Quel bien curieux lancement que ce Cyberpunk 2077. Ses longues années de développement et les difficultés rencontrées au cours de celui-ci semblent s'exacerber avec l'arrivée des versions PS4 et Xbox One Fat, consoles sorties en 2013 et que l'encart ci-dessous concerne. Bien que Cyberpunk ait été envisagé comme un titre cross-gen, ou du moins annoncé comme tel, difficile aujourd'hui de nier que ces moutures ont dû être un véritable problème pour CD Projekt. Leur état nous invite quoi qu'il en soit à vous conseiller de vous détourner de ces versions.
Lorsque vous lancerez Cyberpunk 2077 sur les versions d'origine de la dernière génération de consoles, c'est à dire sorties il y a sept ans, vous serez peut-être agréablement surpris. Effectivement, si dès les premiers instants, le manque de finesse des textures ou des ombres saute au yeux, l'introduction que vous aurez choisie pourra sembler stable et afficher un framerate constant, même lors, par exemple, d'une course poursuite tout en offrant un visuel acceptable. Cela ne durera qu'un temps.
Il ne sera pas nécessaire d'avancer beaucoup pour voir la version du jeu sous son véritable jour. Dès vos premiers pas dans Night City, vous constaterez en premier lieu que la ville a été amputée d'une grande partie de sa population et de sa circulation. Vous trouviez Cyberpunk vide sur PC ? Essayez les versions consoles. Outre le fait que cette absence de vie saute littéralement aux yeux, c'est aussi dans les artifices utilisés par CD Projekt pour tenter vainement d'épargner les performances en jeu que réside le bris d'immersion de Cyberpunk, qui supprime de nombreux effets d'explosion, d'armes, ou de fumée tout en mulitpliant à outrance les clones des rares passants qui errent ici ou là pour éviter au maximum d'afficher trop de modèles différents. Là où les boîtes de nuit fourmillent d'ordinaire de danseurs et de fêtards, elles sont ici à peine étoffées de quelques personnages, semblant posés là comme deux ou trois éléments de décor. Night City en prend un sacré coup et le plaisr de jeu aussi.
Mais ce n'est pas tout. Le titre peine quasi constamment dans son open world à afficher les textures des environnements, donnant à certaines rues des aspects que l'on croirait, définition très fluctuante oblige, issus d'un open world totalement anachronique. Particulièrement notable à pied, les problèmes de texture se décuplent une fois au volant d'une voiture. C'est bien simple, le clipping est omniprésent et les consoles semblent tellement courir après le joueur qu'elles se permettent parfois de ne pas afficher des portions de route ou des ponts entiers. Très terne, Night City vous plonge dans un flou constant et perd clairement de sa superbe. Difficile d'imaginer un seul instant que l'affichage soit en 1080p.
Gameplay maison capturé directement sur PS4 Fat
Le framerate n'est pas non plus en reste et il n'est en aucun cas nécessaire d'avoir un œil expert pour comprendre que le 30 images / seconde n'est jamais atteint et l'on se prend même à respirer un peu lorsque l'affichage est stable plus d'une petite minute. Les consoles semblent tellement souffrir qu'il faudra, par exemple, éviter à tout prix d'ouvrir un quelconque menu (coup de fil, carte, inventaire), lorsque vous êtes en mouvement faute de quoi vous pourrez déclencher de très longs freezes, qui peuvent conduire à faire purement et simplement crasher des scripts de mission. Le constat est également valable à pied et, dès que vous quittez les missions scénarisées et donc, plus maîtrisées, la navigation ou les combats en open world deviennent vite rédhibitoires. Notez qu'en outre, le jeu galopant toujours après les actions du joueur, il ne sera pas rare que des messages d'appel, par exemple, se superposent, entrent en conflits entre eux et provoquent des erreurs de scripts qui vous contraindront à recharger votre partie, quand le jeu ne crashera pas tout simplement.
Cyberpunk 2077 n'est pas qu'un jeu à graphismes, mais une partie de son plaisir vient de son atmosphère et de son souci du détail qui mérite d'être affiché nettement et d'une manière fluide, pour donner corps à la formidable ville de Night City et aux aventures excellentes que l'on peut y vivre. Ici, il faudra énormément de patience et d'indulgence pour accepter de passer outre ses défauts, qui soulignent encore une fois que Cyberpunk n'aurait jamais dû voir le jour sur les premières versions des générations actuelles. Notez que le jeu s'en sort mieux sur les version Pro et One X, que nous testerons sous peu, également, même si elles n'égalent certainement pas la version PC, seule manière aujourd'hui de profiter pleinement de l'expérience Cyberpunk 2077, en attendant la suite. Notez d'ailleurs que vous pouvez retrouver le test PC de Cyberpunk ci-dessous. La conclusion à retrouver en bas de page ne concerne que la version testée dans cet encart.
