Annoncé lors du pré-show des derniers Game Awards, Loop Hero s’adresse directement aux adeptes du rogue-lite et du gros pixel. Mêlant quelques éléments de deck building et une bonne dose d’automatisation, le dernier jeu édité par Devolver a de quoi ravir les indécis en quête d’une expérience à lancer entre deux parties d’un titre de plus grande envergure. Cela tombe bien, car on dirait que c’est exactement ce pour quoi il a été conçu.
Un héros amnésique, un monde à reconstruire, des monstres à pourfendre… Les prémices de ce Loop Hero sont on ne peut plus classiques. C’est loin d’être problématique, car l’originalité de rogue-lite tient avant tout à son concept. Pour reconstruire son univers, le chevalier incarné par le joueur doit récolter de multiples ressources pour bâtir un campement et l’élargir au fil des runs. Il pourra ensuite les dépenser dans le bâtiment de son choix pour améliorer ses capacités ou débloquer du contenu. Ainsi il pourra augmenter son nombre de potions de soin, perfectionner son équipement de départ, etc.
ALT + TAB
Concrètement, comment se déroule une run de Loop Hero ? En premier lieu, une boucle générée aléatoirement se dessine sur un damier. Sur cette route se tiennent quelques blobs dont il sera aisé de se défaire. Une fois vaincus, ces monstres laissent derrière eux des cartes parmi une sélection effectuée avant le lancement de la partie. Ces cartes sont à disposer sur le damier et sont de natures variées. Ainsi, poser une carte Montagne augmente le nombre de points de vie maximum du héros tandis que placer un manoir de vampire fera apparaitre un suceur de sang sur le chemin. Il faut donc prendre en compte le terrain et les cases adjacentes pour constituer une aire de jeu optimale. Diminuer le nombre d’apparitions ennemies avec une lanterne ou les exécuter instantanément une fois un certain seuil de PV atteint, voilà des exemples de tuiles pouvant être disposées. Le joueur contrôle donc complètement le challenge qui lui est opposé. Il est tentant de placer un maximum d’opposants sur le terrain, car chaque ennemi vaincu peut offrir ressources ou équipement, mais cela peut être risqué. Un groupe d’adversaires trop puissant peut mettre fin à une run très rapidement. Notre héros tourne donc en rond sur ce parcours, jour après jour. À chaque fois que le soleil se lève, un nouvel ennemi est généré par la carte correspondante. Il est plutôt satisfaisant de voir son avatar se défaire de ses adversaires sans lever le petit doigt, car oui les combats sont automatiques.
L'issue des affrontements repose sur les statistiques de notre avatar. Après avoir occis des monstres, il récupère différents équipements remplissant son inventaire. Si ce dernier ne dispose plus de cases vides, les objets les plus anciens sont instantanément convertis en ressources. Le joueur peut donc s’équiper d’armes, de boucliers, d’anneaux, de tomes de magie, etc. Du grand classique pour quiconque a déjà eu vent d’une œuvre d’Heroic Fantasy. Tous ces équipements impactent directement les statistiques du personnage et lui permettent de gagner en vitesse d’attaque, en dégâts ou en résistance. Cette base est simple, mais les animations en pixel art, les différentes classes et les ennemis de plus en plus nombreux parviennent à rendre les affrontements plaisants à suivre. De plus, les effets audios digitalisés ont une texture rétro très plaisante.
Sessions courtes recommandées
La composante rogue-lite veut que les essais deviennent de plus en plus concluants. Toutefois, si le joueur craint de trouver la mort au prochain affrontement, il peut regagner son campement en conservant 60% de son butin avec lui. S'il trouve la mort, ce taux sera réduit à 30% Plus expérimenté et mieux équipé, le joueur progresse à chaque run. En tenant suffisamment longtemps, il pourra affronter le boss du chapitre qui lui demandera d’avoir composé son build avec intelligence. En passant au chapitre suivant, la difficulté monte d’un cran et pour parvenir à atteindre le boss suivant, le héros pourra choisir une classe parmi celles qu’il aura débloquées. Le voleur peut donc infliger des coups critiques tandis que le nécromancien se bat par squelette interposé. On regrette que le tout ne paraisse toujours très bien équilibré tant ce dernier semble bien plus efficace que ses collègues. Dommage également que ces classes mettent un certain temps à se rendre disponibles. Il nous aura fallu 8h pour débloquer le nécromancien et entretemps plusieurs runs nous ont semblées trop redondantes.
Cette répétitivité tient au fait que l’amélioration du campement et le déblocage de contenu nous ont paru trop lents. Ainsi quelques séances de grind sont nécessaires pour rendre les parties plus prenantes, ce qui n’est pas toujours passoniant à cause des débuts de partie peu passionnants. Cependant, ce grief s’atténue largement lors de sessions plus courtes que celles effectuées pour ce test. On recommandera bien plus aisément Loop Hero pour des parties d’une trentaine de minutes plutôt que pour du grind de plusieurs heures. Il peut donc être un excellent compagnon de pause déjeuner ou une expérience de choix à garder du coin de l'œil pendant une visioconférence qui s’éternise.
Points forts
- Le concept fait mouche
- Un pixel art sympathique et un sound design rétro du plus bel effet
- Un jeu qui nous laisse faire autre chose en parallèle
- Beaucoup d'améliorations à débloquer
- Des archétypes classiques mais efficaces
Points faibles
- Pas très adapté à de grosses sessions
- Des classes déséquilibrées
- La progression, un peu trop lente
Reposant sur un concept simple, mais efficace, Loop Hero a tout du petit jeu qu’on lance machinalement pour faire une petite partie et progresser quand l’envie nous prend. Si l’aspect automatique des affrontements n’a pas pour vocation à nous scotcher à notre siège, il en fait une application de choix pour les adeptes du multitâche et du alt+tab. Si on regrette que les débuts de run ne soient pas des plus palpitants et que du grind soit nécessaire pour arriver au vrai fun du jeu, il n’en reste pas moins un bon jeu pour ceux qui aiment être au four et au moulin.