Comme la précédente édition, Capcom Arcade 2nd Stadium réunit un chouette panel de jeux ayant marqués les années 1980 et 1990. Pour cette seconde itération, l’éditeur nippon a eu la bonne idée de reprendre l’excellente interface de la salle d’arcade virtuelle. On peut ainsi se balader de titre en titre en choisissant son type de borne (moderne, mini, etc.) afin de recréer l’ambiance des salles de ces années-là. Pour la plupart des jeux, sauf ceux sortis exclusivement au Japon, il est d’ailleurs possible de sélectionner la version nippone ou son équivalente européenne. En misant sur la formule de l’édition précédente, Capcom n’a pris aucun risque en adaptant cette compilation à divers publics. Que vous soyez novice ou expert, et selon les oeuvres, vous pourrez ainsi modifier la difficulté, le nombre de vies, les vies supplémentaires, le niveau de départ et gérer comme il vous semble la vitesse du jeu (et le rembobinage qui va avec en cas de mort prématurée). Largement de quoi faire donc, mais que vaut la sélection de jeux ?

Capcom Fighting Arcade Collection

Qu’on se le dise, cette seconde compilation s’avère au moins aussi diversifiée que ne l’était sa grande sœur. Et à l’inverse de cette dernière, la franchise Street Fighter s’appuie sur des titres qui sont moins connus. En effet, outre le tout premier épisode sorti en 1987 (et complétement embryonnaire par rapport à Street Fighter II), l’éditeur a choisi de mettre en avant la série parallèle des Street Fighter Alpha (Zero au Japon). On peut ainsi profiter de cette trilogie au casting revu et corrigé avec, en ligne de mire, l’exceptionnel troisième volet. Si cela reste du Street Fighter dans l’esprit, le fait d’accéder à cette saga parallèle est une excellente nouvelle ! C’est d’autant plus vrai que les développeurs ne se sont pas arrêtés là en y intégrant le jeu de réflexion Super Puzzle Fighter II Turbo ainsi que le très fun Super Gem Fighter – plus connu sous le nom Pocket Fighter dans son pays d’origine. Voir se trémousser Ryu, Guile ou encore Chun-Li au format enfantin, ça n’a décidément aucun équivalent ! Les amateurs de Street Fighter devraient être comblés. À condition de ne pas déjà disposer d’un certain… Capcom Fighting Collection.

En effet, c’est loin d’être anodin, mais les possesseurs de Capcom Fighting Collection retrouveront des jeux aperçus dans la dernière compil’ de l’éditeur nippon. Outre les deux derniers jeux cités un peu plus haut, les Night Warriors et autres Darkstalkers sont aussi de la partie ! Certes, il n’y a que deux représentants de la franchise, mais on se demande bien pourquoi Capcom n’a pas misé sur une sélection différente. Si vous ne disposez pas de Capcom Fighting Collection, ce n’est pas un problème bien sûr. En revanche, dans le cas contraire, la surprise sera moins généreuse.

Un panel de jeux varié

Rassurez-vous, il reste tout de même de quoi faire. Pour cette nouvelle sélection, Capcom a été encore plus loin dans le mélange des genres. Les années 1980 sont ainsi bien représentées avec de grands classiques du studio japonais. Paru en 1984, SonSon est un jeu de plate-forme inspiré du conte chinois Le Voyage en Occident (qui a inspiré de nombreuses œuvres, comme Dragon Ball). On y campe un garçon-singe qui doit traverser des niveaux au défilement automatique. L’écran avance tout seul et il faut se méfier des multiples obstacles en balançant boules de feu et autres prises de karaté. Jouable à deux, il est sorti en Europe, mais ça faisait bien longtemps que ce dernier n’était pas apparu dans une compilation (depuis Capcom Classics Collection Reloaded sur PSP). Capcom oblige, on trouve également de nombreux shoot’em up (jeux de tir), genre dont l’éditeur raffole. En dehors du sympathique Savage Bees, les joueurs peuvent ainsi s’amuser avec les robots de Side Arms Hyper Dyne, braver les cieux avec 1943 Kai ou conquérir l’espace avec Last Duel. Capcom Arcade 2nd Stadium a aussi la bonne idée de proposer le formidable Eco Fighters, un shoot de 1994 aussi sublime qu’intéressant à découvrir.

Dans sa longue histoire, Capcom a également réalisé des jeux dits « run and gun ». Concrètement, il s’agit d’aventure, généralement en vue aérienne, où le joueur contrôle des individus qui progresse en cognant ou en tirant sur tout ce qui bouge. Les amoureux des westerns seront ainsi titillés par deux titres mettant en scène l’ambiance si particulière de cette époque. Chapeau vissé sur la tête, Gun.Smoke plonge l’utilisateur dans l’univers des colts et des saloons. Le jeu est inspiré par la série éponyme (connue chez nous sous le nom Police des plaines) et il est vraiment excellent en solo comme à deux. Dans un tout autre genre, Hissatsu Buraiken (ou Avengers selon les contrées) lorgne plus du côté des combats de rue pour un résultat original, quoique bien moins maîtrisé. Les ennemis surgissent de partout et il n’est vraiment pas simple de s’en dépêtrer, d’autant que la réaction du personnage n’est pas optimale.

Un peu de course et de combats moyenâgeux, ça vous dit ?