Gameplay maison capturé sur ONE Fat
Le test complet de Cyberpunk 2077, valable pour la version PC du jeu
Nous avons reçu un code PC de Cyberpunk 2077 le mardi 1er décembre. Un patch de 49 Go a peu après été appliqué à notre version, le rapprochant ainsi grandement de la version que vous obtiendrez dans le commerce, à quelques hotfix près.
Côté technique, notez que la version essayée était protégée par le gourmand système Denuvo, ce qui a entamé les performances en jeu. Pas d'inquiétude, le jeu sera bien proposé sans DRM pour le public, cette protection étant ici une simple précaution. Un test technique complet pour les versions PC arrivera également ultérieurement. Notre configuration de test était la suivante : AMD Ryzen 3700x 3,4Ghz / 16 Go de Ram / RTX 2070, ce qui nous a permis de jouer en 1440p en paramètres élevés, avec peu de ralentissements et en 1080p Ultra et Ray Tracing positionné en moyen avec un framerate quasi constant. Notez que nous ne pourrons pas montrer de vidéos du jeu avant le 09/12.
V, c'est vous
Dès les premiers instants du jeu, CD Projekt semble vous montrer que Cyberpunk 2077 sera avant tout une aventure qui n'appartiendra qu'à vous et que de vos choix découleront des conséquences palpables au fil de votre aventure. De quelle manière ? Tout d'abord en vous proposant de créer de toute pièce votre V. , personnage principal du jeu. De la tête aux pieds, littéralement, vous pourrez modeler votre avatar au gré de votre imagination, sans jamais vous interdire de nombreuses excentricités. Outre les traditionnelles coupes de cheveux, pilosités et autres tatouages, ce sont vos pupilles, vos tétons, vos implants, votre sexe et votre voix que vous pourrez aussi choisir. Si les curseurs de modification, quels qu'ils soient, ne sont pas d'une grande précision puisqu'il ne s'agit que d'une liste de modèles prédéfinis de chaque partie du corps, l'éditeur de personnage n'en reste pas moins tout à fait complet et devrait satisfaire sur ce point celles et ceux qui aiment à soigner l'apparence de leur personnage en jeu.
Mais si vous pouvez créer un V dans son intégralité, il ou elle ne sera pas pour autant une page blanche. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que le jeu vous place devant trois choix de « voie » avant même de vous lancer dans la partie. Ces voies représentent votre passé, prédéfini, que vous n'aurez que l'occasion de raconter et non de revivre, même si dans un cas comme dans l'autre, vous pourrez assister aux tout derniers instants qui vous rattachent à votre parcours antérieur, avant d'être remis sur des rails.
Des voies à l'impact modéré
Il convient donc de le préciser, les voies ne modifient en profondeur que les trois premiers quarts d'heure du jeu, après quoi, l'imposant prologue de Cyberpunk 2077 vous fera vivre la même quête, la même histoire et rencontrer les mêmes personnages. Qu'il soit Corpo, Street Kid ou Nomade, votre V redeviendra quoi qu'il arrive et très rapidement un mercenaire de Night City, toujours en quête de contrats juteux pour arrondir ses fins mois, mais également pour devenir une vraie légende en ville. Votre personnage est par nature téméraire et assoiffé de gloire, ce qui ne conditionnera pas pour autant l'intégralité de l'histoire, bien éloignée de cette pure quête de renommée qui nous a été maintes fois vendue dans les trailers, et c'est tant mieux. S'il aurait été aisé de croire que prendre possession de tel ou tel background aurait de vraies répercussions sur des éléments de l'histoire, ce n'est pas le cas dans les faits. Certes, de nombreuses lignes de dialogues additionnelles sont conditionnées par votre parcours de vie, mais elles ne modifient pas pour la résolution d'une quête ou le déroulement d'une trame plus générale. Tout juste nous a-t-il semblé, dans le cas d'une romance bien particulière, que les affinités se sont créées plus rapidement du fait de notre parcours, même si la finalité était la même. Pour le reste, si les choix de dialogues optionnels liés à votre voie nous ont semblé nombreux et toujours à propos, au même titre que la réaction de vos interlocuteurs face à eux, leur impact n'est finalement qu'assez ornemental, destiné avant tout à donner un peu d'épaisseur à votre vie et favorisant ainsi l'immersion et l'identification à votre personnage.
Il n'y a d'ailleurs pas de système d'alignement dans Cyberpunk 2077. Bien que divisée en quartiers eux-mêmes dominés par des gangs différents, il ne sera pas possible, au global, de prêter allégeance à l'une ou l'autre des factions de la ville de Night City. Les choix existent, que l'on ne s'y trompe pas, et vous aurez plus souvent qu'à votre tour à choisir à quelles personnes ou gangs faire confiance pour faire avancer votre histoire. Mais c'est avant tout vos intérêts que vous chercherez à servir, car Cyberpunk 2077 introduit un certain sentiment d'urgence dans sa narration, un peu à l'image d'une course pour retrouver Ciri dans The Witcher 3, sans pour autant que la dissonance entre flânerie, exploration et nécessité de célérité pour résoudre la quête principale se fasse autant sentir dans la précédente production de CD Projekt. Il est à noter que l'on retrouve aussi cette notion d'introduction compartimentée que l'on pouvait apercevoir dans The Witcher 3, avec lequel Cyberpunk 2077 ne peut qu'être comparé. Ainsi, vous ne serez pas immédiatement parachuté dans l'open world, mais aurez tout de même accès au premier quartier de Night City, afin de prendre contact avec les différents types de missions que vous pourrez accomplir pour parfaire votre renommée, mais également engranger suffisamment d'eddies, la monnaie du jeu, pour améliorer votre équipement et vos implants, mais nous y reviendrons plus bas.
