Milestone Interactive n'a pas chomé sur la fin de la dernière décennie, synonyme de fin de génération de consoles. Entre les Ride, MotoGP, Monster Energy Supercross et MXGP, le studio milanais a pondu plus d'une douzaine de titres en 3 ans depuis 2018 (!). On attendait avec impatience le premier bébé adapté à une console next-gen, à savoir la PS5 et sa manette DualSense. 2021 nous offre ce premier jet avec la moto-cross et MXGP 2020, déjà paru sur PC et old-gen mi-décembre.
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Sixième épisode dédié au championnat MXGP, cinquième en cinq ans, ce dernier peut faire face à quelques obstacles malgré un vrai sentiment de progression technique sur la durée. Développé chaque saison avec peu de temps entre chaque opus, la stagnation guette et pourrait faire tache sur la nouvelle bête de Sony. On attendait donc une transition technique sans accroc d'abord et quelques surprises dans le contenu, assez terne lors des dernières échéances.
Un moteur tout neuf appelé PS5
Et dès le départ de la première course, les habitués de la saga ressentiront les subtilités de la PS5. Visuellement déjà, exit les chutes de framerate habituelle lors des passages avec une grande densité de pilotes. La modélisation des coureurs, motos et pistes reste dans les clous des derniers jeux, mention spéciale aux gouttes de pluie et morceaux de terre projetés sur l'écran lors des joutes intenses. Le plus marquant reste la fluidité des animations et en jeu. L'aspect next-gen se fait sentir, le titre évite les bugs de collisions frustrants même s'il pinaille sur certaines coupes de virages infimes. En outre, le design des différents circuits et leurs backgrounds ont été repensés, certains étant vraiment magnifiques par beaux temps, alors qu'en cas de sale météo c'est surtout le visuel boueux qui est à l'honneur. On retrouve aussi la même dynamique que les jeux MX de la série, à savoir former des sillons périlleux au premier passage avant de les exploiter aux tours suivants (surtout lorsque la piste est très boueuse). De quoi saliver en pensant aux prochains Ride, ME Supercross et MotoGP prévus par Milestone.
La carlingue reste équilibrée dans les libertés promises par MXGP 2020, puisque les novices pourront passer en physique standard afin de découvrir les exigences du sport en douceur, tandis que les hardcores gamers se jetteront sur la physique avancée et personnaliser la bécane à souhait (suspensions, empattement, rapport de transmissions, etc.). Il y en a sous la carrosserie, mais aussi dans la DualSense. Milestone a réalisé un travail de qualité sur cette dernière, des vibrations (réceptions de sauts, virages, et même moteur qui tourne à l'arrêt) en passant par la résistance des gâchettes en course et les effets sonores. Un délice.
Quand la carosserie sonne creux
Malheureusement, le père noël n'est passé qu'à moitié pour les fans de la série. Les sensations sont bien là, que ce soit en physique avancée ou standard, mais ne sont pas accompagnée d'un contenu digne de ce nom. Fer de lance de la plupart des jeux de courses en solo, la Carrière de MXGP 2020 se repose sur ses timides acquis. A l'instar de MXGP 2019, on détermine en prélude un sponsor pour avoir une moto aux réglages prédéfinis ou personnalisables, avant d'enchaîner les championnats au format plus ou moins rapide. C'est décevant, même si les coureurs licenciés, circuits officiels et moto du championnat MXGP sont de la partie. Les petites innovations en carrière apportées par la licence Supercross sont toujours bien lointaines. Les victoires ou résultats glanés sont sobrement illustrés par la vision de son pilote avec le trophée de fin de championnats, et il n'y a aucune action à réaliser entre les compétitions pour secouer un peu la fourmilière. Comme beaucoup de jeux du genre, MXGP peine à franchir ce cap pour lancer pleinement l'immersion.
L'évasion nommée Norvège
Pour le reste des possibilités offertes par le titre, on retrouve à nouveau le Playground, ex-Compound, comprenez le mode bac-à-sable de MXGP. Une map assez grande pour s'évader et réaliser les figures de son choix en toute liberté. Cette année, le décor norvégien de Nordland est superbe, et propose un dénivelé important au cœur de la forêt. Plusieurs défis en contre-la-montre et Waypoint (moyen de créer ses propres parcours en définissant le départ, l'arrivée et les checkpoints) habillent le cadre si jamais l'on souhaite mettre sa bécane en condition, avec les réglages de cette dernière à portée de main.
L'éditeur de circuit estampillé Milestone est toujours là, avec également un très beau background campagnard. Rien ne bouge au niveau de sa prise en main très rapide. Cependant, il n'y a désormais qu'un seul décor disponible, et les éléments mis en place ne sont encore pas personnalisables dans le design pour se distinguer et ajouter un peu d'âme au circuit. Terminons avec le mode online, que l'on aurait bien aimé jauger sur PS5, mais les serveurs online sont pour le moment totalement déserts. La rançon de la transition.
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Points forts
- Toujours aussi prenant du départ à l'arrivée
- Bien plus fin techniquement et visuellement
- La piste qui se dégrade en direct
- Le travail sur la DualSense
- Les décors du Playground et de l'éditeur
Points faibles
- Carrière toujours trop fade
- Certaines collisions à revoir
- Serveurs online vides
Au sortir des pistes boueuses sans gros dégâts, on peut dire que MXGP a réussi sa transition next-gen sur la forme. Les décors et les animations font preuve d'une belle finesse, et les sensations de courses, déjà d'un bon niveau sur le précèdent opus sont encore plus grisantes sur PS5. En outre, les équipes de Milestone ont fait preuve d'un gros travail sur la DualSense, de quoi pousser l'immersion encore plus loin et rendre les challenges encore plus passionnants. On regrettera simplement le manque d'inspiration toujours criant de la série dans ses modes de jeu, la carrière n'allant pas plus loin qu'un simple enchaînement de courses. C'est le prochain scrub périlleux à réaliser pour le studio milanais.