue en ligne où l'on peut télécharger les livrées d'autres joueurs. Les plus mordus ont déjà reproduit bon nombre de stickers légendaires, et si vous vous prenez aussi au jeu du design ou celui de la collection, il faudra rajouter des heures au compteur.
Graphismes et arrivée de l'hybride : WRC Generations est propre
Enfin, 22 pays sont au menu, soit 8 de plus que les destinations au programme du championnat du monde 2022 achevé le week-end dernier au Japon et remporté par le Finlandais Kalle Rovanperä. L'Argentine, le Chili, l'Allemagne, le Mexique, l'Itale (Sanremo), la Corse, la Turquie et le Pays de Galles sont bien là (classiques mais pas au programme cette saison) pour garnir le titre de 165 spéciales en comprenant les courses miroir. Le neigeux Rallye de Suède a bénéficié d'un lifting par rapport aux années précédentes avec 6 spéciales inédites. Rappelons que les courses les plus courtes sont à l'échelle 1:1 par rapport à la réalité, et les plus longues disposent des phases mythiques bien retranscrites, dont les passages les plus techniques.
Et on se répète année après année, mais certains environnements et modélisations du paysage sont de véritables bijoux et un plaisir en course, d'autant plus avec l'apport de la météo dynamique. Les effets de lumière sur la carrosserie, le rendu de la poussière sont graphiquement très bons malgré quelques phases avec un peu de tearing. Le cliping est moins choquant que la saison passée, et d'un point de vue technique Kylotonn n'a pas revu sa copie. Les sensations de courses sont toujours intenses, exigeantes pas moment et boostées par une profondeur dans la gestion des pneus, et maintenant de l'hybride. Car oui, 2022 signe le passage à ce nouveau type de moteur, et WRC Generations intègre un système de mapping avant les courses en WRC 1. Une jauge de boost d'accélération récupérée au freinage fait son apparition sur le tableau de bord, et a vous de faire le bon choix avant la course entre une 3 cartographie moteur : une avec une jauge plus longue mais accélération moindre, accélération forte mais jauge plus courte ou à l'équilibre.
Côté contenu, WRC se la joue Ligue des Champions
Avec l'ajout de l'hybride, le mode Carrière a pu se renouveler un poil avec l'ajout d'une branche "hybride" dans l'arbre de compétences lorsque l'on souhaite améliorer son écurie en Recherche et Développement. Il est désormais possible de créer une écurie et la gérer directement sans faire des courses anniversaire avant comme l'année dernière (avec l'ajout de la gestion des sponsors et une branche dans l'arbre également), le design a un peu changé mais à part ces petites innovations mineures, c'est peu ou prou le même mode carrière que depuis WRC 8. Une très belle découverte si l'on découvre la saga et que l'on touche une première fois un jeu de rallye quand on est fan, une petite gène quand l'on est habitué à la saga. On enchaîne les événements dans le calendrier (courses en conditions extrêmes, avec des voitures classiques, entraînements et Grand Prix) et l'on améliore peu à peu son équipe, du recrutement à la recherche et développement.
Si l'on met de côté le multijoueur classique, le jeu en écran partagé ou en mode copilote toujours plaisant avec un pote à deux devant la télé, WRC Générations se démarque dans la série avec son nombre conséquent de modes multi prévus pour durer sur le long terme. Outre le mode Clubs où l'on rejoint un ou plusieurs clubs avec l'hôte définissant une spéciale et ses paramètres pour casser les leaderboards, le titre ajoute le mode Ligue, en solo ou par équipe. Une bonne alternative où les développeurs proposent 3 spéciales quotidiennes et hebdomadaires, où les joueurs se défient soit en solo, soit entre groupes de 8 joueurs. L'année est découpée en saison, et les 3 meilleurs joueurs ou meilleures équipes par saison intègrent un Hall of Fame. Il est aussi possible de monter en grade (de débutant à légende). Récapitulons : Un mode club pour se défier entre amis, un mode ligue pour défier le monde avec 28 spéciales chaque semaine sans compter les classements des meilleurs scores pour les spéciales jouées en solo, c'est gargantuesque et offre une très bonne rejouabilité. Terminons pas le fait que Kylotonn veillera au grain pour mettre à jour le contenu régulièrement avant de lancer Test Drive Unlimited : Solar Crown, et pourquoi pas de futurs titres liés aux rallyes ?
Points forts
- Un contenu XXL (pilotes, voitures, spéciales...)
- La carrière intéressante pour les novices
- Du pur rallye dans les sensations de course
- Graphiquement très soigné
- L'éditeur de livrées et le catalogue en ligne
- Ajout de l'hybride et son mapping
- La gestion d'équipe directement intégrée
Points faibles
- Manque de mise en scène criant
- Toujours le même souci de Tearing
- Un mode carrière qui tourne un peu en rond
- Le multijoueur en ligne manque un peu d'interactions
Si l'on aurait aimé pour la dernière danse de la collaboration KT Racing-WRC des nouveautés réelles sur le mode Carrière et un peu plus de fantaisie sur les modes de jeu classique ou l'habillage, WRC Generations fait le job. Dans la modélisation de ses spéciales d'abord, dans la prise en main de ses bolides selon les surfaces et les conditions ensuite. Dans la lignée d'un épisode anniversaire abouti, l'ultime titre réussit, sans chambouler drastiquement sa formule, à être un opus durable et avec la meilleure durée de vie de la saga. Plus de 150 spéciales dans 22 pays, plus de 80 bolides avec l'ajout de moteurs hybrides pour le WRC, des modes multi ligue et clubs quotidiens et hebdomadaires, l'objectif est atteint par Kylotonn Racing : le titre est immortel.