C'est une chose qui a été martelée pendant toute la campagne de promotion du jeu : le style est supposé tout faire dans Night City. En l'occurrence, vos vêtements seront aussi vos statistiques. Allant du banal à l'épique, les différentes fringues du jeu peuvent être aussi sobres qu'excentriques. Problème : si vous êtes amateur de l'équipement le plus performant, il faudra parfois s'accommoder d'une apparence assez moche si vous désirez équiper le chapeau, par exemple, offrant la meilleure armure. À moins que vous ne choisissiez d'aller chez des marchands vendant des vêtements au prix fort, vous ne pourrez pas toujours avoir une classe folle dans le jeu. Notez d'ailleurs que la Street Cred, jauge de réputation augmentant à mesure que vous réalisez des contrats, ne vous servira qu'à accéder à de l'équipement spécialisé, mais pas nécessairement beaucoup plus intéressant que celui que vous trouverez sur les ennemis.
Johnny Silverhand : une intégration déterminante et réussie
Nous vous parlions d'enjeux créant une urgence, et cette urgence naît d'une menace qui pèse au-dessus de votre tête : elle porte le nom de Johnny Silverhand, incarné par Keanu Reeves, bien entendu. Effectivement, si le prologue sert à poser les bases autour desquelles s'articulera le scénario de la trame principale, le jeu ne se lance véritablement qu'une fois Silverhand arrivé , cet emblématique musicien du groupe Samouraï et surtout connu pour avoir été, 50 ans plus tôt, un révolutionnaire anti-corpo, ces entreprises multimilliardaires qui dirigent le monde de 2077. Sans bien entendu vous révéler les tenants et aboutissants diablement bien amenés qui vous conduiront à avoir le désagréable zicos sur le dos 24h sur 24h, sachez qu'il s'agit de l'un des points forts et marquants du jeu, de ceux qui vous feront vous souvenir longtemps de Cyberpunk 2077. L'intégration de Silverhand, en plus d'être le point de départ de la trame principale, est surtout savamment orchestrée par les équipes de CD Projekt. La relation que votre V entretiendra avec lui dépendra surtout de vous et les dialogues avec Silverhand sont particulièrement nombreux et très souvent délicieux. Allez-vous intercéder en sa faveur lors de quêtes complexes ? Allez-vous vous rallier à sa vision des choses ? Johnny Silverhand n'est pas qu'un simple enjeu scénaristique, il est un ami, un ennemi, un conseiller, une personnalité charismatique rentre dedans, plus complexe qu'il n'y paraît, destiné à vous faire vous poser les bonnes questions sur le monde qui vous entoure. Des choix très importants sont liés à la relation que vous entretiendrez avec lui et auront une conséquence directe sur l'issue du jeu, mais pas uniquement.
Effectivement, et c'est aussi là que l'on retrouve cette science de la construction de quêtes chez CD Projekt, les interventions de Silverhand ne se cantonnent pas à la quête principale ou à ses moments clefs, bien au contraire. Lorsque vous vous y attendrez le moins, lors de la résolution, par exemple, d'une mission très secondaire et sans conséquence, vous demandant de retrouver un objet ou une puce particulière, Johnny surviendra, interagira avec vos actions, commentera l'évolution de la situation. Des plus triviales aux plus profondes, ses manifestations seront toujours un régal et également parfaitement intégrées à la tâche que vous serez entrain d'accomplir. Quitte à avoir Keanu Reeves au générique, autant l'exploiter au maximum et CD Projekt a compris que cette exploitation ne pouvait se faire qu'intelligemment : c'est le cas d'un bout à l'autre du jeu, qui, conformément aux déclarations de CD Projekt, est plus court que The Witcher 3, nettement plus court, même.
C'est un peu court, jeune homme ?
À moins que vous ne souhaitiez tout voir, tout lire, tout entendre – et croyez qu'il y a à voir, lire et entendre – la quête principale de Cyberpunk 2077 pourra être bouclée en environ 20/25 heures pour l'amateur de jeu en ligne droite. Le point de non-retour interviendra plus rapidement que vous ne pourriez le croire. Dans notre cas, alors que notre compteur de jeu affichait 50h, il ne nous restait plus que les activités secondaires à effectuer, sachant que nous avions souvent rechargé des sauvegardes précédentes pour essayer, par exemple, les différentes fins du jeu. Pour le 100%, donc, visez entre 50/60h de durée de vie en mode normal. Aussi est-il chaudement recommandé de prendre votre temps et de bien prendre contact avec ce Cyberpunk 2077 qui a beaucoup à offrir en parallèle de son histoire de base, même s'il faudra bien distinguer les types de contenus en présence.
