Après une sortie sur Apple Arcade fin 2019, Lego Builder’s Journey revient sur PC et sur Nintendo Switch, dans une version « étendue ». Puzzle-game charmant dans la veine de Monument Valley, le titre est de plus sublimé par l’apport du ray-tracing sur PC. C’est d’ores et déjà un des plus beaux jeux de l’année.
De l’univers Lego en jeux vidéo, on connaît surtout les nombreuses adaptations de licence dont l'efficacité n’est plus à prouver : de Star Wars à Harry Potter en passant par Indiana Jones, DC et les Avengers, les briques colorées ont su capter un énorme pan du la pop culture et séduire un large public. Lego Builder's Journey est un peu différent : ici, point de héros à cape rouge ou à sabre laser et encore moins de quelconque licence. Lego Builder’s Journey embrasse le style « indé » et s’applique à dérouler une formule pleine de charme essentiellement basée sur les puzzles et une narration tout en discrétion. Le tout fait forcément penser à Monument Valley.
Lego Builder’s Journey, met en scène deux personnages Lego anonymes, que l’on devine être un adulte et un enfant. Et vous, tel un gosse devant sa boite de jeu, devez leur construire le chemin adéquat pour les faire traverser toute une suite de tableaux. Entièrement faits de briques en plastique, les décors varient et s’assombrissent au fur et à mesure de l’avancée des deux héros. L’histoire est simple, sans aucune parole, mais le tout affiche une certaine poésie appuyée par de douces pistes musicales pleines de notes apaisantes. L’expérience est des plus zen et vous permet d’expérimenter avec les moyens donnés à chaque niveau.
Très accessible, malgré quelques ratés
Attraper des morceaux de briques pour créer un pont, faire tourner un cylindre pour démarrer un moteur, déplacer les bonnes tuiles au bon endroit pour que les mini explorateurs puissent rentrer chez eux… Le gameplay est d’une simplicité enfantine et les énigmes sont globalement très abordables. Dans la dernière ligne droite, cependant, l’ensemble se complexifie quelque peu en nous laissant avec très peu d’instructions et tout un tas de briques à notre disposition. La progression est alors un peu plus libre, mais aussi plus frustrante, car on a du mal à comprendre ce que l’on attend réellement de nous. Ce déséquilibre est d’autant plus regrettable que le reste s’avère très progressif et idéal pour les enfants, certes aidés des parents.
Au rayon des défauts, on peut également citer la maniabilité à la souris, qui manque parfois de précision. Il faut ainsi rappeler que Lego Builder’s Journey est à la base un jeu iOS et donc pensé pour le tactile. La transposition à la souris se veut le plus simple possible (clic unique pour attraper une brique et la faire tourner, clic long pour la poser ou la récupérer), mais quelques ratés dus à la vue isométrique rendent régulièrement le positionnement des briques difficiles. Même topo pour la prise en main à la manette, qui permet de passer d’une brique à l’autre facilement, mais dont le déplacement via les sticks reste problématique.
"RTX On" et la magie opère
Ces petits défauts n'entament cependant pas vraiment le plaisir que l’on a à parcourir le jeu, d’autant plus que nous n’avons toujours pas abordé son énorme point fort : sa beauté sur PC, en grande partie grâce à l’apport sur ray-tracing. Il faut ici préciser que, si vous êtes possesseurs d’une carte GeForce RTX (à partir de la 2060), vous pourrez profiter d’une « illumination globale » qui sublime totalement l’expérience. Jamais l’on n’a vu de Lego aussi réaliste dans un jeu vidéo, grâce à un formidable travail de rendu des textures, des éclairages, des reflets et des ombres. Pour se rendre compte de l’apport du ray-tracing, vous pouvez tout simplement le désactiver dans les options (voir les images ci-dessous). Le titre, dans cette configuration, reste très joli, mais le RT apporte un réalisme inédit et donne la sensation d’être face à de véritables briques colorées, animées comme par magie. Et pour profiter d’une bonne fluidité, le titre est également compatible avec le DLSS de Nvidia, que l’on vous conseille fortement d’activer.
A gauche : ray-tracing activé. A droite : ray-tracing désactivé
En plus d’être un puzzle-game charmant, Lego Builder’s Journey est donc une excellente démo technique pour le ray-tracing, le genre de titre que l’on achètera pour se prouver de l'intérêt de cette technologie d’affichage. En revanche, le plaisir reste de courte durée, car le tout se boucle en deux, voire trois heures, pas plus. Et une fois l’histoire achevée, il est difficile de trouver un intérêt à relancer une partie en l’absence de quelconque mode supplémentaire (un mode « bac à sable » par exemple aurait été bienvenu.). À vous de voir, si, pour 16,99 euros sur Steam, l’expérience vaut le coup d’être vécue. Mais si vous avez un PC doté d’une carte graphique GeForce RTX et que vous n’êtes pas allergiques au genre du « puzzle-game contemplatif », on ne peut que vous encourager à sauter le pas.
Points forts
- Un puzzle-game bourré de charme
- Une histoire aussi simple que jolie
- Une superbe démo technique pour le ray-tracing
Points faibles
- Une aventure très courte (2 à 3 heures)
- Pas de rejouabilité
- Quelques soucis de prise en main
- Une dernière partie à la progression moins fluide
Note de la rédaction
Lego Builder’s Journey est avant tout un charmant puzzle-game bourré de poésie, accessible - avec parfois quelques pointes de frustration - et capable de nous faire retomber en enfance en quelques secondes. Inspiré de Monument Valley, le gameplay est simple et efficace, même si la prise en main à la souris connaît quelques ratés. Mais nous sommes aussi face à une démo technique imparable pour le ray-tracing, tant le jeu gagne en beauté et en réalisme lorsque celui-ci est activé. Nous n’avons pas peur d’écrire que c’est d’ores et déjà - et à sa façon - un des plus beaux jeux de l’année. Un trip visuel qui s’avère en revanche très court (2 à 3 heures) qui se rangera au fond de son catalogue Steam une fois terminé, avec toutefois le souvenir d’avoir passé un très beau moment.