Comme à son habitude, Devolver Digital déniche des titres originaux, parfois décalés, assez souvent très violents. Pour le coup, Boomerang X réunit les deux. Développé par le studio DANG, ce jeu d’action à la première personne vous plonge dans une ambiance japonisante face à de très nombreux ennemis. Pour vous défendre, un gros shuriken sur lequel il est possible de se téléporter, donnant un rythme extrêmement vif aux combats. Une feature suffisante pour s’y intéresser ?
Pour le moment seulement disponible sur PC et Switch, Boomerang X est passé au contrôle technique pour sa version hybride. Sur la console de Nintendo, le titre est évidemment moins joli que sur une bonne bécane, avec un peu d’aliasing (même si ça reste largement acceptable). Et côté fluidité, cela dépendra du mode docké / portable. Sur une TV, Boomerang X sur Switch souffre de quelques saccades, souvent entre deux vagues d’ennemis. En portable, vous rencontrerez des chutes de framerate dans les arènes les plus grandes. Rien d’injouable, mais pour un jeu avec un gameplay aussi fluide, on repassera niveau confort. Enfin, nous avons eu droit à deux crashs sur Nintendo Switch, l’un en docké, l’autre en mode portable.
Notre cher Link serait sans doute jaloux de ne pas avoir un boomerang aussi efficace que dans Boomerang X. Car non seulement l’arme découpe des créatures dans tous les sens, mais il est possible de se téléporter à tout moment dessus. Un pouvoir qui constitue, avec le gameplay, l’intérêt principal du jeu du studio DANG, en marge d’une structure et d’un enrobage trop classique, très “old-school”. Pour résumer les choses, le titre est une succession d’arènes plus ou moins grandes, parfois très verticales, dans lesquelles il faudra venir à bout de plusieurs vagues d’ennemis. Le tout est entrecoupé de brefs couloirs où il n’y a pas grand chose à voir ou à faire, si ce n’est admirer la jolie direction artistique du soft. En chemin, vous trouverez de quoi augmenter votre barre de vie ainsi que de nouveaux pouvoirs. Sans oublier les quelques discussions avec votre copain mille-pattes, qui viendra de temps en temps vous conter l’histoire de l’île où vous vous trouvez.
BOOMS ET DES BANGS
Vous l’aurez compris, les affrontements et le gameplay de Boomerang X occupent quasiment toute la place. Et heureusement, ils sont très réussis. Les phases d’action sont vives et jouissives, principalement grâce au système de téléportation, capable de satisfaire vos plus doux rêves de combats aériens exagérément stylés. Il sera ainsi possible de s’élancer dans les airs et de gagner en vitesse avec un bon lancé, ou au contraire, utiliser la téléportation pour se dégager rapidement de la mêlée. Vous devrez aussi régulièrement contourner les adversaires afin de les battre, la plupart ayant leur point faible dans le dos. Et attention aux crevasses de certaines arènes, susceptibles de vous faire perdre de la vie. Il faudra alors lancer son arme dans les airs pour revenir dans le match. À noter qu’il est possible d’interrompre la trajectoire d’un saut à l’aide d’un seul bouton et de rappeler instantanément votre arme, pour rattraper un tir ou agir plus vite après ce dernier.
Boomerang X - Combats dans une bien étrange forêt (Gameplay / Switch)
Avis donc aux victimes de “mal des transports” face aux jeux à la première personne survoltés : certains passages de Boomerang X demandent de réagir très vite, notamment à cause (ou grâce) au nombre souvent délirant d’ennemis à l’écran. À ce propos, rassurez-vous, pour passer une vague, il faudra seulement réduire à néant un nombre précis de créatures, ornées d’un logo jaune. C’est là que le pouvoir de ralentir quelques instants le temps au moment de charger son coup devient indispensable, car il octroie un peu de répit, permet de se repérer dans l’espace - entre les monstres et les pièges il y a de quoi faire -, prendre le temps de viser mais surtout de faire des “finish moves” particulièrement classes. Dans Boomerang X, la notion de satisfaction personnelle après avoir réalisé une belle action occupe une place importante.
