Tout droit sorti de l’univers décalé de Snoozy Kazoo, Turnip Boy Commits Tax Evasion vous place dans la peau d’un navet accusé de fraude fiscale. Une situation particulière - surtout pour un tubercule aussi mignon - qui fera de vous le serviteur du maire du coin. Ce dernier souhaite rassembler plusieurs objets pour mener à bien ses petites affaires. Prétexte idéal pour vous faire voir du pays, dans la plus pure tradition d’un Zelda-like, le tout avec bien sûr un humour omniprésent.
On ne va pas se mentir, Turnip Boy Commits Tax Evasion est un jeu plutôt décalé. Il ne faut pas chercher en lui le Zelda-like qui vous retiendra pendant des heures (il en faudra environ trois pour approcher le 100%), mais plutôt une petite bulle de bonheur, courte certes, mais remplie de surprises. Le principal sujet d’étonnement, c’est d’ailleurs le choix de Snoozy Kazoo concernant la fraude fiscale. Suite aux accusations tenues par le maire, en début de partie, votre personnage n’aura qu’une envie : combattre le système et déchirer le moindre document qui lui passe sous la main. Un détail qui fait régulièrement mouche, par exemple lorsque le navet tombe sur un ouvrage à propos de la gestion d’argent, ou sur un document personnel de l’un des nombreux PNJ.
Car le tubercule n’est pas le seul à être au cœur de malversations. C’est aussi le cas de tout un casting de légumes qui peuplent le terrain de jeu. Carotte, oignon, myrtille, avocat, coquillette… tout le potager y passe, et chaque aliment a sa petite histoire loufoque à raconter. Le plaisir de Turnip Boy réside donc - en partie - dans le simple fait de se balader et discuter. Et il faudra se souvenir des gens que l’on a croisé, le titre nous imposant parfois de trouver un PNJ bien particulier pour avancer. Le tout joue de concert avec l'atmosphère globale, qui bénéficie d’un visuel et d’une bande originale soigné. On navigue donc avec pas mal d'enthousiasme dans l’univers sautillant, jovial et varié imaginé par le studio Snoozy Kazoo.
Salade d’idées
Mais Trunip Boy n’a pas que sa galerie de personnages hauts en couleur en réserve. Sous son air faussement simpliste, le titre renferme des mécaniques de jeu assez ingénieuses, qui rythment efficacement l’aventure. Pour récupérer les différents objets du maire, vous devrez en effet vous rendre dans différents “donjons” qui, même s’ils n’en ont pas l’air de prime abord, sont grandement inspirés des temples à la Zelda. En gros : un level design régi par l’obtention d’un objet / d’une capacité clé, des énigmes et ennemis sur le chemin, un boss ainsi qu'un nouveau cœur au compteur pour terminer. Dans ces lieux, Turnip Boy réussit régulièrement à nous surprendre, que ce soit via un document insolite que l’on s’empressera de déchirer, une rencontre inattendue ou, comme évoqué plus tôt, une chouette mécanique de jeu.
Car au-delà des coups à l’arme blanche et des esquives (qui offrent d’ailleurs des combats plutôt anecdotiques mais avec de bons feedbacks), Snoozy Kazoo vous met entre les mains un outil de choix : l’arrosoir. Avec ce dernier, il sera possible d’asperger des plantes et de faire pousser différents objets, comme des bombes ou des blocs de pastèque géants. Vous obtiendrez aussi rapidement la capacité de déplacer ces deux items, afin de faire rouler les explosifs jusqu’à des cailloux et libérer le passage, ou bien combler des crevasses avec l’énorme fruit. D’autres possibilités s’ajoutent par la suite, mais nous ne les citerons pas afin de préserver l’effet de surprise. Sachez juste que, au final, nous avons trouvé certaines de ces mécaniques sous-exploitées, sans doute tirées vers le bas par la faible durée de vie et le manque de contenu.
Turnip Boy Commits Tax Evasion - On va jusqu'au bout d'un donjon (Gameplay)
Surprise en surprise
Vous l’aurez compris, le titre de Snoozy Kazoo n’est peut-être pas très long, mais il propose une expérience complète et maîtrisée. Surtout qu’après avoir terminé la quête principale, il reste deux trois trucs à faire. En marge des zones obligatoires, Turnip Boy comprend des coins annexes renfermant des cœurs supplémentaires (bien pratique comme la vie peut descendre rapidement). Également, le Zelda-like ne vous crache pas tous ses secrets au visage, et laisse au joueur le soin d’aller vers des endroits précis du décor pour trouver des items cachés, ou vers les bons PNJ au bon moment pour recevoir une récompense - souvent un joli chapeau que vous pourrez porter. Le tout sans carte, ni journal de quête. Juste une chouette exploration au fil de l’eau.
Points forts
- Humour omniprésent
- Jolie BO et réalisation
- Des mécaniques bien pensées
- Une galerie de personnages décalés
- Surprend très régulièrement le joueur
Points faibles
- Durée de vie faiblarde (environ 3h)
- Des idées sous-exploitées
Avec finalement peu de chose, Turnip Boy offre une petite aventure haute en couleur, drôle et terriblement accrocheuse. Un constat qui tient en quelques mots : le “navet” qu’incarne le joueur, et la “fraude fiscale”, au cœur du titre. Avec ce mariage détonnant, le studio Snoozy Kazoo surprend régulièrement le joueur, grâce à son écriture et ses personnages totalement décalés. Mais sous ses blagues, Turnip Boy met aussi en place des chouettes mécaniques de jeu (quoique sous-exploitées) qui rythment agréablement l’aventure, avec en plus des donjons façon Zelda et quelques boss. Bref, un enrobage solide pour un noyau dur tout en douceur. A tous ceux qui recherchent une expérience légère et fun sur PC et Switch, vous pouvez y aller sans hésiter.