Si vous vous attendiez à ce que chaque quête présente le même potentiel de surprise que certaines quêtes annexes à tiroir dans The Witcher 3, il conviendra de réviser vos espérances à la baisse. Certes, nous n'avons vu absolument aucune quête (à distinguer des activités, cependant), qui n'ait pas bénéficié d'un traitement scénarisé. Un peu à l'image des contrats de tableaux d'affichage de The Witcher 3, les fixers vous appelleront très régulièrement lorsque vous vous approcherez d'un point d'intérêt, afin de vous affecter à une mission. La majeure partie du temps, ces contrats consisteront en la récupération d'un objet ou la neutralisation d'un individu. Si beaucoup de ces quêtes profitent, comme mentionné plus haut, d'un vrai contexte et même parfois d'une mise en scène spécifique, ce qui est vraiment appréciable compte tenu du généreux volume de quêtes annexes de ce type, les situations sont toujours un peu les mêmes et leur résolution, très rapide, se concluent la plupart du temps par un simple coup de fil du commanditaire se contentant d'un laconique « Bien joué V, je clos le contrat ». Notez qu'en plus de cela, des activités très dispensables type : « une agression à lieu, neutralisez les assaillants » sont également proposées, mais ne présentent aucun intérêt autre que celui d'obtenir quelques eddies ou un peu de réputation.
Du contenu annexe parfois renversant
Cependant, parfois, et c'est aussi là qui réside l'importance de prendre le temps d'explorer le contenu, au détour d'un coup de fil habituel, c'est toute une quête annexe qui peut se mettre en chantier et, lorsque Cyberpunk 2077 se met à prendre le contenu secondaire à bras le corps, il devient tout simplement renversant. Il existe effectivement du contenu annexe aussi bon, sinon supérieur à la quête principale, pouvant vous conduire à une ou deux heures de contenu mêlant infiltration, enquête et rencontre de personnages qui eux-mêmes vous mèneront parfois à des missions ou des moments de vie particulièrement touchants. C'est d'ailleurs souvent là que Cyberpunk 2077 est le meilleur : dans sa narration, sa science de l'écriture tout simplement parfaite. Si vous prenez bien le temps d'explorer toutes les lignes de dialogues du jeu, vous vous rendrez compte du soin incroyable apporté à la psychologie des personnages, à leur passé, leurs tourments, mais également à la ville de Night City, qui existait sans vous et existera après vous. Ce sentiment de vivre des choses palpitantes sans pour autant empêcher la Terre de tourner est omniprésent et c'est là tout le génie de CD Projekt qui, en outre, a cherché à faire preuve d'une grande cohérence dans l'élaboration de ses quêtes.
En termes de science du script, Cyberpunk 2077 se pose là. Si, par exemple, vous n'avez pas récupéré à temps la récompense promise par un fixer mais que ce dernier se retrouve mêlé à la quête principale, lors de votre rencontre, l'option « avant que je vous parle de ce qui m'amène, vous me devez de l'argent pour tel contrat » est proposée, et une réaction de votre interlocuteur a été également prévue. Le jeu sait toujours vous rappeler vos actions passées, vos contrats remplis, et ce contenu, à côté duquel vous pourrez passer, mais pris en compte au détour d'une ligne de dialogue, donne un incroyable sentiment d'immersion et de cohésion dans l'univers du jeu.
Cependant, ces moments de grâce, aussi solides et inoubliables soient-ils, ne sont sans doute pas aussi nombreux qu'on l'aurait voulu, même si vous pouvez être rassuré à propos de la qualité d'écriture du jeu. Elle est excellente. Malgré tout, on ne peut s'empêcher de regretter que ce contenu qui marquera les joueurs pour longtemps ne soit pas plus prolifique, mais là encore, peut-être en attendions-nous trop. Notez d'ailleurs que nous avons pu nous essayer à trois fins différentes, elles-mêmes vous proposant de petits embranchements pour des séquences finales de très, très haute volée. Beau, touchant, superbement mis en scène... Cyberpunk 2077 sait conclure son aventure, a l'intelligence de ne pas rendre une fin plus intéressante ou meilleure que l'autre et il n'est pas une conclusion qui ne soit pas marquante.
En revanche, côté choix et conséquences, sur l'ensemble de l'aventure, le jeu nous a semblé parfois un peu timide, voire un peu trop subtil. Difficile donc, d'évaluer sur une seule session les impacts réels de certaines prises de décision. Nous avons bien vu, par exemple, que le fait d'épargner tel personnage permettait de le retrouver bien plus tard dans l'aventure, mais les vraies décisions, drastiques ne nous ont pas sautées aux yeux. Il faudra donc s'essayer une deuxième fois au jeu pour modifier la partie, ou du moins voir s'il est vraiment possible de le faire, partie que vous ne pourrez d'ailleurs pas, faire en New Game +, malheureusement absent du jeu.
