MADiSON, c'est un jeu d'horreur sorti sur PC et consoles qui vous force à fuire une entité démoniaque dans une maison possédée. Est-ce une réussite ?
Proposé par la jeune équipe de Bloodius Games, MADiSON nous livre une grosse dose de frayeurs en ces journées caniculaires. Pensez P.T., la tortueuse démo de Kojima et pensez Fatal Frame, vous obtiendrez cet hommage ambitieux aux classiques du genre. Dans ce jeu d’horreur psychologique, il s’agira de longer les couloirs étroits d’une maison qui abrite une entité démoniaque bien décidée à nous faire vivre un véritable enfer.
Horreur classique
Dans MADiSON, vous incarnez Luca, un héros amnésique dont on ne voit que les mains ensanglantées et les ongles noircis. En vue subjective, la caméra vacille constamment, donnant l’impression que notre jeune protagoniste titube et a un coup dans le nez. Évidemment, l’effet sert surtout à nous procurer une certaine sensation de vertige au sein d’espaces toujours très étroits. Le jeu se déroule principalement entre quatre murs, de quoi susciter l’oppressante impression d’être coincé dans la gueule du loup quoi qu’il advienne. À la manière d’un Layers of Fear, les décors mutent et changent de dimension au gré de nos pas, assez pour se sentir suffisamment dépaysé.
En ce sens, l’ambiance générale est une réussite, avantagée par une jolie photographie et les classiques bruits de craquements de bois. Ajoutons à cela la voix toujours larmoyante de Luca qui, en revanche, ne possède vraisemblablement pas de personnalité particulière ni de quelconque prise de position, manquant franchement de nous attendrir. Luca a tout de même des circonstances atténuantes : il endure la torture mentale de Madison, un démon qui le force à poursuivre un rituel sanglant débuté des décennies plus tôt dans sa propre famille. Le scénario est à l’image de l’aventure : particulièrement classique dans son ensemble et semble avoir bien du mal à s’émanciper de ses modèles. Mais s'il ne fait pas plus peur qu'eux, le jeu nous force tout de même à progresser la boule au ventre.
Jumpscares et casse-têtes
L’entité maléfique de MADiSON ne manquera pas de surgir pour vous causer quelques sursauts à des moments parfois trop attendus dans le flash de votre appareil photo, votre arme principale. Votre polaroid n’a aucunement la possibilité d’exorciser les spectres à la manière de la camera obscura de Project Zero, mais il permet surtout d'ouvrir les portails d’une autre dimension. Si son utilité ne fait pas tout de suite naturellement sens, on comprendra qu’il suffira de l’actionner quand aucune alternative rationnelle n’apparaît. Un plutôt bon complément au flot de casse-têtes assez académiques, mais globalement bien pensés et à la difficulté parfois relevée. Si bien que vous aurez bien vite besoin de dégainer un crayon et une feuille de papier pour poser vos problèmes noir sur blanc. Reste qu’il n’existe toujours qu’une solution à un problème posé et que celui-ci doit se résoudre à la chaîne dans un tracé très linéaire. Ainsi si l’objet recherché pour débloquer une situation est introuvable, vous risquez de tourner en rond un moment avant de pouvoir progresser.
Autre problème remarqué, vos objets s’imbriquent dans un inventaire assez archaïque dont vous accuserez vite le manque d’ergonomie. Surtout que ce dernier a des limites de capacités et vous force alors à multiplier les aller-retour vers un coffre-fort pour vous débarrasser d’objets secondaires. Pas très pratique dans un jeu à énigmes. À côté de cela, le jeu dispose globalement d’une bonne durée de vie pouvant aller jusqu’à dix heures selon le niveau. MADiSON ne s'embarrasse pas de longueurs inutiles dans son récit.
Conclusion
Points forts
- Une ambiance globale réussie
- Des énigmes bien pensées
- De jolis environnements
- Un travail sonore plutôt bon
- Durée de vie très correcte
Points faibles
- Un protagoniste très en retrait
- Une aventure trop classique
- Un inventaire qui manque d'ergonomie
Note de la rédaction
Très classique dans le fond comme dans la forme, MADiSON ne réussira pas vraiment à se démarquer de ses modèles mais dispose tout de même de robustes qualités : une ambiance horrifique qui vous tient aux aguets et des énigmes étonnamment habiles qui vous feront sortir le crayon et la feuille de papier.