Leader incontesté sur le terrain boueux des deux roues, Milestone repart pour un cinquième tour de stade avec Monster Energy Supercross 5. Avec un bel axe de progression promis via le précèdent titre sur les consoles de dernière génération, ce cinquième opus était attendu au tournant sur sa durée de vie afin de relancer l'intérêt de la licence aux habitués.
Que ce soit sur MXGP, MotoGP 21, Ride 4 ou Monster Energy Supercross 4, le développeur spécialisé dans les jeux de moto Milestone a réalisé une reception réussie sur PS5 et Xbox Series X. Une progression dans ses licences aussi bien sur l'asphalte que sur des terrains accidentés. C'est ce mois-ci à la terre et aux stades américains que l'on s'interesse avec le dernier-né de la saga MES, Monster Energy Supercross 5.
Combat dans la boue
Le Supercross, c'est la rencontre entre un public en délire amassé dans des stades de football américain ou de baseball, prêt à vivre des courses de moto-cross dantesques dans le cadre de "l'AMA Supercross Championship" divisé en deux catégories, 250SX et la reine 450SX. On retrouve dans cette dernière les deux Français Marvin Musquin et Dylan Ferrandis, classés actuellement 6e et 8e loin derrière l'Américain Eli Tomac et sa Yamaha. Tous ces pilotes sont modélisés et sous licences officielles comme les précédents opus, tous comme les circuits riches en sauts périlleux et engins pyrotechniques (Indianapolis, Arlington, Houston TX etc.). De quoi ajouter un peu d'immersion à la chose, même si un bémol nous vient de suite en connaissance des précédents opus : si la retranscription graphique est correcte, on aurait une progression dans le moteur du jeu qui n'a pas énormément bougé depuis plusieurs années, même sur PS5 et Xbox Series X. En outre, si MES 5 intègre une nouvelle animation après un contact (le pilote bouge le bras comme pour s'excuser), c'est trop faible et les courses manquent un peu de vie avec les nombreux dépassements et collisions.
En revanche, le mode Carrière gagne en sympathie par rapport à Monster Energy Supercross 4. Le joueur devra se lancer sur le tableau "Futures" réservé aux nouveaux pilotes, en plein air et loin des super arènes du Supercross. Après être qualifié au terme de 3 courses, on réalise le circuit "Rookie" avec 9 événements avec de passer "Pro" et faire une saison complète de 17 courses. L'arbre de compétence avait fait son apparition l'année passée, il est désormais bien plus étoffé avec des aptitudes à débloquer sur le freinage, la réception, les sauts, les figures etc. Point fort : ce dernier nous pousse à faire quelques entraînements et événements spéciaux pour obtenir des points de compétences en plus des courses classiques. Le système de rivalité est l'autre grande nouveauté du titre, et vous défiez à chaque course un pilote particulier sur 4 points : la position en course, le holeshot (rapidité du départ), le nombre de chutes et le meilleur tour en course. Un système semblable à celui de F1 2021, mais qui permet simplement de gagner des crédits.
Place aux Rookies
D'un point de vue technique, Milestone fait du Milestone sur certains points, mais régresse ou stagne sur d'autres. Si l'on commence par les défauts, notons que les collisions forcément nombreuses pour de la moto-cross ne sont pas vraiment convaincantes. Dans les différents niveaux de difficultés, l'avantage est trop souvent pour le joueur humain, et on joue trop facilement la carte bourrin dans les virages serrés pour passer devant. Lors des sauts de début d'événement, on peut parfois retomber sur des adversaires, et dans ce cas de figure le joueur rebondit tout simplement sur les dos des concurrents comme s'il s'agissait d'éléments de décor, sans forcément chuter. Monster Energy Supercross 4 tombe aussi dans l'un des soucis du premier et deuxième opus concernant les Holeshot : Au départ, si le joueur humain part mal, il peut facilement rattraper le peloton en coupant le premier virage à la corde.
Cependant, la licence n'est pas avare d'efforts sur le paramétrage des bécanes avant la course, et de nombreuses possibilités d'ajustement sur le carénage, les suspensions ou le freinage sont disponibles. Même son de cloche sur les vibrations de la manette, avec un gros travail sur PS5 avec la DualSense dans les retours haptiques, les roulements ou l'éclairage. En outre, les figures réalisées après un saut (scrubs, sauts et whips) ne sont pas inutiles car boostent un poil la vitesse et la jauge du Rewind : un rembobinage utile si l'on est nouveau sur le jeu. Celui-ci était vital l'année dernière, même en facile sur certains circuits, mais Milestone a enfin pallié le problème. Désormais, l'IA est bien moins punitive en mode facile et frustrera moins les néophytes. On sera même tenté de dire que ce Monster Energy Supercross 5 est la meilleure porte d'entrée à la licence pour les nouveaux-venus.
Pneu mieux faire ?
Mais du côté des habitués, ce nouveau MES mérite t'il des louanges ? Compliqué à répondre par l'affirmative le sourire aux lèvres. Dans le contenu, la série s'affine par le nouvel arbre de compétences et le système de rivalité en carrière, mais on aurait aimé un peu plus d'épaisseur dans le mode, comme pour les autres licences de Milestone en retard sur ce terrain par rapport aux jeux de Codemasters ou la saga WRC. Ajoutons tout de même la bonne stabilité du mode multijoueur en ligne même s'il se limite au simple lobby de course, un éditeur de circuit un peu plus complet que ses prédécesseurs (plus de surfaces et de stades possibles), et un complexe (mode libre) sympathique. Des petites touches qui sauvent un peu les meubles, tout comme l'ajout (enfin !) d'un mode multijoueur en écran splitté, mais on en attendra plus la saison prochaine.
Points forts
- Comporte la plupart des licences officielles (circuits, pilotes)
- Certaines courses sont vraiment prenantes
- L'éditeur de circuit de Milestone approfondi...
- ...tout comme le mode Carrière
- La conduite techniquement au point
- Le multi en écran scindé !
- Plus accessible pour les néophytes...
Points faibles
- ...mais manque d'intêret pour les habitués
- Le rendu visuel de la terre sur certains circuits
- Graphiquement un peu juste sur PS5 et Xbox Series
- Collisions avec l'IA souvent mal retranscrites
- Manque de variété dans les animations
On l'attendait au tournant sur sa capacité à se renouveler auprès des habitués de la licence, mais Monster Energy Supercross 5 ouvre surtout son arène aux nouveaux-venus. Par rapport aux premiers titres sortis depuis 2018, MES est plus accessible, libre, rapide et clair dans la composition de ses modes de jeu en plus d'approfondir sa formule dans la Carrière solo ou l'éditeur de circuits. En revanche, Milestone n'a pas réussi à faire un bond en avant d'un point de vue graphique, sur le comportement de l'IA, les animations et les collisions. Monster Energy Supercross ne profite pas encore pleinement de la dernière génération de console, et il faudra encore attendre un peu pour ressentir un vrai sentiment de progression dans la série.