Night City, mon amour
Comme il était facile de le percevoir, que ce soit dans le cadre de nos previews ou des différentes présentations, il est doux de se perdre dans Night City, qui est une ville incroyable et l'open world futuriste le plus cohérent que nous ayons vu jusqu'à présent. Si, certes, certains pourront déplorer que la mégalopole paraisse sans doute trop vide par endroits, que ce soit en population ou en circulation, notamment une fois le centre-ville quitté, la chose ne nous a pas plus dérangés que cela, car l'atmosphère changeante des quartiers suffit à favoriser une immersion de tout instant. La banlieue, le quartier Japonais, le quartier d'affaires, les quartiers pauvres, les superbes badlands... chaque environnement a bénéficié d'un soin tout particulier et il ne sera pas rare, pour le joueur contemplatif, de se plaire à simplement observer les détails fourmillants des architectures façonnées par les équipes de CD Projekt.
Ça ne vous a sans doute pas échappé, vous aurez souvent l'occasion de passer du temps au volant de voitures ou de motos. Sur ce point, Cyberpunk 2077 ne brille clairement pas. La physique des véhicules, qui sont parfois de vraies savonnettes, n'offre pas de sensations agréables, même si les motos s'en sortent légèrement mieux. S'il existe bien des quêtes liées aux courses auto, comprenez bien que vous les ferez davantage pour leur scénarisation que pour le plaisir pris à piloter les pourtant nombreux véhicules du jeu. Dommage.
Night City est le fruit d'un travail que l'on imagine titanesque. Un nombre tout simplement incalculable d'éléments ont été créés pour l'occasion. De la moindre publicité à la plus petite des échoppes, tout, dans Night City, respire la crédibilité (même si nous sommes toujours aussi dubitatifs quant à la présence terriblement envahissante de sextoys, dans la rue comme dans un bureau high tech, en tant que babioles à revendre). On sent qu'un amour incroyable a été porté aux architectures, aux quartiers, aux ambiances, qu'elles soient visuelles ou sonores. Night City est une ville aux atmosphères riches, qui prend des traits différents de jour comme de nuit, tant et si bien que l'on préférera souvent flâner dans les rues plutôt que privilégier le voyage rapide, même si cela suppose de multiplier les phases de véhicule qui elles, ne brillent clairement pas les sensations qu'elles procurent. C'est simple, une fois perdu dans Night City, nous n'avons plus envie de la quitter et il sera très dur de reproduire un monde ouvert urbain et futuriste qui parviendra à lui donner la réplique. C'est une ville qui se tient et surtout, qui existe.
Si, techniquement, le rendu est parfois assez éloigné des présentations officielles du jeu et qu'il faudra sans aucun doute une configuration extrêmement musclée et inabordable pour s'approcher de l'éclat visuel présenté dans les Night City Wire, Cyberpunk 2077 reste souvent splendide. Les intérieurs du jeu, qui ont une personnalité folle, sont superbement éclairés et pour peu que vous ayez la bécane capable de tenir la route en élevé / ultra, le jeu décroche parfois la mâchoire. Il offre également souvent des panoramas saisissants et, lorsque vous prenez de la hauteur, vous aurez tout loisir de ressentir le poids de la ville et sa capacité à engloutir les âmes qui y vivent. Le choix de la première personne est en tout les cas parfaitement justifié par la verticalité impressionnante de la mégalopole qui invite en permanence à lever les yeux. Et ce parti pris, qui arrive encore à faire grincer des dents, est pourtant terriblement bien exploité grâce à des idées de mise en scène particulièrement bien trouvées. Certaines séquences scriptées sont d'une rare intensité et nul doute que la vue subjective reste le meilleur choix pour immerger le joueur dans cet univers, et également lui donner un sentiment d'incarnation de son V plus pressant, à tel point que parfois, on se prend à affirmer que le jeu n'aurait pas été plus immersif s'il avait été proposé en réalité virtuelle.
Cependant, et même s'il aurait été bien utopique de le croire, cette verticalité qui vous appelle ne sera pas toujours récompensée pour l'explorateur qui aimerait bien voir ce qu'il se passe dans cette gigantesque tour aperçue au loin. Vous ne pourrez rentrer que dans les endroits clefs du jeu, il faut le garder à l'esprit. Cependant, si vous optez pour un implant de double saut, vous aurez l'occasion de constater qu'un travail énorme a tout de même été réalisé pour rendre de nombreux toits accessibles, ce qui aura une importance capitale si vous aimez multiplier les possibilités d'infiltration, élément sur lequel nous reviendrons plus bas. Enfin, sachez que la carte en elle-même n'est pas immense. Elle est de taille tout à fait raisonnable, entendons-nous bien, mais c'est davantage dans sa densité que dans sa superficie que Night City est imposante.
