Soyons clair dès le début : oui, Tower of Fantasy est la réponse du géant chinois Tencent au succès de Genshin Impact. Sans trop de surprises, on est en face d'un free-to-play disponible sur PC et mobiles de type jeu de rôle-action qui se déroule dans un monde ouvert avec un style très anime et une dimension multijoueur. De quoi marcher sur les plates-bandes du titre de MiHoYo. Cependant, le projet développé par Hotta Studio et édité par Level Infinite compte bien se démarquer de sa rude concurrence en apportant un certain nombre d'originalités qui pourraient faire la différence sur le long-terme.

Plus qu'un simple Genshin Impact de science-fiction ?

Tout d'abord, attendez-vous à entendre beaucoup parler du jeu de MiHoYo dans ce test puisque ce dernier est clairement l'inspiration principale de Tower of Fantasy. Ainsi, comme son nom ne l'indique pas, Tower of Fantasy ne se déroule pas dans un monde de fantasy mais bien de science-fiction, si ce n'est post-apocalyptique. Oui, on sait, cela peut être quelque peu étonnant lorsque l'on voit l'esthétique anime et colorée du titre mais pourtant c'est bien le cas compte tenu de son histoire.

Dans les grandes lignes, on comprend que face à la pénurie de ressource sur Terre, l'Humanité a décidé de s'installer sur Aida, une planète extraterrestre habitable et à la flore luxuriante. Sur place, les scientifiques ont découvert une comète qui regorge d'une source d'énergie jusque-là inconnue : l'omnium. Pour extraire cette essence, les humains ont donc construit la Tour Fantastique, mais au fil des années, l'effet des radiations a causé un terrible désastre, transformant ceux qui ont été irradiés en aberration, ce qui explique cette situation post-apocalyptique. Dans ce contexte, le joueur incarne un explorateur qui vient tout juste de perdre la mémoire et qui est recueilli par Zeke et sa petite soeur Shirli, deux membres d'un refuge. Mais alors que cette dernière tombe gravement malade, son frère va tenter de la sauver en faisant appel à un groupe peu recommandable, ce qui pousse notre héros à venir à leur secours en explorant le monde d'Aida.

Si le nom d'Explorateur peut grandement rappeler celui de Voyageur dans Genshin, la différence fondamentale entre les deux titres c'est que Tower of Fantasy vous permet de créer votre propre avatar grâce à un outil de personnalisation particulièrement poussée. Après avoir choisi sa tenue de base, le personnage est entièrement modifiable, que ce soit chaque partie du visage (yeux, nez, bouche), le corps (la taille, la forme de la tête), mais surtout les cheveux dont on peut déterminer précisément la composition à l'avant, au milieu et à l'arrière du crâne. Grâce à cette customisation très complète, on peut donc facilement reproduire les héros de ses animes et jeux préférés et c'est d'ailleurs une pratique que les développeurs encouragent, comme ils nous l'avaient confié en interview.

Un monde ouvert rempli d'activités

Sans trop de surprises, Tower of Fantasy propose une esthétique très anime et bizarrement, ce n'est pas tant de Genshin Impact dont il s'inspire visuellement mais plutôt un autre titre de MiHoYo : Honkai Impact 3rd. En même temps, c'est plutôt logique vu que Honkai est un jeu avec un univers de science-fiction. Graphiquement, on a donc à faire à une esthétique en cel-shading très efficace et de toute beauté qui offre un rendu convaincant, aussi bien aux personnages qu'aux environnements. Ainsi, en explorant les terres d'Aida, on retrouve ce côté post-apocalyptique/SF avec des ennemis que l'on dirait tout droit sortis de Borderlands pour certains humains, ou de Horizon : Zero Dawn pour les monstres mécaniques.

Pour ce qui est de son déroulé concret, Tower of Fantasy est un monde ouvert avec un gameplay de jeu de rôle-action qui propose de nombreuses activités différentes. En suivant les objectifs de l'histoire, on croise en se baladant des camps d'ennemis qui une fois vaincus permettent d'accéder à un coffre. Au-delà de ça, on retrouve quelques énigmes dans le décor, souvent très simples, à base de lancer tel élément à tel endroit pour créer une réaction. Sans trop de surprises, des ruines qui rappellent les donjons de Genshin et donc les sanctuaires de The Legend of Zelda : Breath of the Wild sont aussi de la partie et permettent de mettre la main sur des matériaux utiles. Et comme dans Genshin, quatre quêtes sont disponibles tous les jours pour monter de niveaux et obtenir des ressources.