D’ailleurs, tant qu’on parle du nombre d’ennemis à l’écran, sachez qu’ils ne sont pas là pour faire beau, et qu’ils représentent aussi bien un danger qu’un moyen d’être plus efficace. L’ensemble des pouvoirs demandent en effet de tuer des adversaires pour pouvoir être rechargés ou tout simplement activés. Cela comprend la capacité de ralentir le temps, mais aussi le tir à fragmentation (sorte de fusil à pompe qui se débloque après avoir tué au moins deux démons en un lancé) et l’attaque aiguille (en abattant trois monstres avec le tir à fragmentation). Ce dernier est particulièrement pratique, puisqu’il permet d’achever quasiment toutes les créatures en un seul coup, tant qu’elles ne sont pas protégées par un bouclier. L’un dans l’autre, Boomerang X pousse intelligemment le joueur à être offensif, et cela participe au plaisir qu’on en retire.
RETOUR DE BATON
Pendant pratiquement toute l’aventure - comptez environ 5h -, le studio DANG parvient à rythmer assez admirablement la progression, avec des arènes aux ambiances et au level design variés, un bestiaire qui l’est tout autant, jouant régulièrement sur l’effet de surprise entre deux vagues, avec des créatures à la taille parfois démesurée. Le tout étant accentué par la chouette BO du titre. Il nous a toutefois semblé que Boomerang X se lâchait un peu trop sur la difficulté vers la fin du jeu, notamment pour l’avant-dernière zone, trop grande et presque inadaptée au gameplay (on y passe le plus clair de son temps à chercher les ennemis obligatoires).
Lorsque vous aurez bouclé Boomerang X, il sera possible de lancer un New Game Plus : la structure du jeu restera identique mais les monstres seront différents et féroces d’emblée (avec des créatures qui arrivent normalement plus tard dans l’aventure). Vous aurez aussi en votre possession tous les pouvoirs. Même en New Game Plus, vous pourrez toujours accéder à toutes les arènes depuis votre partie de base.
Boomerang X - On affronte une scie circulaire géante (Gameplay / Switch)
Au rang des autres petits défauts, on pourra aussi évoquer la visée automatique, quasiment indispensable sur Switch, qui ne sait plus où donner de la tête quand il y a trop de monstres à proximité. Et le système de téléportation peut de temps en temps paraître un peu injuste, lorsque la trajectoire du boomerang est déviée par une créature / un obstacle, ou que l'on perd bêtement un PV en faisant le mariole dans les airs (surtout que les emplacements pour gagner de la vie sont rares et ne se régénèrent pas au cours d’une bataille). Sinon, c’est presque un sans faute. Même le boss de fin a le mérite d’être plutôt marquant. Une bonne surprise.
Points forts
- Un gameplay vif et jouissif
- Bestiaire varié qui l’exploite
- Le level design des arènes
- Pouvoirs bien pensés qui poussent à être offensif
- DA et BO efficaces, vraiment dans le ton
Points faibles
- Un manque d'à-côtés qui peut décevoir
- Le pic de difficulté vers la fin, soudain et mal géré
- Ralentissements sur Switch (portable)
Note de la rédaction
Avec Boomerang X, le studio DANG va à l'essentiel et exploite avec brio un gameplay vif et jouissif, qui autorise les plus belles chorégraphies sanglantes. La grande star du titre, c’est un système de téléportation permettant de se déplacer instantanément (et à volonté) sur son arme. Pratique pour contourner les ennemis, foncer vers ces derniers ou bien se sortir de situations difficiles. Boomerang X va vite, très vite, mais sait récompenser les joueurs qui prennent des risques, avec de chouettes pouvoirs qui s’activent seulement en tuant des monstres. Le titre place l’action au cœur de son expérience, si bien qu’il peut se résumer à un enchaînement de combats entrecoupés de brefs couloirs où il n’y a pas grand chose à faire, si ce n’est regarder la jolie patte artistique du studio DANG. Un point qui pourra décevoir, mais qui reste d’après nous secondaire, tant le gameplay de Boomerang X est efficace, et tant son aventure - certes courte (environ 5h) - est bien rythmée. Une belle surprise pour les fans de jeu d’action à la première personne.