Un potentiel qui se révèle progressivement
Pour vous frayer un chemin dans tout ce contenu, vous aurez à votre disposition le choix de l'approche. Puisant clairement ses racines dans l'ADN de Deus Ex, entre autres, Cyberpunk 2077 vous permet de varier les plaisirs entre approche frontale et furtivité. C'est dans la première option que le jeu s'en sort le mieux, même si l'intelligence artificielle, sur laquelle nous reviendrons, nivelle l'une et l'autre des approches drastiquement vers le bas. Côté combats, donc, votre V disposera, au gré de ses quêtes d'un éventail de flingues et autres armes de corps à corps plutôt généreux. Côtés cracheurs, plusieurs types d'armes sont en présence. Les armes traditionnelles, chacune ayant ses propres stats et ses propres bonus, les armes cinétiques qui permettent de faire ricocher les balles sur les surfaces métalliques, les techniques, capables de tirer à travers les couverts peu épais et les intelligentes, aux balles à tête chercheuse. De ces différentes capacités, dont certaines ne sont exploitables que si vous avez préalablement équipé des implants cyber, découlent de bonnes sensations de combat. Cependant, il est possible que vous trouviez l'ensemble très limité en début de partie. Effectivement, Cyberpunk 2077 propose un système de maîtrise des armes ou des compétences assez évolutif, basé bien entendu sur les points de compétence, mais également sur la pratique. Utilisez majoritairement des fusils à pompe et le jeu fera grimper une jauge d'expérience dédiée à cette catégorie d'arme, augmentant ainsi vos dégâts ou votre stabilité. En outre, la pratique débloque des points d'attribut bonus, qui sont à répartir dans les différentes compétences générales qui régissent la polyvalence de V.
Les implants sont déterminants, dans Cyberpunk 2077, même s'ils restent optionnels. En vous rendant chez un charcudoc, vous pourrez acheter, moyennant de lourdes finances, certaines augmentations, allant du simple renfort d'armure au double saut, en passant par des lames intégrées au corps de V. Attention cependant, il faudra choisir intelligemment vos augmentations, car elles ne sont pas changeables à loisir. Résultant d'une opération de votre corps, vous serez systématiquement contraint de repayer toute nouvelle augmentation se substituant à une autre. Un conseil : prenez le double saut.
C'est d'ailleurs sans doute aussi pourquoi Cyberpunk 2077 peine autant à trouver son rythme de croisière, celui à partir duquel on se dit que, tout de même, c'est un sacré jeu que nous avons là entre les mains. Les débuts du jeu, et nous parlons des 8/10 premières heures, ne sont pas des plus palpitantes et ont surtout tendance à souligner les défauts du jeu sans vraiment mettre en avant ses qualités. Paraissant dirigiste dans ses différentes quêtes et les manières de les aborder, le jeu montre une trop grande tendance à vous mettre sur des rails, là où il aurait gagné a rapidement faire comprendre que ce n'est qu'au prix d'un gain d'expérience, et donc, de polyvalence, qu'il révélera toute sa saveur. Prudence donc, Cyberpunk 2077 ne vous attrape pas immédiatement, il demande qu'on lui accorde du temps pour que ses possibilités vous sautent au visage, ce qui fait d'autant plus regretter l'absence d'un New Game +, qui n'aurait jamais été aussi à propos qu'ici.
Cependant, la polyvalence à un coût et il ne faudra pas espérer pouvoir remplir l'intégralité des nombreux talents mis à disposition de V. Les compétences générales (Constitution, intelligence etc.) sont elles-mêmes divisées en plusieurs arbres de talent spécifiques, et certains bonus, actifs ou passifs, ne pourront être débloqués qu'une fois suffisamment de points affectés dans la compétence générale à laquelle il est associé. Il en résulte une grande flexibilité dans la constitution de votre personnage qui pourra tout autant être une brute adepte du corps à corps qu'un pirate émérite, capable de faire surchauffer à distance les implants neuronaux des adversaires pour leur infliger cécité, désorientation ou dégâts sur la durée. Si vous mixez les différentes approches et que vous optez, comme nous, pour un personnage hybride, à l'aise à peu près partout, vous vous rendrez compte que les affrontements proposent une vraie nervosité, et le plaisir pris à les mener croîtra proportionnellement au gain d'expertise de votre personnage.
Largement mis en avant par CD Projekt au cours des différentes présentations du jeu, le combat au corps à corps est une possibilité de spécialisation de votre V, qui pourra donc s'équiper d'armes tranchantes, contondantes ou de divers implants greffant des lames rétractables, entre autres, à ses bras. Si les choses s'améliorent à mesure que vous attribuerez des points dans cette approche du combat, dans l'ensemble, le corps à corps est un peu mou, voire parfois confus et ne fait que très peu ressentir l'allonge de vos coups. Sans être catastrophique et tout en restant une approche viable sur la durée, nous aurions aimé que le corps à corps offre un peu plus de punch et de sensations d'impact.
