Un changement de titre pour un nouveau départ ? La saga de Codemasters, rachetée à l'édition par EA Sports il y a deux saisons a décidé d'épurer son titre (pas de F1 2022 pour suivre les jeux précédents, mais un sobre F1 22) mais pas sa formule. Et heureusement, tellement la licence arrive à absorber facilement le nouveau public de la Formule 1, souvent conquis par la fameuse série Netflix Drive to Survive. Le défi se pose donc cette année plus que jamais avec un F1 2021 sans excès la saison dernière : arriver à conserver la flamme chez les habitués du genre. Et avec de petits ajustements malins, c'est un pari réussi.

Miami Pit

Qui dit nouvelle saison du championnat du monde de Formule 1, dit souvent nouveaux circuits et tracés. C'est bien le cas cette saison, avec plusieurs retours après les annulations liées au Covid (circuits du Canada, Australie, Japon et Singapour) mais à notre désarroi plusieurs départs (Qatar, Portugal...). On aurait aimé la possibilité d'avoir les grands prix des saisons précédentes, mais force est de constater que c'est une longue saison avec 22 manches et que Codemasters a bien respecté la modification de certains tracés (Espagne, Australie, Abu Dhabi) et surtout ajouté dès la sortie le circuit totalement inédit de Miami. Ce dernier contourne le gigantesque Hard Rock Stadium et offre une difficulté intermédiaire que l"on a apprécié en course, un peu moins ardu que Bakou, un peu plus que Yas Marina pour donner un ordre d'idée aux puristes. Avec Miami-Austin et Imola-Monza, les Etats-Unis rejoignent l'Italie dans les nations les plus représentées sur les 22 circuits de l'opus, tous très fidèlement retranscrits.

Nouveau départ pour les arrêts

Une modélisation du même acabit que celles des pilotes officiels. Les 20 titulaires du championnat du monde sont tous sans exception parfaitement modélisés. Et même si les rares fois ou nous les voyons sont les moments dans les stands ou lors des célébrations, il faut dire que cela donne beaucoup de cachet au titre surtout que les pilotes de Formule 2 (catégorie inférieure) dont le Français Théo Pourchaire sont aussi graphiquement soignés. 9 pilotes historiques sont aussi de la partie (utilisables dans le mode Mon Écurie si vous avez pris le contenu additionnel) dont Schumacher, Senna, Prost, Webber, Massa ou encore Jacques Villeneuve, aussi au commentaire des courses avec Julien Fébreau quand ce n'est pas Jean-Eric Vergne.

Les nouvelles règles annoncées par la FIA n'étaient pas présentes pour l'opus précédent, c'est le cas cette saison avec une physique retravaillée au niveau des pneus. Les fans hardcores de la saga ressentiront la différence, mais pesteront sur l'absence du souci qui a touché plusieurs écuries cette saison : le défaut de marsouinage, faisant rebondir la monoplace d'avant en arrière. On aurait apprécié le clin d'œil, mais cet oubli ne masque pas les efforts du studio pour apporter du réalisme au gameplay. À commencer par la refonte de l'arrêt au stand en course. Il faut désormais appuyer sur le bouton du bas (croix sur PS5, A sur Xbox) au bon moment pour que l'arrêt soit plus court pour repartir rapidement sur la piste après avoir changé ses pneus ou corrigé un problème technique. S'il y a toujours une part d'aléatoire dans la vitesse d'arrêt et si cela dépend de la puissance de l'écurie, c'est une idée peu plus engageante sans oublier que les animations des techniciens ont été retravaillées.

À côté de ça, il est possible lorsque l'on sélectionne l'option de participer au tour de formation (avant le départ officiel) sans dépasser son adversaire devant soi et choisir son positionnement sur la grille. Sur le côté pour être agressif et doubler, vers le premier virage si l'on veut défendre sa position... Un autre ajout malin en plus des courses sprint. Il s'agit ici d'une course qui se dispute sur une durée limitée, et son ordre de départ est fixé par une séance qualificative classique, pour déterminer la grille de départ du grand prix à venir en plus de donner des points bonus pour les plus performants. En trois tours généralement, après les qualifications des courses en Autriche, Italie (Imola) et Brésil comme ce qui est prévu pour le vrai championnat du monde, mais F1 22 offre la possibilité de faire des courses sprint pour les autres grands prix. Du pain béni pour les organisateurs de tournois en ligne. Ces derniers comprendront avec bonheur que ce nouvel opus est sans doute le meilleur en termes de possibilités de gameplay pour se livrer les plus belles batailles.

Vis ma vie en Supercar

Malheureusement, F1 conserve quelques bémols fâcheux, comme celui d'être trop radin sur les incidents de course. Voir deux adversaires contrôlés par l'ordinateur se percuter est toujours aussi peu fréquent, tout comme les abandons et c'est dommage. L'apparition de la Safety car (voiture qui régule la vitesse de course en cas d'incident) lors des ralentis d'après-course, une nouveauté annoncée par EA et Codemasters est donc un peu bridée, c'est dommage. En parlant des safety cars, ces bolides sont contrôlables dans F1 22 via plusieurs événements pour gagner de la réputation dans les modes Carrière ou Mon Écurie, et même dans un mode solo dédié. Les monoplaces ne sont alors plus le seul véhicule du jeu, et on peut désormais collectionner les médailles en réalisant des challenges (dérapages, duels, contre-la-montre) au volant de plusieurs grosses cylindrées (Mercedes AMG GT, McLaren 720S...).

Ces voitures sont même déblocables via des jetons Supercars, que l'on obtient en réalisant des défis plutôt simples lors des courses de F1. Mais pour servir à quoi ? C'est là où l'on vient à la Vie F1, qui n'est pas un nouveau mode, mais plutôt un nouvel espace pour la licence. Chaque joueur dispose d'une résidence de pilote, avec un salon personnalisable (parquet, canapé, tableau, bibliothèque...) en plus d'ajouter ses Supercars au cœur de sa résidence. Il peut ensuite inviter des amis à admirer les différents véhicules, profiter du Showroom virtuel pour en savoir plus sur les monoplaces présentes dans le jeu, revisionner des ralentis... Mais aussi personnaliser son accoutrement en débloquant des éléments cosmétiques via le Podium Pass (système de pass de combat en réalisant des défis) ou via la boutique et la monnaie virtuelle. Une nouveauté vraiment made in EA Sports, qui ne nous a pas forcément convaincu : il est trop aisé d'obtenir des Supercars, et la chose donne trop l'impression d'être un prétexte pour faire chauffer la carte bleue.

Une partie trop superficielle pour marquer l'identité du titre, qui ne propose pas de mode scénarisé cette saison, après la partie Breaking Point de F1 2021. Une absence due au choix de ne proposer qu'une aventure tous les deux ans. On attendra donc F1 23 avec l'espoir d'en avoir une digne de ce nom, mais aussi un peu plus de profondeurs dans les modes carrières et écurie, toujours au top, mais sans changement par rapport au dernier titre si ce n'est les bonifications du gameplay et les événements Supercars.

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