Lassé du contenu des Ride, MotoGP ou MXGP ? Envie d'une approche bien plus axée simulation pour jouer à un jeu de moto sur consoles nouvelle génération ? Nacon tente de satisfaire tous ceux qui se posent ces questions en sortant RiMS Racing, développé par RaceWard. Et l'expérience, à défaut d'être s'avère au final prometteuse pour l'avenir, à
Alors que Milestone règne sans grand partage sur les jeux de moto, un petit éditeur gaulois essaye encore et toujours de résister au studio italien. Après TT Isle of Man développé par Kylotonn, Nacon fait désormais confiance au studio rookie RaceWard pour sortir RiMS Racing. En souhaitant prendre à bras-le-corps le côté simulation et mettre à la trappe l'arcade, le jeu s'adresse uniquement aux puristes. Pari réussi ?
Ride Republic
Déjà, point de mode championnat ou de licence sur une compétition dans RiMS Racing. Le contenu roule sur un mode carrière que l'on abordera plus tard, des courses rapides, contre-la-montre ou lobbies multijoueurs. On notera au total 9 circuits licenciés et très bien retranscrits dans la modélisation ou les ressentis de surfaces, ainsi que 5 circuits créés par RaceWard en normal et reverse (le même tracé à l'envers). Parmi les pistes connues, les grands classiques Nurburgring, Suzuka, circuit français de Paul Ricard ou encore Silverstone. Du côté des motos, 8 bécanes sont à se mettre sous la dent au lancement avec les Aprilia RSV4 1100 Factory, BMW M 1000 RR, Ducati Panigale V4 R, Honda CBR1000RR ABS, Kawasaki Ninja ZX10-RR, MV Agusta F4 RC, Suzuki GSX-R1000R ou Yamaha YZF-R1. On a pris le temps de vous mettre la liste, d'une part car elle n'est pas si longue, d'autre part car si vous connaissez ou possédez l'un de ces modèles, sachez que le soin apporté au niveau visuel, sonore ou même les détails techniques sont bluffants de réalismes.
On mise donc sur la qualité à défaut de la quantité pour RiMS, et c'est peut-être tant mieux pour ce premier jet. On aborde, apprivoise et apprend avec plaisir sur chaque pur sang. Les premiers tours sont souvent rudes, car le titre tient sa promesse sur le côté simulation : RiMS Racing n'est pas à la portée de tous le monde, et un temps d'adaptation est nécessaire avant de réaliser justement une course à 6 ou 7 tours avec participants. Mais une fois les bons réglages et rythme de croisière trouvés, partir à la chasse du meilleur temps et des trajectoires optimales est une quête très addictive. Sur le gameplay, on regrettera simplement la qualité de l'Intelligence Artificielle pas forcément au niveau d'ANNA quand on regarde par la fenêtre chez la concurrence (l'IA de Ride). A l'abord de certains virages serrés, certains adversaires ne s'adaptent pas au positionnement du joueur humain et manquent parfois leur décélération pour vous envoyer dans le décor sans préavis. Dommage, car à part ça, les sensations de courses sont presque irréprochables en termes de rapport poids-puissance des motos.
Les mains dans le cambouis
Sel principal du contenu, le mode Carrière se devait de tenir en haleine dans la longueur, sous peine de faire tourner le titre en rond (comble pour le genre). Après avoir choisi l'une des motos, le joueur se retrouve lancé dans le hangar de son écurie. Un hub avec un étage et bon nombre de zones où développer sa moto et modifier sa gestion. L'espace réservé aux courses de la carrière se trouve au rez-de-chaussée, avec la bagatelle de 70 courses ou défis. Le chiffre est énorme, car comme dit précédemment certaines épreuves vous prendront beaucoup de temps à débloquer les meilleurs temps et décrocher les médailles d'or. Réussir un défi ou un objectif de course vous donne des points de compétences, de quoi progresser dans 3 arbres de compétences présents dans l'hub, comme la zone gestion pour obtenir des réductions dans les achats, zone recherche pour les améliorations de la moto, zone analyse pour connaître les conditions météo à l'avance, etc. La durée de vie est donc énorme et la profondeur du mode suffisante pour satisfaire le joueur envieux de but à atteindre, en plus de l'immersion.
La monnaie virtuelle permet l'achat d'éléments cosmétiques et d'améliorations de moto, sans surprise. Mais la principale innovation se trouve pourtant ici. Au fil de la carrière, les pièces du bolide se dégradent, obligeant à acquérir de nouveaux composants. Les catégories de pièces sont d'ailleurs très nombreuses, et l'on doit désinstaller et changer manuellement ces dernières via des combinaisons affichées à l'écran. Une feature qui plaira aux plus grands bricoleurs.
Pour le plaisir du son, moins de l'image
Le diable se cache donc dans les détails, dans les bons comme les mauvais moments. Car si le rendu sonore est quasi-impeccable (petite réserve sur le son des chocs et accidents, pas encore très bien calibrés), RiMS Racing possède quelques failles techniques. D'abord, en plus de ne pas proposer des animations variées et de la vie dans les paddocks ou autour du circuit, l'éclairage est très tristoune en course. Le contraste entre une météo dégagée et un temps gris ne change pas vraiment la donne, et c'est dommage. Enfin, certaines zones de circuits rendent les chutes d'images par secondes inévitables. Autant de petits accrocs qui nous font dire que la nouvelle licence de Nacon a une belle marge de progression, RiMS ayant montré dès le premier titre qu'il savait faire les efforts.
Points forts
- Le titre le plus tourné "simu" moto à ce jour
- Un gameplay pointu et précis
- L'atelier moto
- Un rendu sonore complet et réaliste
- Sacrée durée de vie pour la carrière
- La gestion des pneus et de la moto en course
Points faibles
- Des menus et décors assez fades...
- ...tout comme les animations
- Chutes de FPS sur certains circuits
- IA pas convaincante
- Peu de circuits et motos
- Le rendu visuel de la météo dégagée
On ne l'attendait pas, et c'est peut-être une grande étincelle qui s'allume dans le monde des simulations de moto. Développé par le studio italien de RaceWard et édité par Nacon, RiMS Racing fait de l'ombre à Ride sur son aspect simu réservé aux puristes, même s'il piétine sur le contenu et la technique. Les chutes de FPS en course, le tearing et le manque de variété au niveau des circuits ou moto laissent pour l'instant un temps d'avance à Milestone, mais les amateurs du genre prendront plaisir avec la conduite et le rendu sonore de RiMS. Tout un potentiel à exploiter pour cette nouvelle licence, donc.