Un volet infiltration un peu classique
L'infiltration, elle, est aussi une voie de spécialisation. En effet, plusieurs arbres de compétence sont dédiés à la furtivité, qui s'avère toutefois assez classique dans son approche. Sans pour autant recourir aux traditionnels conduits de ventilation, les séquences d'infiltration sont parfois assez évidentes. Si vous n'avez par exemple, pas la capacité de forcer une grille pour vous introduire dans un entrepôt, vous n'aurez qu'à suivre le mur qui l'entoure pour trouver un éboulis libérant un passage vers votre objectif. Si le level design se veut plus intelligent et varié sur les quêtes plus scénarisées, dans l'ensemble, l'abord discret d'une situation reste assez convenu. Alors certes, le piratage, dans le jeu, apporte un peu de diversité à l'ensemble. Vous pourrez accéder aux caméras de surveillance, les désactiver à distance, pirater les implants ennemis pour les rendre aveugles quelques secondes, déclencher des grenades à distance, etc. Mais dans l'ensemble, si vous ne souhaitez pas être vu et donc éviter de pirater directement des adversaires, les moyens pour détourner l'attention ne sont pas renversants d'originalité. Radio placée juste à côté du PnJ qui vous barre la route, caisses branlantes bien en évidence au-dessus d'un groupe de 3 ennemis qui ne semblent pas percevoir le danger, ou écran télévisé qui n'attend que vous pour être déclenché, les situations manquent un peu d'originalité.
En revanche, si vous optez pour le double saut, qu'il faudra préalablement acheter, l'infiltration gagne en épaisseur et ouvre de nouvelles perspectives, et devient à cette occasion nettement plus agréable. Par exemple, si vous devez abattre le cuistot d'un restaurant, que vous ne souhaitez pas passer par l'entrée principale et que vous n'avez pas la compétence requise pour forcer la porte dérobée, utiliser le double saut vous permettra de découvrir sur le toit, inaccessible autrement, une verrière qui donne sur la cuisine, vous laissant alors la liberté de tuer votre cible à coups de piratage d'implants, en toute discrétion. Ces situations sont nombreuses et ne se révèlent qu'à mesure que vous gagnez en expérience et que vous optimisez les implants de votre V. Si votre personnage est d'ailleurs suffisamment polyvalent, vous pourrez bien sûr essayer de fouiner pour déverrouiller des accès supplémentaires dissimulés, vous aidant parfois à vous extraire rapidement et discrètement d'un lieu de quête. Pour finir, sachez simplement qu'il ne sera pas possible de finir le jeu sans tuer personne... tant pis, donc, pour les pacifiques, sachant que tuer ou neutraliser n'a pas d'impact sur le déroulement du jeu. Si l'on vous demande de neutraliser sans tuer un ennemi, mais que vous le tuez tout de même, votre commanditaire vous fera une réflexion, mais cela ne sera pas pour autant synonyme d'échec de la quête, vous restez libre dans votre approche.
Si vous n'êtes pas habitués à des feuilles de personnage touffues, soyez rassurés. Il ne sera pas possible de rater votre personnage, malheureusement, ou heureusement selon les profils. Vous pourrez certes parfois vous mettre des bâtons dans les roues si vous ne répartissez vos points que dans des branches très précises, interdisant donc une certaine flexibilité dans votre manière d'aborder les choses, mais rien de vraiment handicapant. Les amateurs de RPG pur y verront là une certaine concession, tandis que le grand public trouvera peut-être cette abondance de statistiques un peu étourdissante, c'est aussi là toute l'ambivalence de jeu. Ambivalence qui se retrouve aussi sur le stuff, que vous pourrez améliorer grâce à un système de craft rudimentaire, ou que vous pourrez changer à loisir à mesure que vous affronterez des ennemis puissants, si vous ne souhaitez pas vous encombrer avec la confection d'armes ou de vêtements, Cyberpunk 2077 étant très cohérent au niveau du loot, à savoir que vous ne trouverez pas d'objets gris sur des ennemis puissants, pour résumer.
