Inspiré de la vie romancée de Takezo Shinmen, dit Musashi Miyamoto, Ganryu 2 - Hakuma Kojiro se déroule dans le Japon féodal du XVIIème siècle. Se déroulant à différentes saisons de l’année (Printemps, Été, Automne, Hiver), le jeu met en scène l’une des figures emblématiques de l’archipel. Ayant vécu de 1584 à 1645, cet homme – considéré comme le plus fameux escrimeur de l’histoire du pays – s’est fait une légende en livrant un duel légendaire contre Kojiro Sasaki sur l’île de Funa. Ce combat mythique continue d’alimenter les histoires liées à la fondation du Japon et c’est de toute cette mythologie que s’imprègne le titre de Storybird.

COMBATTRE UN FANTÔME

Après son affrontement victorieux contre Kojiro Sasaki, Musashi Miyamoto décide se prendre sa retraite après une vie bien chargée sur les champs de bataille. Pour méditer et s’essayer à l’art et la calligraphie, il s’installe dans la province d’Hokkaido, dans le nord du Japon. Un jour, alors qu’il est en pleine séance de médication, le personnage est frappé d’une vision. Son ennemi de toujours, Kojiro Sasaki, réapparaît sous la forme d’un esprit et réclame vengeance ! Conscient qu’un grand danger s’approche, Musashi Miyamoto reprend son sabre et s’en va combattre les démons de l’entité dans le but de rejoindre l’île de Ganryu-Jima pour terrasser une bonne fois pour toutes, Kojiro, celui que tout le monde appelle… Ganryu !

À l’image de l’original, Ganryu 2 est un titre qui va à l’essentiel. Mélange entre Shinobi et Ninja Spirit, le titre alterne entre action et plate-formes. L’avatar peut donner des coups, lancer ses kunaïs ou encore trancher les ennemis en courant. Côté mouvements, peut-être en raison de son passé, Musashi ne peut effectuer qu’un double-saut et se livrer au saut mural. Cette suite de Ganryu assume donc pleinement son héritage sans chercher à modifier la formule : on tape, on avance, on tape, on avance, etc. Pour diversifier la progression, le bretteur a tout de même accès à des pouvoirs spéciaux activables lorsque la barre d’énergie se remplit. L’ensemble apparaît un peu rigide au départ, mais on se prend au jeu et la réalisation s’avère tout à fait correcte. Mais la difficulté, mal dosée, peut rebuter…

L’APPRENTISSAGE PAR L’ÉCHEC

Ganryu 2 est une œuvre qui ne laisse rien passer et qui oblige, en plus, à se défaire de son manque de précision. Les hitboxes (ou masque de collision, autrement dit la zone sensible de l’ennemi) ne sont pas toujours très claires et il arrive que de petits ralentissements viennent entacher l’avancée du héros. Si l’on associe à cela le challenge de certaines phases (les tonneaux dans la mine, certains boss, la brusque montée en température du niveau 4…), le jeu de Storybird devient vite un titre hardcore qui ne se laissera dompter que par les plus téméraires et nostalgiques qui n’auront aucun mal à se replonger dans le feeling des années 1990. Un correctif pour apporter un choix dans la difficulté ne serait pas une mauvaise idée, car les graphismes sont vraiment soignés, l’animation est réussie et l’atmosphère, dans son ensemble, est très immersive. L’ambiance musicale, aux tonalités très nippones, apporte également beaucoup à l’expérience. Mais il est évident qu’une option pour joueurs novices, ne serait que pour intégrer des points de passage dans les niveaux, ne serait pas de trop. Ce n’est qu’à ce « prix » que l’ensemble des joueurs pourra profiter des 5 niveaux de Ganryu 2, même si tous les stages ne sont pas aussi inspirés. Les plus résistants se feront en tout cas un plaisir de collectionner les nombreuses cartes Hanafuda cachées avant de relancer les niveaux pour améliorer leur run. Mais il faut prendre Ganryu 2 pour ce qu’il est, à savoir une œuvre qui respire les années 1990 et qui s’avère assez générique en matière de progression et de level design.

Conclusion