Le championnat du monde de vitesse moto a débuté en mars avec deux succès pour Enea Bastianini, en tête du classement pilote. Un Italien qui brille, Milestone veut continuer dans cette voie avec MotoGP 22. La simulation propose un nouveau mode historique, l'écran partagé et quelques correctifs sur son gameplay. Assez pour effacer la déception de MotoGP 21 ?
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Si le Français Fabio Quartararo a stoppé l'hégémonie espagnole du trio de coureurs Mir-Maquez-Lorenzo surfant sur le championnat du monde de vitesse depuis 2012, le roi de la moto sur consoles est italien. Milestone a lancé Moto GP en 2013 mais se montre un peu moins fringuant avec sa simulation asphalte que sur les routes boueuses de MXGP ou Monster Energy Supercross. Le cap de la nouvelle génération de console est difficile, MotoGP 22 a surtout dans le viseur l'objectif de faire un opus cohérent par rapport à la saison dernière.
Du sang neuf...
Au sol après MotoGP 21, la licence a voulu remettre un peu d'essence dans son moteur cette année. Le contenu est cette fois un peu plus dense avec l'arrivée d'un mode scénarisé baptisé Nine : Saison 2009. Celui-ci retrace la saison mythique qui mettait aux prises Valentino Rossi, Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et Casey Stoner. Une bagarre épique à quatre sur 17 grands prix à vivre ou revivre avec cette idée sympathique. Nine alterne voix-off, images d'archives et défis à réaliser avec les 4 champions. L'enchaînement fonctionne très bien et offre une excellente immersion dans les courses, mais surtout un mode historique qui manquait à l'appel la saison dernière et décevant sur MotoGP 20. On se garde évidemment de vous dévoiler l'issue finale de la saison 2009 si vous ne l'avez pas vécue devant votre TV pour que vous puissiez apprécier le moment comme la série Netflix Drive to Survive.
L'autre petite nouveauté n'est pas un mode, mais une feature. Il est désormais possible de jouer en écran partagé avec un ami, une donnée pas présente lors des derniers opus. L'anomalie est désormais réglée en 2022, même si l'on regrettera l'absence d'un créateur de circuit disponible dans plusieurs autres jeux de Milestone. Le crossplay est aussi accessible entre les générations de consoles, un autre sourire pour les joueurs PS4/Xbox One qui veulent batailler avec les chanceux détenteurs de PS5/Xbox Series.
... avec de l'ancien
De bons ajouts en guise de feux verts, mais MotoGP 22 est freiné par plusieurs éléments et un mode qui stagne. La carrière va certes plus loin que le simple enchaînement de courses, mais est encore trop proche que ce que le soft offrait auparavant. On peut débuter en catégorie inférieure (Moto 2, Moto 3), rejoindre une écurie existante ou créée de toute pièce, mais seules la Recherche & Développement (améliorer son bolide sur plusieurs semaines, assigner des techniciens) et la gestion de son contrat apportent un peu de profondeur. Sinon, on est toujours en manque de scénarisation, de variété dans les animations sur et en dehors de la piste et donc d'immersion, là où le bât blesse sur la plupart des modes Carrière de Milestone.
Plus le temps avance, et plus on se pose question sur la capacité du studio à surprendre dans le contenu et le rendu visuel. MGP22 est en 60 FPS constant, avec bien moins de bugs et d'aliasing qu'auparavant, mais on aurait espéré de meilleurs graphismes sur PS5 ou Xbox Series. Le temps de production entre deux volet est certes assez court, mais il faudra un jour un sursaut à ce niveau pour surprendre les habitués.
Milestone et MotoGP en quête d'aspiration ?
Impossible de parler de coup d'arrêt, qui correspondait plutôt à MotoGP 21, mais plutôt de relance timide. Outre Nine : Season 2009 et l'écran splitté, cet opus apporte une satisfaction avec son intelligence artificielle. L'IA ANNA, brouillonne dans sa dernière apparition est désormais plus fiable. Exit la mentalité d'auto-tamponneuse dans les virages, les adversaires contrôlés par l'ordi font des dépassements plus propres même si l'avantage dans les chocs est un poil trop favorable au joueur humain. Avec des menus toujours tristounets, MotoGP 22 est une bonne porte d'entrée à la série pour les néophytes fan de courses moto puisque l'équilibre entre le challenge et la découverte est bien respecté, mais les fans de la saga ne seront pas surpris. Ce qui est dommage, car on a l'impression de dire un peu trop régulièrement ça avec les récents jeux de Milestone.
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Points forts
- L'intégralité des licences, des circuits aux pilotes
- De nombreux coureurs historiques
- L'IA ANNA de retour au niveau
- L'aspect gestion des pneux/carbutant
- Un mode Nine très sympa
- Jouable en écran partagé
- La carrière convaincante...
Points faibles
- ...mais pas améliorée !
- Toujours plus de MotoE
- L'éditeur de circuits manque à l'appel
- Menus sommaires
- Un apect graphique qui s'essouffle
C'est un petit sursaut que propose Milestone avec MotoGP 22. La simulation officielle du championnat du monde de vitesse moto est de meilleure facture que le volet précèdent, mais ne parvient pas à faire passer un cap à la série. La faute à une qualité graphique en jeu, à un moteur qui commence à vieillir sans oublier que la licence stagne dans les animations et son mode carrière. Cependant, le titre parvient à apporter de l'intérêt avec son nouveau mode "Season Nine" retraçant la mythique saison 2009, une intelligence artificielle convaincante et un écran splitté enfin disponible. Le studio italien limite la casse, le titre de référence pour MotoGP attendra.