Capcom Arcade 2nd Stadium surprend par l’ajout de softs oubliés, dont notamment des titres… automobiles ! The Speed Rumbler (Rush & Crash au Japon) est ainsi un jeu mêlant course-poursuite et action ! Des terroristes ont pris en otage la famille du héros et ce dernier a 24 heures pour les libérer. La particularité du jeu réside dans l’utilisation d’un véhicule blindé qui arpente les rues pour défaire tous les affreux qui se pointent devant le canon. Mais ce qui est fort, c’est qu’un fois le véhicule endommagé (ou non), l’avatar peut carrément en sortir pour terminer le combat à pied. Évidemment, il ne va pas aller bien loin, mais cet « ancêtre de GTA » peut être une découverte étonnante. En plus, il est jouable en coopération ! Led Storm (aussi connu sous le nom Mad Gear), quant à lui, est plus classique. Il s’agit véritablement d’un jeu de course, mais où la piste est jonchée d’obstacles. Il faut donc parvenir à se frayer un chemin entre les opposants et les débris sans démolir son bolide.

On quitte le monde de l’automobile pour faire un bond dans le temps. Capcom aime les époques féodales et plusieurs titres le prouvent. Tiger Road, titre bien connu des possesseurs de PC Engine, place le joueur dans la peau d’un moine shaolin qui doit sauver son pays de l’Empereur Ryuken, tout en sauvant les nombreux enfants kidnappés. Un beat’em up (jeu d’action à défilement horizontal) plutôt réussi et qui instaure une atmosphère vraiment prenante ! Avec Black Tiger, direction l’univers de Conan, des haches et de l’heroic-fantasy (médiéval fantastique) ! Aux commandes d’un barbare bodybuildé, on traverse des niveaux infestés de pièges et de monstres. Un classique toujours efficace ! Pour terminer, les amateurs de Golden Axe pourront y trouver des palliatifs intéressants avec Magic Sword, mais aussi et surtout The King of Dragons et Knights of the Rounds. Baston, pouvoirs magiques et coopération sont au rendez-vous de ce trio nerveux et franchement réussi !

Mega Man et la sueur du front

Vous croyez avoir tout vu ? Détrompez-vous ! Cette nouvelle compilation de Capcom aime aussi Mega Man et le sport ! On retrouve ainsi les deux épisodes des Mega Man Power Battle. Dans ces aventures, le Dr. Willy fait encore des siennes et il a mis sur pied plusieurs robots prêts à tout pour arrêter le bon vieux Mega Man et ses camarades. À l’inverse des premiers jeux parus sur consoles, il ne s’agit pas ici de jeux de plate-forme avec un défilement horizontal. Non, chaque affrontement se déroule en face à face et chaque victoire octroie au héros un pouvoir supplémentaire afin de vaincre les prochains ennemis. Comme dans tout Mega Man, l’intérêt réside dans le choix des boss, chacun étant sensible à la spécialité de ses compères. Par exemple, rien de tel qu’un pouvoir aquatique pour terrasser un ennemi de feu ! Chaque épisode se termine assez vite, mais c’est surtout un régal pour la rétine !

Le sport n’est pas en reste avec Saturday Night Slam Masters, un titre mêlant combat et catch sur un ring. Le casting comporte même Haggar de Final Fight ! Le rendu à l’écran est excellent et on s’amuse avec les différentes prises disponibles ! Aussi accessible qu’efficace, voilà un jeu qui peut s’avérer excellent à découvrir à plusieurs. La compilation comprend également un certain Capcom Sports Club qui, comme son nom l’indique, est une compilation dans la compilation ! Basketball, Tennis, Football, c’est trois disciplines qui sont réunies dans ce jeu assez rigolo, même si on en fait très vite le tour.

La magie du passé ?

Pour terminer cette longue visite, on passera rapidement sur le jeu de réflexion Pnickies, intéressant, mais moins fédérateur qu’un Super Puzzle Fighter II Turbo, pour se pencher sur le cas de Three Wonders. Cette œuvre ne réunit pas moins de trois jeux : un jeu de plate-forme, un jeu de tir à défilement latéral et un jeu de réflexion ! Dans Midnight Wanderers, le joueur est immergé dans le monde des elfes chapardeurs et des créatures maléfiques. On y campe des Hobbits du nom de Lou et Siva et il faut traverser plusieurs niveaux gardés par des boss hargneux. Chariot : Adventure throught the Sky reprend l’univers et les personnages de Midnight Wanderers pour l’adapter à un jeu de tir délirant. Enfin, Don’t Pull invite le joueur à pousser des blocs pour écraser les ennemis. Au final, avec Three Wonders, on peut dire que Capcom Arcade 2nd Stadium est encore plus généreuse que précédemment ! Par sa diversité et le choix ingénieux de sa sélection, cette nouvelle compil’ remplit son office, même si on regrettera l’absence de quelques grands classiques comme Cadillac and Dinosaurs. Sans une sélection de titres que l’on retrouve dans Capcom Fighting Collection, le verdict aurait été encore plus satisfaisant. Enfin, oui et non, car il faut souligner qu’il n’y a pratiquement aucun bonus – à part une vidéo – à débloquer. Une hérésie quant on sait que la compilation Capcom Fighting Collection en regorge. Il y a des choix parfois surprenants et difficilement compréhensibles. Il n’en demeure pas moins que ce Capcom Arcade 2nd Stadium est dans la droite lignée de son prédécesseur et qu’il a tous les atouts pour rallier les étagères des collectionneurs.

Conclusion