After The Fall (PS VR) - Frontrunner Edition sur PS4 chez E.Leclerc

Casque visé sur le crâne et écouteurs bien installés, il est temps de plonger dans une atmosphère bien morbide comme il se doit. Notre histoire débute dans un Los Angeles post-apocalyptique, où des expériences ont mal tourné et engendré des créatures voraces, les Snowbreeds. Derrière ce terme se cache des entités nées d’une tentative de survie qui a pris la mauvaise direction. Il y a un peu plus d’une décennie, le climat s’est mis à dérailler et une nouvelle ère glaciaire s’est emparée de l’écosystème terrestre. Face à des températures devenant excessivement dangereuses pour le corps humain, les habitants de la Terre ont cherché à renforcer l’organisme. Mais à vouloir jouer au Petit Chimiste, ils ont failli causer la perte du monde. Désormais, les rares survivants n’ont qu’un seul but : prolonger leur existence !

COURSE HALLETANTE

Aboutissement de deux ans de travail, After the Fall est la nouvelle production de Vertigo Games, auteurs d’Arizona Sunshine. Défouloir assumé, ce jeu de tir en vue subjective n’est pas là pour faire dans la demi-mesure ou la dentelle. Ici, ça shoote, ça explose, ça dézingue ! Il est inutile d’en attendre un scénario ou des évènements narratifs bien ficelés, tout n’est que prétexte à pointer son arme vers des bouts de viande putréfiés avides de câlins. L’intro peut être trompeuse car elle pose les bases de l’histoire, mais la mise en scène, comme les missions, n’ont rien à proposer de scénaristiquement puissant. C’est dommage, mais c’est à l’image de la plupart des jeux du genre, After the Fall joue sur un autre registre : celui du fun et des hordes de zombies à défaire.

Les limites techniques du PS VR sont palpables.

On ne pas se mentir, si After the Fall n’était pas un jeu VR, il peinerait à convaincre. La progression est toujours la même, avec des zones entières à nettoyer de toute créature. Certes, l’aventure parvient parfois à se renouveler (avec un bestiaire qui change), mais l’action demeure très répétitive. La seule finalité de toute cette escapade se résume finalement à rejoindre une planque pour se remettre de ses émotions, avant de repartir de plus belle. Vertigo Games a bien tenté de varier les attaques ennemies, mais le jeu souffre d’un manque flagrant de personnalité. On parle souvent de « titre générique » dans ces conditions, et c’est un syndrome qui affecte cette expérience. Sans la réalité virtuelle et sans cette immersion bienvenue, After the Fall serait probablement passé complètement inaperçu. Heureusement, pour lui, il est en VR et possède un gameplay aussi nerveux qu’accessible !

DANGER À 360°

Profitant de leur expérience sur Arizona Sunshine, les développeurs d’Amsterdam ont optimisé les déplacements et la stabilité du système de tir. Les options sont assez nombreuses pour que tout le monde puisse s’y retrouver et on peut choisir entre une progression par à-coups (en gros, on se téléporte d’un endroit à un autre) ou fluide. Cette dernière est évidemment la plus immersive, mais aussi la plus sujette au mal des transports (cinétose) pour les personnes y étant sensibles. Du côté de l’action en elle-même, on apprécie de pouvoir recharger son arme automatiquement ou manuellement (en mimant le geste). After the Fall ne réinvente pas le genre et le révolutionne encore moins, mais il possède un gameplay plaisant et dynamique. Il y a de petites idées intéressantes comme le fait de relever un partenaire tombé au combat en lui injectant un sérum. Seule étrangeté : l’absence totale d’attaque au corps-au-corps, ce qui entraîne des colissions parfois très bizarres.

After the Fall aurait, peut-être, mérité quelques mois de développement supplémentaires. Cette impression est d’ailleurs renforcée par une personnalisation assez peu poussée, reposant sur la recherche de disquettes. Le problème, c’est que ces objets ne sont conservés dans l’inventaire qu’à la seule et unique condition de terminer les niveaux. On aurait préféré un système un peu plus fluide, et surtout moins frustrant. Avec ses quatre modes de difficulté, le titre de Vertigo Games a tout de même pour lui un véritable atout : son jeu en ligne ! C’est véritablement sous cet aspect qu’After the Fall livre tout son potentiel, surtout en faisant le choix d'une difficulté suffisamment élevée. Bien que l’intelligence artificielle ne soit pas un modèle du genre (c’est le moins qu’on puisse dire), elle fait illusion lorsque la horde est imposante et que l’escouade des joueurs tente de se coordonner. C’est dans ces moments-là, avec les ennemis qui débarquent de tous les côtés, que l’on tire l’essentiel de cette expérience. Seulement, il faut espérer que la communauté grandit, car les serveurs sont loin d’être remplis malgré le cross-plateformes (PSVR, HTC Vive et Oculus réunis). L’aspect compétitif, quant à lui, manque clairement de force et semble avoir été ajouté sans grande conviction.

Sans cet aspect générique, After the Fall aurait pu être plus marquant.

DES GRAPHISMES DANS LA MOYENNE

En attendant un second modèle qu’on imagine bien plus performant, il faut se contenter du PlayStation VR premier du nom pour les joueurs console. C’est moins fin et plus flou que les œuvres les plus solides de la ludothèque PSVR, mais l’action non-stop fait qu’on oublie rapidement les petits problèmes visuels (brouillard, marches d’escalier sur les objets, quelques textures tremblotantes…). Il y a également quelques passages sympathiques comme une virée dans une salle d’arcade ou une escapade dans Chinatown, mais le tout reste extrêmement générique. Et c’est clairement l’impression qui réside lorsqu’on en vient à répéter les mêmes actions dans les mêmes niveaux. Fut un temps, la réalité virtuelle pouvait se contenter de cela, mais les expériences actuelles gagnent en substance et After the Fall, malgré son coop’ agréable, souffre de la comparaison.

After The Fall (PS VR) - Frontrunner Edition sur PS4 chez E.Leclerc

Conclusion