Si vous sortez d'une session sur DiRT Rally 2.0 ou DiRT 4, on vous conseille d'oublier tout ce que vous savez en abordant DiRT 5. Annoncé en mai pour le lancement des consoles next-gen, le jeu de courses signé Codemasters avait surpris dans son trailer par ses couleurs flashy et un aspect définitivement arcade. Débarqué un peu plus tôt sur PC, Xbox ONE et PS4, nous avons pu voir si le dérapage est contrôlé malgré cette petite sortie de route.
Car oui, il y a un monde entre les précédents opus et celui-ci, à commencer par l'identité visuelle. Les menus sont très colorés, à l'image des véhicules et des décors à la multitude de détails et animations spectaculaires pour pimenter les courses. Un contraste avec l'habituelle rigidité de Dirt Rally. Et pas pour nous déplaire, car la variété des circuits est très plaisante tout comme les effets de lumière, amplifiés par l'ajout de la météo dynamique.
Codemasters met donc les points sur les i, DiRT ne fait clairement pas dans la simu. Même si l'effort est fait d'un point de vue sonore, les sensations volant en main sont bien moins fines et les erreurs moins punitives que ce que l'on connaissait déjà. Cohérent donc, avec des dépassements souvent rudes, des IA moins agressives, évidemment pas de gestion des dégâts et la part belle aux drifts en tout genre. Au niveau des collisions, nous avons été toutefois partagés, certaines parties ressemblant plus à des courses d'auto-tamponneuses qu'à de véritables défis. Même si c'est de l'arcade, la chose aurait pu être un poil mieux calibrée sans pour autant perdre énormément de fun.
Du fun que l'on retrouve tout au long de la Carrière, illustration du contenu conséquent mis à disposition. Cette dernière prend la forme d'une longue succession de défis à débloquer, à la difficulté constante. L'intérêt ne se retrouve non pas dans le scénario, avec des séquences de podcast entre les épreuves assez insipides sur l'écran de menu, mais dans la diversité des types de courses, de maps et véhicules. Que ce soit du rally rush classique ou du Stampede sur des terrains très accidentés, des courses sur glace ou du Path Finder où il faudra gravir rapidement des pistes escarpées, on ne fait jamais le même type de courses.
A côté de la carrière, l'autre grosse partie du contenu se nomme Playgrounds. Semblable à ce que propose Trackmania en terme d'éditeur de circuit et d'esprit, le mode permet de se mesurer aux leaderboards via des épreuves classiques de passages de checkpoint ou encore Gymkhana, où il faut gagner un maximum de points via des skills, qui rappelera de bons souvenirs aux fans de la saga. Précisons enfin que DiRT 5 est jouable en écran splitté.
Mais alors DiRT 5 est-il un excellent jeu de course arcade ? Malheureusement, même s'il fait le boulot sur la forme, il manque cruellement d'inventivité dans le fond. Et c'est dommage, car la variété du contenu montre que Codemasters a toutes les cartes en main pour se lancer idéalement sur next-gen fin novembre. Pour cette version PC, ONE et PS4, on regrette donc que le soft ne sorte pas des sentiers battus et rebattus dans l'aspect communautaire ou la sensation de progression du joueur.
La licence de Codemasters a pris un virage arcade, et il ne plaira pas à tout le monde, c'est un fait. Mais on ne pourra pas reprocher à DiRT 5 de pleinement assumer son statut avec une identité visuelle cohérente en plus d'être impeccable, un contenu dense et des courses pour tous les goûts en solo et multi. La grosse déception vient du manque d'inventivité du titre, que ce soit dans le déroulé de la carrière ou dans l'articulation des modes de jeu. En bref, la carrosserie de DiRT est plutôt sympa cette année, mais le moteur a besoin d'un supplément d'âme pour se distinguer.