Difficile de ne pas avoir été emballé par Hood : Outlaws & Legends lors de son annonce. Dans un trailer explosif, Robin des Bois et sa bande échappaient à mille et un dangers, réclamant l’argent du peuple dérobé par les nobles. Un cadre parfait pour un titre multi mêlant PvP et PvE, mais aussi infiltration et action, dans une sorte de mix entre Payday, For Honor et Assassin’s Creed. Un cocktail gagnant ? On vous répond.
Ce test a été réalisé sur la version PlayStation de Hood : Outlaws & Legends. De PS4 à PS5, le titre reste plus ou moins le même, avec forcément un framerate et une résolution plus basse sur ancienne génération. Nous avons aussi noté des chargements de texture plus longs sur old-gen. Toutefois, le matchaking reste laborieux sur les deux versions.
À l’image de Payday, Hood : Outlaws & Legends est un jeu d’action-infiltration multijoueur où il faut coopérer pour s’emparer d’un butin, avec pour contexte la légende de Robin des Bois. En début de partie, le joueur peut ainsi choisir parmi un casting de quatre héros. On retrouve bien évidemment celui qui “vole aux riches pour donner aux pauvres”, Robin des Bois himself - équipé de son fidèle arc - mais aussi Marianne, également spécialisée dans l’art de la discrétion et du combat à distance. Sans oublier John (Petit Jean) et Tooke (Frère Tuck), deux armoires à glace qui font principalement office de tank. Pas besoin d’avoir chacun des personnages dans son groupe pour lancer un cambriolage. Même si, comme d’habitude, faire varier la composition s’avérera utile pour remporter la victoire. Les parties se déroulent à 4 contre 4, contre un groupe ayant le même objectif que vous : mettre la main sur le précieux magot.
Mais il n’y a pas que les autres joueurs qui s’invitent à la fête. Dans Hood : Outlaws & Legends, les niveaux sont remplis de gardes qui feront tout pour protéger le butin. Le titre mélange donc PvP et PvE. Dès que l’infanterie vous apercevra, elle attaquera et déclenchera même l’alarme, donnant aux quatre autres hors-la-loi la position de celui qui ne s’est pas tenu à carreau. Un détail qui incite, en principe, à rester discret. Hood intègre d’ailleurs des mécaniques classiques du genre, comme les hautes herbes pour se dissimuler. Mais l’approche furtive se substitue très rapidement à l’attaque frontale. Déjà car, lors de nos parties, nous sommes rarement tombés sur des compagnons qui souhaitaient agir ainsi. Et surtout car cette stratégie ne récompense que très peu le joueur (à part pour de l’XP voire le “beau jeu”) et n’est aucunement pénalisante quand elle n’est pas respectée. Dommage pour un jeu d’action / infiltration.
Hood : Outlaws & Legends - Robin des Bois prend les armes en 4K sur PS5 (Gameplay)
Attention la casse
Sur Hood : Outlaws & Legends, il n’est donc pas rare que les cambriolages tournent au vinaigre. Résultat : le casting de héros paraît fade, peu complémentaire, car soudain perçu quasi-uniquement par le prisme de l’offensive. Dans les faits, une seule caractéristique peut vraiment encourager à faire varier l’effectif : Tooke est capable de régénérer ses frères d’arme s’ils se trouvent à proximité (seul moyen de regagner de la vie), John a assez de force pour ouvrir les herses façon Kratos, alors que Robin et Marianne peuvent faire tomber des cordes pour prendre de la hauteur. Mais ces atouts tombent rapidement à l’eau. Vos coéquipiers seront rarement à proximité pour se refaire une santé - à moins de jouer entre amis -, les herses peuvent facilement être contournées, et les cordes sont sous-exploitées. Et ce ne sont pas les capacités uniques à chaque héros, qui s’activent en enchaînant les kills, qui relèvent la barre. Ces dernières prennent bien trop de temps à se charger pour avoir un quelconque impact dans le feu de l'action.
