Derrière la poussière brute de la simulation, Codemasters n'a pas perdu de temps pour couver DiRT 5, apparu lors de l'inside Xbox de mai. Nouvelle identité pour s'éloigner de l'appellation DiRT Rally, le dernier-né de la saga prend un risque et revient à ses premiers amours sur la piste arcade. Un titre que l'on attendait pour avoir un aperçu du premier jeu de courses sur next-gen.
Testé par nos soins sur Xbox Series X, DiRT 5 n'a pas offert de grandes surprises d'un point de vue technique. Le cockpit next-gen propose une qualité d'image affinée sans faire sauter au plafond, et bien moins d'aliasing que son penchant PS4/Xbox ONE. Le seul vrai bond notable reste celui des temps de chargement. Déjà réduits dans la version de base, DiRT 5 next-gen enclenche une course sélectionnée de manière quasi-immédiate après l'affichage du logo du circuit. Pour le reste, rien ne bouge au niveau sonore, habillage, collisions ou sensations de conduite. Même son de cloche pour le contenu, avec la même expérience que la version précèdente. Une donnée qui risque d'être courante lorsque l'on parle de Smart delivery, nous vous invitons donc à lire le test rédigé au début du mois. Il ne reste plus qu'à attendre la sortie de la PS5 pour voir si Codemasters nous réserve une surprise via le comportement de la DualSense en jeu.
Si vous sortez d'une session sur DiRT Rally 2.0 ou DiRT 4, on vous conseille d'oublier tout ce que vous savez en abordant DiRT 5. Annoncé en mai pour le lancement des consoles next-gen, le jeu de courses signé Codemasters avait surpris dans son trailer par ses couleurs flashy et un aspect définitivement arcade. Débarqué un peu plus tôt sur PC, PS4 et Xbox One, nous avons pu voir si le dérapage est contrôlé malgré cette petite sortie de route.
Reboot de sept lieues
Car oui, il y a un monde entre les précédents opus et celui-ci, à commencer par l'identité visuelle. Les menus sont très colorés, à l'image des véhicules et des décors à la multitude de détails et animations spectaculaires pour pimenter les courses. Un contraste avec l'habituelle rigidité de Dirt Rally. Et pas pour nous déplaire, car la variété des circuits est très plaisante tout comme les effets de lumière, amplifiés par l'ajout de la météo dynamique. Que ce soit la Chine, la Grèce, le Brésil, l'Afrique du Sud ou autres parcours US, tous ont un certain charme même si l'on est très loin du photoréalisme recherché par les derniers mastodontes de la simulation automobile et plus proche du cel-shading.
Codemasters met donc les points sur les i, DiRT 5 ne fait clairement pas dans la simu. Même si l'effort est fait d'un point de vue sonore, les sensations volant en main sont bien moins fines et les erreurs moins punitives que ce que l'on connaissait déjà. Cohérent donc, avec des dépassements souvent rudes, des IA moins agressives, évidemment pas de gestion des dégâts et la part belle aux drifts en tout genre. Au niveau des collisions, nous avons été toutefois partagés, certaines parties ressemblant plus à des courses d'auto-tamponneuses qu'à de véritables défis. DiRT Rally était certes exigeant dans les contacts et la prise en main, mais les impacts sur collisions procuraient des émotions plûtot prenantes et très passe-partout qui manquent aujourd'hui. Même si c'est de l'arcade, la chose aurait donc pu être un poil mieux calibrée sans pour autant perdre énormément de fun.
Le Podcast confiné
Du fun que l'on retrouve tout au long de la Carrière, illustration du contenu conséquent mis à disposition. Cette dernière prend la forme d'une longue succession de défis à débloquer, à la difficulté constante. L'intérêt ne se pas dans le scénario, avec des séquences de podcast entre les épreuves assez insipides sur l'écran de menu, contées par Troy Baker (Death Stranding, Uncharted...) et Nolan North (Uncharted).
Le gros de la chose réside dans la diversité des types de courses, de maps et véhicules. Que ce soit du rally rush classique ou du Stampede sur des terrains très accidentés, des courses sur glace ou du Path Finder où il faudra gravir rapidement des pistes escarpées, on ne fait jamais le même type de courses. La combinaison se fait donc ainsi : une catégorie de véhicule est d'abord définie dans une liste assez impressionnante (voitures des 90's, 4x4, buggies, voitures modernes etc.), puis une catégorie de course (Path Finder, Sprint, Stampede, Rally Rush, Ice Breaker etc.) avec de derniers détails d'ambiance (météo dynamique ou non, nombre de participants...). La modélisation des bolides n'est pas d'une précision chirurgicale quand l'on s'approche de la carrosserie, mais un effort a été consenti pour satisfaire tout le monde en termes de choix. Niveau progression, de la monnaie virtuelle et de la réputation pour débloquer voitures et éléments de personnalisation se gagne à chaque escarmouche, où il faudra en plus d'arriver premier à l'arrivée réussir 3 défis en jeu (dépassement précis, collisions à faire...).
Joue-là comme Trackmania
À côté de la carrière, l'autre grosse partie du contenu se nomme Playgrounds. Semblable à ce que propose Trackmania en terme d'éditeur de circuit et d'esprit, le mode permet de se mesurer aux leaderboards via des épreuves classiques de passages de checkpoint ou encore Gymkhana, où il faut gagner un maximum de points via des skills qui rappeleront de bons souvenirs aux fans de la saga. Sympathique oui, mais incomplet dans le sens ou la feature ne propose pas les mêmes fonctionnalités communautaires. Impossible de voir les fantômes adverses pour battre les records, de quoi nous faire dire que Playgrounds illustre un peu l'ambiance générale du jeu. Précisons enfin que DiRT 5 est jouable en écran splitté et en online, mais les serveurs ne sont pas encore assez remplis pour émettre un jugement complet sur la chose.
Mais alors DiRT 5 est-il un excellent jeu de course arcade ? Malheureusement, même s'il fait le boulot sur la forme, il manque cruellement d'inventivité dans le fond. Et c'est dommage, car la variété du contenu montre que Codemasters a toutes les cartes en main pour se lancer idéalement sur next-gen fin novembre. Pour cette version PC, ONE et PS4, on regrette donc que le soft ne sorte pas des sentiers battus et rebattus dans l'aspect multi ou la sensation de progression du joueur.
Points forts
- Visuellement très sympa
- Des combinaisons de courses quasi-infinies...
- ...en plus du mode Playgrounds
- Météo dynamique pour pimenter les parties
- Le passage à l'arcade totalement assumé...
Points faibles
- ...mais qui divisera forcément
- Scénario de la carrière sans intêret
- Collisions décevantes dans le ressenti
- Un manque d'inventivité général
La licence de Codemasters a pris un virage arcade, et il ne plaira pas à tout le monde, c'est un fait. Mais on ne pourra pas reprocher à DiRT 5 de pleinement assumer son statut avec une identité visuelle cohérente en plus d'être impeccable, un contenu dense et des courses pour tous les goûts en solo et multi. La grosse déception vient du manque d'inventivité du titre, que ce soit dans le déroulé de la carrière ou dans l'articulation des modes de jeu. La carrosserie de DiRT est plutôt sympa cette année, mais le moteur a besoin d'un supplément d'âme pour se distinguer.