Dans Axiom Verge 2, et comme dans tout metroidvania qui se respecte, le joueur doit cartographier son environnement et progresser à travers des dédales labyrinthiques. Régulièrement, il découvre une arme ou une amélioration qui lui permet de débloquer un passage auparavant bloqué. Ce genre d’expérience met donc l’emphase sur l’exploration et le titre de Thomas Happ ne fait pas exception à la règle. Débloquer la capacité permettant de s’accrocher au rebord ouvre tout un pan de l’aventure tandis que l’obtention d’un petit drone pilotable donne accès à de nombreux recoins autrement inaccessible.

Formellement, cette suite se présente comme un jeu de plateforme en 2D au look rétro assumé. Les allergiques aux gros pixels devront passer leur chemin, car Axiom Verge 2 revendique clairement ses inspirations. Ce style visuel fonctionne bien, notamment sur les boss et les bâtiments massifs qui impressionnent de par leur échelle et la direction artistique réussie du jeu. Alternant entre décors naturels et bâtiments futuristes inspirés de certaines architectures précolombiennes et antique, cet épisode propose un univers plaisant à parcourir et à observer. D’un point de vue strictement visuel, Axiom Verge 2 séduit, pour peu que l’on soit sensible au pixel art. On sera peut-être un peu moins enthousiaste vis-à-vis des effets audios et de la bande-son. Tout aussi rétro que les visuels, les pistes audios émulent les puces de l’ère 8 bits pour un rendu nostalgique, certes, mais franchement agressif lorsque beaucoup d’éléments interagissent entre eux. Se battre avec des aliens face à une chute d’eau est parfois pénible tant les effets sonores sont stridents.

Fusil d'assaut > Pioche

Pour ce second opus, notre héroïne troque le fusil d’assaut de son prédécesseur pour une pioche. Les combats s'effectuent donc pour la plupart au corps à corps. Les affrontements sont globalement satisfaisants, car les retours visuels sont réussis. Chaque ennemi explose dans une volée de globe de vie et de point de magie, façon Metroid. Dommage que certains adversaires ne semblent pas avoir été pensés pour un système de combat au corps à corps. Les arachnides n’ont de cesse de nous sauter au visage. Malheureusement, une fois collées à nous, ces cibles sont inatteignables par notre coup de base alors que l'animation de frappe les traverse. Il faudra donc s'accroupir, ou reculer et frapper de nouveau, pour espérer les toucher. Certains ennemis volants sortent de notre champ de vision et sont inatteignables alors qu’ils nous canardent, tandis que d’autres campent sur les rebords de plateformes en hauteur, nous obligeant à subir des dégâts pour les atteindre. Notre protagoniste dispose bien d’un boomerang pour infliger quelques dégâts à distance, mais la lenteur du projectile complique la tâche. Le bestiaire ne semble donc pas avoir été pensé conjointement avec les capacités de cette nouvelle héroïne, du moins pas intégralement. C’est bien dommage, car le cœur de gameplay d’Axiom Verge 2 fonctionne bien. Les différents pouvoirs sont plaisants à utiliser et diablement efficaces, surtout à courte portée. Il est possible de hacker n’importe quel adversaire pour manipuler son comportement. Ralentir sa vitesse, l’immobiliser pour s’en servir comme une plateforme, surcharger ses canons… Une excellente idée qui s’intègre parfaitement dans l’univers du titre.

Côté exploration, Axiom Verge 2 surprend. Si les premières zones sont plutôt sages pour qui a déjà joué à un metroidvania, le level design prend littéralement une autre dimension au bout de quelques heures. En usant de son drone, l’héroïne peut traverser des failles afin d’alterner entre deux mondes à sa guise. Cette mécanique demande donc au joueur d'interpréter la carte dans une dimension supplémentaire. Il faut alors constamment réfléchir à sa position dans chacun des mondes pour se déplacer efficacement. Ce n’est pas toujours aisé et peut même s’avérer un peu intimidant, mais il faut admettre que le level design impressionne. Heureusement, une capacité permet d'entrevoir le monde parallèle avant de traverser un portail, ce qui évite les erreurs de calcul. Loin du gimmick, cette alternance de dimension est une vraie réussite. Même les vétérans du genre verront dans le monde d’Axiom Verge 2 un labyrinthe exigeant qui offre un vrai challenge dans son exploration.

Pour accéder à ce monde parallèle, le joueur doit utiliser un petit drone pilotable. Si les contrôles de ce petit robot sont loin d’être désagréables, ils ne sont pas parfaits pour autant. Les combats manquent de panache, car le robot use d’une scie pas bien efficace. De plus, il faut régulièrement user d’un grappin lors des phases de plateforme. Ce dernier s’accroche automatiquement aux coins desdites plateformes, mais s’avère un peu trop capricieux. Il n’est pas rare de manquer un saut décisif et mourir, car la pince ne s’est pas accrochée. Ce ne serait pas problématique si l’utilisation du robot était ponctuelle, mais il n’en est rien. Sur l’intégralité de l’aventure, le joueur passe près de la moitié de son temps aux manettes du petit drone. L’imprécision du grappin couplée à des combats moins plaisants qu’en forme humaine occasionne des séquences frustrantes. Dommage.

Conclusion