Parmi le flux ininterrompu de jeux indépendants qui sortent chaque semaine, Ultra Age avait réussi à sortir du lot grâce à un trailer dynamique qui donnait envie d'en savoir plus. Développé sous Unreal Enigne, ce beat 'em up coréen veut proposer une expérience nerveuse et riche en combos en piochant allégrement dans les mécaniques des jeux Platinum Games. Un gage de qualité ?
Ultra Age place son action dans un univers de science-fiction où les ressources de la Terre sont devenues insuffisantes suite à la chute d'un météore. L'Humanité se retrouve alors divisée entre ceux qui ont réussi à s'échapper pour vivre sur la colonie spatiale Orbital Arc et ceux qui sont restés sur Terre et qui vivent dans l'Abri. Dans ce contexte, on incarne un jeune homme du nom de Age qui revient sur notre planète bleue pour trouver une solution à la survie de l'Humanité. Si comme dans la plupart des beat 'em up le scénario sert de prétexte, c'est particulièrement le cas ici. En réalité, le jeu ne parvient pas à mettre en place clairement son univers, ce qui fait qu'on a du mal à saisir ses enjeux au début de l'aventure et encore plus à s'investir. Notons que malgré son budget modeste, on peut saluer que titre dispose tout de même d'une traduction française.
Vous avez dit Platinum Games ?
Mais plus que son histoire, ce qui compte dans un beat 'em up ce sont bien évidemment les combats. De ce côté-là, Ultra Age s'inspire énormément des productions Platinum Games (Bayonetta, Metal Gear Rising : Revengeance, Astral Chain...). Plus particulièrement, on sent surtout une grande influence de la part de NieR Automata, autant dans cet univers post-apocalyptique dominé par des machines que dans certains mouvements du personnage. Manette en main, on retrouve donc les mêmes mécaniques : attaque légère, lourde, esquive, des armes à la puissance et à la vitesse différentes etc... Ajouté à cela un grappin emprunté à Devil May Cry 4 et on a là les ingrédients de base d'un bon beat 'em up en soi. Résultat, les combats d'Ultra Age arrivent à être nerveux et proposent des animations plutôt convaincantes, notamment grâce aux nombreux effets de particules présents à l'écran.
Finalement, la plus grande originalité des combats d'Ultra Age réside dans ses armes. Au cours de votre aventure, vous pourrez récupérerez des minerais qui vous permettront de récupérer l'une des six lames du jeu. Chacune d'entre elles dispose d'un gameplay qui lui est propre ainsi que d'une affinité face à un type d'ennemi : le katana est efficace contre les monstres, la claymore contre les robots, la lame électrique face aux boucliers etc... Chaque arme dispose en plus de son propre arbre de compétences qu'il est possible de faire évoluer au fil de votre progression, tout comme certaines compétences de votre personnage ou d'Helvis, l'intelligence artificielle qui l'accompagne. Enfin, le titre comporte une dimension rogue lite dans le sens où la mort n'est pas punitive. On conserve ainsi une partie des ressources gagnées auparavant ainsi que les modules qui confèrent des bonus passifs comme une hausse des point de vie ou de dégâts par exemple. De plus, certaines sections de niveau sont générées de façon aléatoire tout comme les différents modules et lames laissés par les ennemis une fois vaincus.
Une technique vraiment datée
Si les combats contre les ennemis de base constituent le point fort d'Ultra Age, tout le reste a du mal à suivre. C'est notamment le cas pour les boss dont les affrontements sont souvent peu palpitants, même si on peut leur reconnaître une certaine variété. Ces derniers sont souvent soit trop faciles à cause d'un problème d'équilibrage, soit fastidieux à cause de patterns plus longs que difficiles. Pire, le jeu recycle ces affrontements à certains moments. Malheureusement, ce n'est pas le seul élément que le jeu a tendance à réutiliser. On se retrouve plusieurs fois à parcourir les mêmes couloirs froids d'un complexe souterrain sans grand intérêt, ce qui a tendance à être vite fastidieux. D'ailleurs, on remarquera que le titre "emprunte" également à NieR Automata ses passages en vue de côté. Ainsi, le rythme du jeu, qu'on appelle pacing en game design, est ici assez ennuyeux malgré sa courte durée de vie (environ 6 heures) puisqu'on se contente d'aller d'une arène à une autre, avec parfois de longs trajets.
Avant sa sortie, la communication du jeu vantait surtout la qualité graphique du titre décrite comme impressionnante pour un jeu indépendant. Même en prenant compte le petit effectif de Next Stage, studio coréen de onze employés à l'origine du projet, le rendu n'est vraiment pas convaincant. Toute la partie visuelle semble datée entre des environnements vides, des textures peu détaillées, un fort aliasing ou encore une direction artistique générique au possible. Le pire reste tout de même les animations faciales, en particulier celles de la bouche qui sont tout simplement ratées. Paradoxalement, le titre offre à côté une technique assez irréprochable avec du 60 images par seconde sur PS4 Pro, mais surtout des animations de combats réussies avec de nombreux effets de particules comme nous l'avons souligné plus tôt. Paraxodal on vous dit.
Pas de miracle sur la console hybride de Nintendo. Résolution plus faible, aliasing très présent, ralentissements... Clairement, le titre est bien en deçà techniquement sur Switch comparé à la version PlayStation 4, surtout en mode portable. Reste un framerate qui arrive à rester stable (quoique) pour livrer des combats nerveux. En tout cas, on vous recommande chaudement d'essayer le jeu sur PS4 ou d'attendre sa sortie sur PC si vous êtes intéressé.
Conclusion
Points forts
- Gameplay nerveux
- La variété des différentes lames
- Des animations de combat plutôt réussies
Points faibles
- Un rendu visuel daté, surtout les animations faciales
- Des boss peu palpitants malgré leur variété
- Un pacing ennuyeux
- Un scénario prétexte mal expliqué
- Courte durée de vie (6h)
Note de la rédaction
À quel point êtes-vous prêts à pardonner les défauts d'un titre pour profiter de ses combats ? C'est la question qu'il faut vous poser si vous êtes intéressé par Ultra Age. D'un côté, le titre souffre de visuels datés et d'un rythme en dents de scie. De l'autre, ses affrontements profitent d'animations et d'effets dynamiques. Par cette ambivalence, le titre reste donc à réserver aux fans de beat 'em up capable de faire abstraction de nombreux aspects pour apprécier un gameplay plutôt sympathique.