Un peu trop de bugs, pas assez d'IA
Mais le principal élément qui entrave le plaisir pris à mener des affrontements ou à rentrer dans le tas est la qualité de l'intelligence artificielle. En infiltration, les PnJ sont beaucoup trop souvent omniscients, ou beaucoup trop souvent aveugles et sourds. Capables de vous détecter en une fraction de seconde alors que vous n'êtes théoriquement invisible ou tout simplement statiques alors que vous venez de neutraliser un adversaire dans leur dos à deux mètres d'eux, les PnJ ne brillent pas par leur intelligence, ce qui vous conduira très souvent à ces séquences de sauvegarde / chargement rapide pour passer telle ou telle séquence sans déclenchement d'alarme, ou à ces situations ubuesques ou vous neutralisez à la chaîne des gardes placés en enfilade. Mais le constat n'est pas plus resplendissant dans les phases de combats. Il semblerait que décidément, la population de Night City ne soit bien fine puisque le comportement des PnJ en mode agressif pourrait s'avérer comique s'il n'était pas aussi agaçant. Bien des fois, il nous est arrivé de voir l'IA tout simplement planter, les ennemis restant immobiles en dépit de vos tirs. Problématique pour l'immersion, et davantage encore lorsque ce plantage intervient lors d'un combat de boss, qui reste là, comme un poteau et une invitation à simplement vider vos chargeurs pour faire tomber sa barre de vie à 0. Ces ratés sont d'autant plus frappants lorsque les ennemis s'entassent dans un couloir et n'osent pas franchir la porte qui les sépare de vous. Libre à vous alors, d'utiliser un pistolet technique pour tirer à travers les murs et ainsi mettre au sol 5 ou 6 adversaires sans qu'aucun ne lève le petit doigt pour se déplacer ou vous prendre à revers.
Mais si vous pensiez que cet aspect du jeu pouvait être acceptable avec toute votre indulgence, il ne fait en réalité que souligner du manque global de finition du jeu, qui vous fera régulièrement pester. Il serait trop long d'énumérer d'une manière exhaustive le nombre incalculable de bugs que nous avons rencontré sur nos 50 heures de jeu, patchées, pour rappel, avec 49 Go de données. Descriptifs d'objets à ramasser qui restent collés à l'écran, un mode invincible qui, pour une obscure raison, se met subitement à vous concerner autant que les ennemis, scripts qui ne se déclenchent pas, combats de boss qui plantent, lignes de dialogues qui restent en permanence affichées à l'écran, animations qui ne se lancent pas... autant de problèmes qui nous ont contraints à très régulièrement recharger la sauvegarde la plus récente pour remettre un peu d'ordre dans tout ça et repartir sur de bons rails. Pour vous ressortir de l'ambiance du jeu, il n'y a pas mieux. Quoi de plus rageant lorsque, lors d'une conversation à choix liée à une quête importante, un appel visio vient vous interrompre, sans que vous ayez la possibilité de choisir de ne pas le prendre, pour vous proposer de participer à un concours de tir, créant ainsi des superpositions de dialogues écrits et oraux à n'en plus finir ? Ces bugs, très ponctuellement bloquants cela dit, même s'ils le sont parfois, se multiplient d'ailleurs lorsque vous plongez dans les tréfonds du contenu annexe. Si les quêtes principales et les grosses quêtes secondaires s'avèrent plutôt stables, les petits contrats et le tout venant seront le théâtre des dysfonctionnements les plus improbables, brisant au passage l'immersion pourtant si formidable du jeu. S'il n'existe pas de monde ouvert parfait techniquement, Cyberpunk 2077 a encore un très long chemin devant lui avant d'être celui qui servira d'exemple à suivre en la matière.
Points forts
- Assez jouable dans ses parties scénarisées
- L'histoire, l'univers, la mise en scène
Points faibles
- Framerate en permanence en souffrance, en voiture comme à pied
- Clipping, textures baveuses, quand elles acceptent de s'afficher
- Une grande portion de la population, de la circulation, d'effets de tir ou d'explosion purement absente du jeu
- Synchronisation sonore parfois absente
- De nombreux moments de latence en combat entre l'activation du tir et son affichage à l'écran
- Une interface qui gèle le jeu dès qu'activée en mouvements
- Des problèmes techniques qui multiplient les bugs, déjà nombreux
- Quelques crashs
- Moche
CD Projekt s'est bien gardé de montrer et même de communiquer franchement sur les versions PS4 / Xbox One Fat / One S, vieilles de 7 ans, trop vieilles sans aucun doute. Nous comprenons aujourd'hui pourquoi et ne pouvons que déplorer cette discrétion malvenue, surtout pour celles et ceux qui avaient confiance ou qui n'ont pas eu la chance, les moyens, ou l'envie d'investir dans les versions Pro ou One X – qui semblent mieux s'en sortir et que nous testerons ultérieurement. Si le jeu reste relativement jouable dans ses séquences scénarisées, avec quelques couacs ici ou là cependant, l'exploration dans l'open world s'avère souvent laborieuse, voire parfois injouable. Textures qui ne s'affichent pas ou baveuses, aliasing prononcé, faible définition, framerate en souffrance, freezes, interface à la traîne, crash... ces versions Fat sont une preuve frappante que jamais Cyberpunk 2077 aurait dû être autre chose qu'un jeu next-gen. A force d'essayer de rogner partout pour rendre l'optimisation acceptable, ce qu'il ne parvient de toute façon pas à faire, CD Projekt a au contraire tiré une balle dans le pied de l'aura de son jeu qui semble en l'occurrence bien triste et même anachronique compte tenu des capacités réelles des machines en question. Si vous n'avez pas d'autre choix que de jouer à ces versions, il vous faudra une solide patience et une grande indulgence pour accepter de le traverser d'un bout à l'autre.