Depuis quelques années maintenant, grâce à l'arrivée de nouvelles pointures sur le marché, on pense inévitablement à la saga Ori ou encore à Hollow Knight, le genre Metroidvania reprend du poil de la bête. Aujourd'hui, le jeune studio TiGames s'attaque à ce genre populaire né à la fin des années 80' avec F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch, une production qui, à première vue, ne paye pas de mine. Mais c'est seulement à première vue…
La Résistance n'est plus… Cela fait six ans qu'elle est disloquée suite à la victoire de la Legion Iron Dogs, une gigantesque armée de chiens de fer qui a maintenant la main mise sur les rues de Torch City. Tous les habitants de cette ville rétrofuturiste aux néons clinquants sont au plus bas, tentant, en vain, de survivre, à commencer par Rayton, un lapin accro au jus de carotte qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Autrefois grand héros, le rongeur passe son temps au restaurant du coin à manger des nouilles et parler de tout et de rien avec Chuan, le chef cuistot, et son ami de toujours, Urso l'ours. Mais lorsque ce dernier est capturé par la Legion Iron Dogs, Rayton décide de reprendre du service. Vous l'avez compris, le joueur incarne ce vieux lapin qui, maintenant équipé d'un exosquelette rouillé au poing géant, compte bien renverser cette dictature.
Jeu de mains, jeu de vilains
Le joueur, aux commandes de Rayton, déambule maintenant dans les rues sombres de la vieille ville qui ressemble à s'y m'éprendre au district londonien de Whitechapel, le quartier du célèbre tueur en série Jack l'Éventreur. Les murs en briques sont délabrés, les chemins sinueux et les rares lampadaires blafards. Et comme on pouvait s'y attendre, cette partie de la ville est occupée par quelques chiens de fer. C'est là que le joueur découvre pour la première fois les rudiments du système de combat du jeu en 2,5D qui, à ce moment là, est relativement limité. Notre héros, encore épuisé après six ans de jérémiades, peine à enchaîner les coups malgré la présence d'une chope et de quelques finish-moves. Fort heureusement, la formule évolue...
Notre lagomorphe gagne au fur et à mesure de la progression du joueur de nouvelles capacités et même des armes inédites. Rapidement, le lapin met la patte sur une contre-attaque ou encore sur une foreuse et un fouet électrique qui, contrairement au poing géant, réalisent des frappes à longues distances. C'est lorsque le joueur a réuni l'ensemble de ces armes et compétences que le système de combat gagne nettement en profondeur. Les attaques peuvent se combiner dans les airs pour réaliser des combos spectaculaires et dévastateurs. Notons toutefois qu'il faut s'habituer au rythme des commandes, parfois difficile à assimiler, et à la présence d'un bestiaire limité qui, surtout lors de la première partie du jeu (deux à trois heures), tourne vite en rond. Mais vous l'avez compris, ce ne sont pas les premières heures de jeu de F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch qui laissent un souvenir impérissable, mais bien la suite qui ne cesse d'aller de surprise en surprise.
Si le titre est à ce jour uniquement en anglais, sachez que les développeurs du jeu nous ont assuré qu'un patch ajoutant les sous-titres français allait voir le jour dans les prochaines semaines.
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Une aventure pleine de surprises
À l'image de Ori and the Blind Forest, F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch reprend les codes du Metroidvania. Si le joueur évolue dans un premier temps dans des environnements linéaires et cloisonnés, en second lieu, le jeu de TiGames s'ouvre vers un univers bien plus vaste et plus impressionnant. La ville de Torch City, inspirée de Blade Runner et rappelant celle de The Ascent, est tout simplement magnifique. Elle regorge de secrets, de chemins cachés, de petites boutiques et d'ambiances différentes renvoyant directement aux prémices du genre dieselpunk, mais aussi aux années 50' avec ses cabarets, ses restaurants et son ambiance jazz tout particulièrement exquise. La suite n'est pas en reste et propose constamment des visuels léchés et variés profitant notamment d'éclairages maîtrisés. Elle emmène le joueur dans une prison surprotégée, puis fait voyager du côté de sous-terrains inondés ou encore d'un village reculé enseveli sous la neige. Tous ces environnements, toujours agréables à l'oeil, profitent bien évidemment de raccourcis, dont certains qui vous téléportent d'une zone à l'autre de la carte, et d'éléments cachés. De nouvelles couleurs pour décorer les armes de Rayton peuvent être trouvées et même des plantes rares. Il est d'ailleurs possible d'échanger ces dernières à Torch City contre une monnaie qui sert notamment à débloquer de nouveaux combos et autres améliorations.
Ces lieux diversifiés offrent aux joueurs un gameplay qui ne cesse d'évoluer et de gagner en intensité. Au début, très ancré au sol et orienté action, F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch dévoile par la suite une dimension plate-forme plus prononcée en proposant aux joueurs de plonger dans les abysses en utilisant la foreuse ou encore de s'élever à l'aide du dash aérien ou du fouet. Ces séquences viennent chambouler la routine de la première partie de la production pour offrir une toute nouvelle dimension au titre. Même si ce dernier propose une progression plus ou moins linéaire, F.I.S.T. ne renie pas pour autant ses origines. À l'image des autres Metroidvania, une fois toutes les améliorations débloquées, il est conseillé de faire machine arrière pour fouiller les premiers niveaux et ainsi accéder à des zones autrefois inaccessibles.
Pour finir, arrêtons-nous sur quelques détails qui ajoutent un surplus de cohérence à l'ensemble de cet univers. La création de TiGames fait constamment référence à un monde animalier où chiens, rats, lapins et pandas roux cohabitent. Notre cher Rayton qui, précisons-le, a un charisme fou, se balade avec une fiole de whisky remplie de jus de carotte ; Miss Q, un chat, est plus agile que la moyenne ; et les chiens, au service de la Legion Iron Dogs, sont robotisés et soumis à leur maître. Tous ces êtres profitent en plus d'un soin tout particulier du côté de leurs animations, ce qui leur donne du caractère.
Points forts
- Torch City, une ville dieselpunk incroyable et cohérente
- Des environnements jolis, variés et toujours soignés
- Un gameplay qui se renouvelle constamment
- Un sound-design global exemplaire
- Rayton, un lapin qui transpire la classe
Points faibles
- Des affrontements qui peuvent manquer de dynamisme au début
- Une première partie d'aventure relativement lente
- Un bestiaire limité
- Le rythme des commandes pas facile à assimiler dans un premier temps
- Une image un peu floue sur PS4
Si F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch propose une première partie relativement lente, par la suite, le Metroidvania déborde d'idées et ne cesse de se renouveler. Son gameplay, au début vissé au sol, gagne constamment en profondeur et devient de plus en plus aérien, et son univers, vivant et cohérent, propose des paysages variés et inspirés. Entre un club de jazz, un village reculé dans des montagnes enneigées et les rues d'une ville rétrofuturiste dieselpunk, le titre de TiGames invite constamment au voyage. Autrement dit, nous vous conseillons chaudement F.I.S.T. : Forged In Shadow Torch qui se présente comme la petite surprise de cette rentrée.