Avec sa superbe direction artistique cyberpunk, ANNO: Mutationem avait séduit lors de ses premières démonstrations. Que vaut vraiment l'expérience manette en main ?
Remarqué pour sa direction artistique impeccable lors d’un State of Play de Sony, ANNO : Mutationem est un titre d’action-aventure cyberpunk concocté par l’équipe chinoise de ThinkingStars. Nous y suivons Ann, jeune louve solitaire surentraînée qui évolue au cœur d’une poignée de mégacorporations. Elle devra faire parler sa lame pour mettre à mal de mystérieux groupes marginaux et tout un tas de créatures difformes.
Direction artistique splendide, scénario décousu
Vertigineux, le monde cyberpunk d’Anno : Mutationem émerveille d’abord par sa profondeur. Les quartiers ne se contentent pas de défiler horizontalement pour nous afficher son superbe pixel-art en 2,5D, ils regorgent d’une flopée de ruelles perpendiculaires à explorer. Les trottoirs sont constamment animés par des passants bavards, certains vous proposant même de prendre part à une palette de quêtes annexes. Ainsi libre à vous d’occuper un poste de barman à temps partiel ou de traquer quelques criminels secondaires. L’univers, en ce sens, se montre merveilleusement généreux et se divise en plusieurs cités à parcourir. L’ensemble est d’une beauté saisissante et témoigne de la richesse apportée par ThinkingStars à la direction artistique.
Quelques lacunes se font ressentir ailleurs : sur la traduction française notamment, dont la finition fait défaut à une écriture qui manquait déjà de panache. Aussi si le lore d’Anno Mutationem semble consistant, sa mise en place est bancale ; le récit comme les personnages en deviennent décousus et difficilement engageants. Nous savons que l’héroïne Ann Flores cherche un remède à une malade nébuleuse dont elle souffre. Une quête qui se perd dans un enchevêtrement d’intrigues tout à fait confus. Dommage, puisque le scénario prend une part prédominante sur l’expérience dont les affrontements sont mis en retrait. Si bien que le joueur se laissera vite guidé machinalement par les repères de sa carte pour accomplir ses objectifs sans se poser plus de questions.
Bonne dimension RPG pour sensations correctes
Anne peut trancher ses ennemis avec sa lame, exécuter des combos au corps-à-corps, lancer des grenades et décharger ses balles. Pour se défendre, elle peut parer et effectuer des roulades. Grâce à son assistante Ayane qui ne cesse de la solliciter via un système de communication, elle a aussi la possibilité de pirater tout un tas de portes fermées. Les possibilités sont plutôt satisfaisantes, d’autant que diverses puces peuvent être équipées sur les armes pour y installer des buffs de statistique. Aussi, un arbre de compétences permet de débloquer de nouvelles capacités incluant combos et parades. Enfin l’héroïne peut récolter des ressources pour acheter de nouvelles armes. Les sensations lors des affrontements, combinées à des phases de plateformes, se montrent globalement agréables à défaut d’être pleinement formidables : Le bestiaire est assez limité et certains archétypes d’ennemis sont tout de même assez mous. Pour autant, les séquences de combats s’avèrent être les plus divertissantes du lot.
Conclusion
Points forts
- Une direction artistique admirable
- Un univers très animé
- Une bonne dimension RPG
Points faibles
- Écriture décousue
- Traduction trop imparfaite
- Des combats parfois très mous
Note de la rédaction
Avec sa direction artistique impeccable, ANNO: Mutationem abrite un univers animé et très agréable à parcourir pour son superbe pixel-art en 2,5D et sa profondeur bluffante. Dommage que le scénario qu'il abrite, pourtant proéminent à l'expérience, soit si décousu et difficile à suivre. L'expérience se rattrape avec une bonne dimension RPG et ses séquences de combat correctes à défaut d'être pleinement sensationnelles.