Le grand retour du Superbike sur la scène vidéoludique est là ! Initiée par le studio italien de Milestone en 1999 et après une longue pause de 10 ans suite à SBK Generations, SBK 22 est l'itération officielle du championnat du monde de Superbike, des motos plus proche des machines de série que des prototypes de la Moto GP. Un titre moins bien que MotoGP 22 donc ? Voici notre test.
Fast & Furious, 10 ans après
La course moto sur l'asphalte, Milestone connaît bien. Le studio préposé aux simulations de moto sur cette surface, que ce soit MotoGP ou Ride, se charge cette année d'un grand retour. 10 ans après SBK Generations, SBK 22 se veut comme être la licence officielle du championnat du monde Superbike, d'où vient le raccourci SBK. Bien entamée (depuis le mois d'avril), la saison du World Superbike d'une douzaine d'étapes donne pour l'instant l'Espagnol Álvaro Bautista champion, devant le tenant du titre turc Toprak Razgatlıoğlu. Mais il reste encore 4 circuits à dompter, donc le circuit portugais de l'Algarve le 8 octobre prochain.
Une aventure annuelle parfaitement retranscrite par les licences et dans le déroulé du championnat du Monde. Outre l'intégralité des coureurs qui sont modélisés par leur tenue, avec les noms et via un portrait lors de la séléction des coureurs, dont les Français Christophe Ponsson, Lucas Mahias ou Loriz Baz, SBK 22 offre le nombre total des circuits présents sur le circuits IRL, et pour la plupart très bien modélisés. On aurait peut être aimé un peu plus d'ambiance et d'animations sur les à-côtés des courses (départs, podium etc.), mais Milestone fait le boulot sur ce secteur avec une bonne retranscription du son des motos et sur les manettes DualSense (sur PS5) pour les ressentis sur la piste.
Un titre copié-collé de MotoGP22, mais en moins bien ?
Une fois lancé en piste, c'est du Milestone tout craché. La conduite est exigeante, et il faudra du temps pour que les novices réussissent à maitriser le train arrière de la plupart des bécanes et l'accélération progressive pour ne pas se manquer en virage. Ils ne seront pas frustrés par les comportements de l'IA, cette dernière restant sur sa ligne lors des courses, sans faire de folies ou jouer les moto-tamponneuses. Nommée ANNA comme pour tous les titres deux roues sur asphalte de Milestone, elle fait que les adversaires contrôlés par l'ordi font des dépassements plus propres même si l'avantage dans les chocs est un poil trop favorable au joueur humain. Les adeptes de la saga MotoGP ne seront quant à eux pas surpris par le titre, puisque l'on retrouve la même gestion des pneumatiques (choix avant la course) et de carburant qu'il faudra gérer de main de maitre pour ne pas finir sur le bas-côté.
Sur l'aspect graphique, c'est plus compliqué. Le jeu tourne sous le moteur Unreal Engine 5, et ne décolle pas vraiment la rétine sans nous bousculer au niveau des sensations de course. Un opus timide, mais jamais bien loin de MotoGP 22. Pour le reste, SBK est en 60 FPS constant, sans grande différence graphique entre la PS4/Xbox One et la PS5/Xbox Series. Sans possibilité d'écran partagé avec un pote et sans cross-platform lorsque l'on se lance dans des batailles en ligne, il est triste de dire que SBK 22 est finalement trop proche de MotoGP 22, sans plusieurs de ses avantages.
Un contenu bien trop juste pour la licence officielle du SBK
Comme il est de rigueur pour la plupart des jeux signés par le studio italien, la carrière est là, et dépasse sa fonction de simple enchaînement de courses. On retrouve les 12 étapes du championnat du monde, avec l'ajout de la Recherche & Développement (afin d'upgrader sa moto sur plusieurs semaines, assigner des techniciens sur l'amélioration de certaines pièces) ainsi que la gestion de sa carrière. On embauche un agent qui se charge de trouver de meilleures offres pour les saisons à venir. Cela ajoute certes un peu de profondeur, mais là encore ne change pas la formule des autres jeux de Milestone. Les défauts récurrents reviennent, comme le manque de scénarisation, de variété dans les animations et d'événements qui relancent l'intérêt du mode.
Et c'est là qu'est la déception principale du titre : SBK 22 tourne en rond, et on a vite fait le tour du propriétaire. Un mode carrière, des modes rapides (Grand Prix et contre-la-montre), un mode multijoueurs classique sous la forme de lobby, des didacticiels et... c'est tout. Même l'éditeur de circuits ou un mode libre où l'on peut promener sa machine partout, manquent à l'appel.
Points forts
- Tous les circuits et pilotes officiels présents
- Un effort sur le rendu des circuits et du son
- Gestion des pneus/carbutant et paramétrages
- L'IA ANNA est convaicante sur l'opus
- Aperçu du pilote en carrière personnalisable
Points faibles
- Contenu trop juste
- L'écran partagé manque à l'appel...
- ...comme le cross-platform en ligne !
- La formule et le moteur vieillissants
- Finalement une version allégée de MotoGP 22
Trop juste ! C'est le constat après avoir arpenté les différents circuits et mode de la licence officielle du championnat du monde de Superbike. SBK 22 offre certes l'intégralité des pilotes et des circuits, mais est trop léger en termes de modes de jeu avec quelques oublis (écran partagé, crossplatform en ligne...). Même si l'IA ANNA et l'exigence du contrôle de la moto réjouira les fans de Superbike, le titre reste un peu chiche en contenu et nous laisse la sensation pas forcément agréable que SBK 22 est en fait une version allégée de MotoGP 22. C'est donc une reprise timide de cette licence officielle, qui profitera seulement des bases des jeux de moto sur l'asphalte proposées par le studio italien de Milestone.