L'autre point sur lequel le titre d'Hotta Studio se démarque de celui de MiHoYo, c'est qu'il propose de nombreux véhicules pour se déplacer à travers ses vastes environnements. Si on a droit au début un jetpack qui fait quelque peu office de paravoile, on obtient assez vite une moto qui fait gagner beaucoup de temps. Plus tard, on récupère même une sorte de surf de glace pour glisser sur l'eau. De quoi permettre une plus grande liberté de mouvements au joueur qui rend l'expérience d'autant plus agréable. Ainsi, tous ces véhicules peuvent être utilisés grâce à des reliques, des objets aux utilisations diverses comme invoquer des véhicules, débloquer des situations à la manière comme les objets dans un Zelda ou encore avoir un usage offensif en combat, l'autre grand point fort de Tower of Fantasy.

Un gameplay dynamique et riche en possibilités

Si Tower of Fantasy est un jeu de rôle-action en monde ouvert gratuit sur PC et mobiles comme Genshin Impact, il se différencie malgré tout de son rival par son gameplay. Dans Genshin, on contrôle une équipe de personnages qui possèdent des capacités uniques et le but est d'alterner constamment de combattants pour créer des réactions élémentaires afin d'affliger un maximum de dégâts. Dans le titre d'Hotta Studio, on incarne son propre avatar et puisque nous sommes seuls en combat, on ne change pas d'alliés, mais d'armes parmi les trois que l'on porte en permanence sur soi. C'est donc en alternant constamment d'armes que l'on parvient à faire de puissants enchaînements pour venir à bout de ses ennemis.

Niveau gameplay, on est sur du classique puisqu'on a droit à un bouton d'attaque qui peut être enchaîné pour créer des combos, une compétence unique propre à chaque arme, une touche d'esquive qui consomme de l'endurance et bien sûr, un saut. Au-delà de ça, l'argument principal de Tower of Fantasy est de proposer des enchaînements plus dynamiques que son rival pour se démarquer. Concrètement, que ce soit dans une situation standard, après avoir esquivé en avant, en arrière ou en attaquant depuis les airs, votre personnage effectuera un premier coup différent avant d'enchaîner son combo standard. De plus, vous pouvez aussi charger une attaque pour faire un nouveau coup qui peut se glisser à n'importe quel moment d'un enchaînement et qui permet souvent d'envoyer les ennemis en l'air. D'ailleurs, grâce au double-saut, les combos aériens sont d'ailleurs encouragés car on est automatiquement attiré vers votre cible lorsqu'on est dans les airs. Enfin, on retrouve aussi une sorte de "capacité ultime" spécifique à chaque arme qui s'appelle une décharge. Cependant, cette mécanique a pour particularité de se déclencher non pas à l'aide d'une touche dédiée, mais plutôt lorsque l'on bascule sur l'arme dont la jauge est pleine.

Avec ses animations de combat impressionnantes, Tower of Fantasy propose un gameplay très satisfaisant qui permet de mixer les différentes possibilités offertes par ses armes pour créer des enchaînements efficaces dans différentes situations. Les affrontements gagnent d'autant plus en dynamisme grâce à l'esquive qui, si elle est réalisée au bon moment, génère une bulle qui ralentit tous les ennemis qui si trouvent, à la manière du Witch Time de Bayonetta. Notez qu'une esquive parfaite permet de faire monter en grande quantité la jauge de décharge, ce qui renforce d'autant plus son importance.

Un choix d'équipement déterminant pour le multijoueur

Avec plus d'une dizaine d'armes disponible au lancement, les joueurs peuvent donc varier les plaisirs et trouver le build qui leur correspond. D'ailleurs, il est crucial de sélectionner les bonnes armes en fonction de leurs statistiques de fracture et de recharge. Concrétement, la fracture détermine la capacité d'une arme à briser les boucliers des ennemis, tandis que la recharge représente la vitesse à laquelle une arme a accès à sa décharge. Le choix de l'équipement est d'autant plus important qu'il permet de bénéficier d'un bonus passif déterminant dans l'expérience de jeu, surtout en multijoueur.