Vous vous retrouverez donc très régulièrement à courir d’objectif en objectif, sur six cartes joliment réalisées mais similaires du point de vue du level design, et surtout trop grandes pour ce que le jeu a à offrir. Car pour l’heure, Hood : Outlaws & Legends ne comprend qu’un seul et unique mode de jeu, qui se déroule systématiquement de la même manière : dérober au Shérif la clé de la salle au trésor, l’ouvrir, transporter le coffre jusqu’au point d’extraction et actionner un treuil pour repartir avec le magot. À partir de là, c’est le jeu du chat et de la souris. Si l’équipe adverse s’empare de la clé avant vous, il faudra espérer qu’elle déclenche l’alarme ou que l’un de vos coéquipiers l'aperçoive pour ensuite attaquer. Rebelote si vous avez perdu la trace du coffre. Jusqu’à tenter de sauver quelques pièces lors de l’extraction.
Touche du bois
La routine s’installe donc très rapidement dans Hood : Outlaws & Legends. L’emplacement des gardes et de la salle au trésor ne change jamais, ce qui encourage encore plus à foncer tête baissée lorsque la zone est familière. Toutefois, malgré de sérieux problèmes d’équilibrage et de contenu, le titre offre quelques bons moments. Prendre à revers ses ennemis grâce à la capacité de Marianne, qui peut devenir invisible, fonctionne bien. Tout comme le fait de se cacher dans les fourrés avec Robin en attendant l’équipe adverse, dans l’espoir de réaliser un headshot. Des qualités que l’on est en droit d’attendre de n’importe quel TPS multijoueur mêlant action et infiltration. On ne peut en revanche pas en dire autant des affrontements au corps-à-corps, ni passionnants, ni tactiques. Vous l’aurez compris, dans un cas comme dans l’autre, on peine à être pleinement satisfait des sensations de Hood : Outlaws & Legends.
Malheureusement, la réalisation n’arrange pas les affaires du jeu. Outre une jolie direction artistique, les animations de Hood : Outlaws & Legends sont mollassonnes et parfois maladroites. Sans parler des bugs visuels et du matchmaking laborieux. D’autant que le titre ne fait pas grand chose pour inciter le joueur à revenir : il n’y a simplement aucune cinématique pour introduire / développer l’univers et l’évolution des personnages ne rime à pas grand chose, si ce n’est quelques éléments cosmétiques et des atouts passifs. Toutefois, il ne s’agit ici que du lancement du jeu, et un nouveau mode ainsi qu’une carte inédite arriveront très bientôt. Mais pour l’heure, Hood : Outlaws & Legends parvient tout juste à attiser la curiosité.
Points forts
- Jolie direction artistique
- Une formule attrayante
Points faibles
- Mode cambriolage à revoir entièrement
- Un seul mode de jeu au lancement
- L’infiltration, pas du tout valorisée
- Les combats au corps-à-corps
- Casting de héros sous-exploité
- Pas mal de bugs visuels
Avec son seul mode de jeu au lancement et son équilibrage fort douteux, il est en l’état difficile de recommander Hood : Outlaws & Legends. Car malgré une jolie direction artistique et un concept qui attise la curiosité (à défaut d’être original), le titre de Sumo Digital manque la cible sur pratiquement tous les points. Les missions de cambriolage, intérêt principal du jeu, peinent à créer le moindre sentiment d’accomplissement, tant elles se transforment coup sur coup en jeu de chat et de la souris. Vous passerez ainsi votre temps à courir sur des cartes bien trop grandes, dans l’espoir de tomber sur un ennemi à abattre. De plus, l’approche furtive, pourtant bien mise en avant sur le papier, n’est absolument pas valorisée, et les séquences d’infiltration deviendront rapidement des bains de sang. Des bains de sang en prime assez inintéressants, malgré quelques bons moments avec les armes à distance. Peut-être que Sumo Digital relèvera la barre au fil des mises à jour et ajouts de contenu ? Mais pour l’heure, Robin des Bois ne plante pas sa flèche dans le mille. Il se plante tout court.