Sorti en 2015 et énorme succès de Moon Studio, Ori and the Blind Forest a inspiré plusieurs titres par son ambiance son gameplay évolutif, comme c'est le cas pour Hoa. Plus orienté jeu de plateformes que metroidvania, ce jeu indépendant ne manque pas aussi de rappeler visuellement les films du studio Ghibli, de quoi attirer les fans du genre. Notre verdict sur le jeu de PM et Skrollcat.
Présent dans notre article des jeux à surveiller en août, Hoa offrait la promesse de donner une véritable bouffée d’air frais par son ambiance zen et ses décors saisissants. Paru le 24 août, ce dernier envahit également toutes les plateformes, entre la current-gen (PC, Xbox ONE, Switch et PS4) et les dernières consoles de nouvelle génération (PS5, Xbox Series). Après avoir terminé l'intrigue principale, l'aventure se montre certes courte, mais régale les yeux et l'esprit.
Hoa and the Blind Forest
Les mirettes s'ouvrent, la ressemblance est frappante. Au réveil de la petite fée rouge et au lancement de l'aventure, Hoa s'inspire clairement des films du studio Ghibli avec le design de ses personnages. Au départ, de gros scarabées caractéristiques des oeuvres de Miyazaki ou Takahata, parents du studio d'animation japonais, aident d'ailleurs l'héroïne dans sa progression. Pour le gameplay, rien de plus simple. Hoa est en effet un jeu de plateforme en 2D, avec comme seules commandes utiles les sticks pour se diriger et un bouton de saut. Une facilité enfantine pendant une grande partie du jeu, pour faire du jeu une excellente porte d'entrée aux plateformers, et même plus largement aux jeux-vidéo à l'attention par exemple des plus jeunes.
Vous l'aurez donc compris, Hoa ne propose pas un véritable challenge, loin de là, mais plus une expérience reposante niveau après niveau. Sans trop dévoiler l'intrigue, le principe de base est le suivant : à chaque niveau, la fée en quête d'identité découvre une créature endormie à désengourdir via la découverte de symboles. Des zones à trouver grâce à la carte qui rappelle le côté metroidvania des jeux Ori, d'autant que les personnages donnent des pouvoirs contre un nombre de papillons à collecter au fur et à mesure de l'odyssée comme pour le titre de Microsoft et Moon Studio. Cependant le titre ne sort pas de la case du jeu de plate-formes, cesdits pouvoirs n'étant pas utiles lors des anciens niveaux et évoluent selon la progression du scénario.
Whoa
Une intrigue rythmée de main de maître par les compositions parfaitement adéquates de Johannes Johansson aka Akmigone. Le pianiste suèdois nous sert en compagnie d'un orchestre sert une OST ambitieuse par rapport au budget du titre, et l'ambiance musicale colle parfaitement à l'univers. En ce sens, l'ambiance sonore opère en tandem avec la direction artistique d'inspiration Ghiblesque. Celle-ci est plus que soignée, variée selon les niveaux et offre du détail que ce soit au premier ou à l'arrière-plan. Du grand art pour de l'animation.
Hoa ne souffre d'ailleurs d'aucun soucis d'ordre technique, les éléments de plate-formes n'étant jamais frustants qu'ils soient mobiles ou non. L'écueil est donc bien évité et la prise en main quasi-immédiate sans en faire patir le rythme. L'héroïne n'est ni trop lente pour désappointer le joueur, ni trop rapide pour faire profiter du paysage. Enfin, le level-design assez simpliste est clair pour guider idéalement l'aventurier en herbe.
Tout dans le dessert
Mais c'est peut-être ça le bémol du soft, et ce qui nous empêche de classer Hoa dans les inoubliables du genre. Même s'il nous empreint de nostalgie via ses rappels au studio Ghibli, à Ori ou toute autre inspiration que l'on retrouve en son sang, le jeu de Skrollcat reste trop timide dans son gameplay et sa construction, en plus d'être extrêmement court (environ trois heures). Le regret est encore plus fort à la sortie de l'épilogue. En effet, pendant les 15 dernières minutes de jeu hors cinématiques, les bonnes idées apparaissent et s'entrechoquent enfin, de quoi laisser un goût amer et faire de l'expérience d'Hoa malgré sa superbe coquille, une œuvre qui laisse malheureusement sur sa faim.
Points forts
- Un aspect Ghibli magnifique
- Prise en main immédiate
- La musique onirique de Johannes Johansson
- L'épilogue
- Une découverte parfaite de la plate-forme pour les plus jeunes...
Points faibles
- ...donc trop simple et pas assez inspiré pour les habitués
- Très court (entre 2 et 3 heures)
- Le manque d'au moins une quête annexe
Hoa s'affirme comme une belle petite parenthèse indépendante, à la croisée des chemins entre le gameplay d'Ori et une direction artistique à la studio Ghibli. Cette dernière est d'ailleurs une réussite en tout point, que ce soit au niveau des décors, du chara design ou de l'animation. Une épopée onirique haut en couleur galvanisée par la composition musicale de Johannes Johansson. Malheureusement si le visuel est inspiré et inspirant, il manque juste une dose de challenge et d'innovation dans le gameplay pour rendre le plateformer inoubliable. Deux éléments que l'on retrouve seulement dans la conclusion de l'œuvre, de quoi laisser des regrets !