En effet, en fonction des armes que vous portez, votre personnage se voit octroyer un boost de statistiques, appelé résonnance d'âmes, qui aura tendance à le faire pencher vers l'un des trois grands rôles que l'on retrouve dans les MMORPG : DPS (rôle dont le but est d'infliger des dégâts), tank (rôle dont le but est d'encaisser des dégâts à la place des autres) et soutien (rôle dont le but est de soigner ou de booster ses alliés). Si pour ceux qui veulent jouer en solo il y a bien sûr un bonus qui permet d'être polyvalent, c'est surtout en multijoueur qu'il est très important d'avoir des personnages qui possèdent différentes résonnances d'âmes afin de créer un groupe équilibré pour affronter les différents boss du jeu.

Et la monétisation, ça donne quoi ?

L'autre grande originalité du titre, c'est son système de monétisation qui est assez déroutant pour un gacha. Concrétement, lorsque l'on fait un tirage dans Tower of Fantasy c'est pour récupérer des armes de rareté différentes... mais aussi des personnages. Oui, ça peut paraître étonnant compte tenu de ce que nous avons vu plus haut, mais il y a une explication. Comme dit précédemment, au cours de l'aventure, on incarne notre propre avatar qui se bat à l'aide de trois armes. Cependant, ces armes que l'on récupère lors des tirages sont liées à des personnages qui sont appelés Simulacres et qui servent de skin. Il s'agit en quelques sortes des souvenirs de ses héros qui ont compilé dans des données. Ainsi, revêtir l'apparence d'un combattant croisé en cours d'aventure n'a aucune incidence sur les statistiques de votre avatar au départ tant que vous ne l'éveillez pas. Une fois éveillé, vous pouvez bénéficier d'un bonus passif. Un choix donc étonnant pour un gacha, surtout lorsque l'on voit qu'en face, Genshin Impact tire une grande partie de sa popularité de ses charismatiques personnages, tandis qu'ils ne semblent pas être tant mis en avant dans ToF malgré ce que ses artworks laissent supposer.

Pour ce qui est des bannières d'invocation, elles permettent de faire des tirages afin d'obtenir des armes (et donc des personnages si vous avez bien suivi) ou des matériaux d'amélioration. Comme d'habitude, les orbes d'invocation se récupèrent de différentes façons : en terminant des camps d'ennemis pour obtenir leur coffre, en remplissant des objectifs, mais aussi, plus étonnant, en explorant le monde ouvert. En effet, il suffit parfois de résoudre une simple énigme ou de monter dans les airs pour récupérer des matériaux d'invocation. Et comme dans Genshin, on retrouve l'équivalent des Primo-gemmes, ici appelées Critaux obscurs, qui peuvent être échangés contre diverses ressources, notamment des orbes.

Ainsi, en début de partie, le titre est plutôt généreux en ce qui concerne les Nuclés noirs qui permettent de faire des tirages standards, et un peu moins pour les Nucléus or prévus qui servent pour la bannière du moment. Mais, comme dans la plupart des gachas, il est évidemment difficile d'obtenir les armes les plus efficaces, avec une probabilité de 0,75% pour les SSR. Heureusement, une arme de cette rareté est garantie après un certain nombre de tirages. Ainsi, on se retrouve souvent avec des équipements de rang R, le plus bas, ou pire, des matériaux d'améliorations pour la bannière de base. Malgré tout, puisque le jeu permet de faire des combos vraiment longs et qu'il met l'emphase sur le skill grâce à son esquive, nous n'avons pas rencontré de problèmes particuliers de progression lors de notre test avec l'équipement offert. Reste désormais à savoir ce qu'il en est sur la durée.

Malgré tout, on arrive aussi à s'en sortir grâce aux nombreux matériaux d'amélioration que l'on récupère tout au long de l'aventure. Comme dans la plupart des jeux du genre, on retrouve donc différents types d'équipements à mettre sur son personnage ou ses armes et qui peuvent être renforcés grâce à des matériaux bien précis. Mais pour y arriver, il faut évidemment passer par les menus qui sont beaucoup trop nombreux, avec beaucoup d'élements différents à améliorer, ce qui demande un certain temps pour s'y habituer. De plus, alors que le titre est traduit en français dans sa totalité, on retrouve quelques lacunes par-ci, par-là, avec parfois du texte en anglais ou en chinois, ce qui n'aide pas forcément à s'y repérer. Un défaut lié au lancement qui devrait sûrement être corrigé à l'avenir.

Conclusion