L'arrivée de la 3D a marqué un tournant dans l'univers du jeu vidéo et notamment des jeux de plateformes. Cette époque a vu naître des stars comme Crash Bandicoot , Spyro , Ratchet & Clank ou d'autres un peu plus en retrait comme Medievil ou Jak & Daxter . Nicolas Meyssonnier, unique développeur du jeu, s’en est inspiré pour sortir Pumpkin Jack , après 3 ans de développement. Bel hommage ou vaine tentative ? Réponse ci-dessous.
Se définissant comme la "rencontre de Medievil et de Jax & Daxter" Pumpkin Jack nous accueille avec une sympathique cinématique d'introduction sous forme de peinture. Intégralement doublée, cette cinématique pose le contexte de l'aventure. Afin de mettre un terme à sa lassitude, le Diable décida d'envahir le royaume Arc-En-Ciel. Mais les humains ne restèrent pas les bras croisés et firent appel à leur plus grand champion sobrement nommé le Sorcier. Le Diable, de son côté, fit appel à Jack, un célèbre escroc ayant atterri en Enfer. Transporté sous forme de monstre à tête de citrouille, Jack n'avait plus qu'une mission en tête, en finir avec le Sorcier. Avec ce scénario prenant le contre-pied des histoires traditionnelles, le jeu instaure un univers teinté d'humour basé sur la traditionnelle fête d'Halloween. Le ton y est plutôt léger et les blagues brisant le quatrième mur ou les références culturelles réussiront parfois à vous décocher un sourire.
THIS IS HALLOWEEN...
Une fois le contexte posé, la première chose qu'on remarque est le style graphique cartoonesque faisant office de clin d'œil principal aux jeux cités précédemment. La pâte graphique est plutôt réussie et l'aspect globalement sinistre demeure illuminé par les quelques lanternes présentes. Notons que le jeu exploite la technologie RTX de Nvidia pour donner un meilleur aspect notamment aux reflets de l'eau ainsi qu'aux effets de lumière. Musicalement parlant, il faut avouer que le résultat est plutôt réussi. La bande-son apporte un vrai plus aux différentes séquences, notamment de par la reprise de certains classiques de musique classique à l'image de la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner.
SIR JACK AND DAXTER FORTESQUE POUR VOUS SERVIR
La progression se fait, elle, de manière assez classique en découvrant la structure de chaque niveau à travers le tutoriel expliqué par le Hibou. Jack avance en se battant contre des monstres et des humains tout en récupérant des crânes de corbeau au nombre de 20 par niveau. Il y est également possible de récupérer un gramophone nous donnant droit à une petite danse de notre antihéros sur fond de musique assez funky. Parlons également du bestiaire. On y retrouve tous les indispensables du thème : fantômes, rats, squelettes, chauves-souris... Dans sa quête, Jack se confrontera également à des soldats humains en armure et, plus surprenant, des snipers dotés de boucliers magiques. Mentionnons aussi les boss et quelques autres surprises dont nous vous gardons la surprise. Côté gameplay, rien de bien original : un double saut, un coup aérien, un combo de coups. Vous pourrez également user de votre Corbeau pour le lancer sur vos ennemis après les avoir verrouillés.
Bien que simplistes, les combats se révèlent plutôt satisfaisants, notamment par la réactivité des contrôles. On enchaîne facilement les roulades et les doubles sauts et on notera la présence de diverses armes pouvant se récupérer sur les boss et possédant des attaques spécifiques. Le jeu en lui-même dispose d'une difficulté plutôt bien dosée, mais les Game Over seront globalement plus souvent dus à des sauts ratés qu'à l'assaut des ennemis. À ce sujet, on peut noter la présence d'un compteur s'actualisant à chaque réapparition et offrant quelques commentaires sarcastiques sur la performance du joueur. Ce dernier renforce le lien avec l'humour "british" directement emprunté à Medievil.
JACK OF ALL TRADES
La structure des niveaux, bien que majoritairement linéaire, offre une expérience plutôt ouverte et invite à l'exploration avec ses objets cachés. Le jeu se diversifie avec la présence de casse-têtes où le joueur prendra véritablement le contrôle de la tête de Jack afin de débloquer le chemin pour l'antihéros. Au cours de l'aventure, ce dernier sera amené à parcourir des environnements disparates : Champs, mines hantées, marais maudits, cimetières, chacun étant entrecoupé d'une cinématique narrant l'action avec le même style graphique que l'introduction. En plus des énigmes, le titre nous propose de varier l'expérience avec des phases en wagon, à cheval et d'autres joyeusetés inhérentes à chaque stage. Bien qu'appréciable, la multiplication de ces séquences au sein d'un même niveau pourra lasser.
LA NUIT N'EST PAS ETERNELLE
Là où le bât blesse, c'est au niveau de la durée de vie du titre. En effet finir Pumpkin Jack vous prendra en moyenne entre 3 et 5 h, ce qui est assez regrettable pour un jeu du genre. On aurait aimé en voir plus tant l'ambiance instaurée fait mouche. On ne peut bien évidemment pas complètement reprocher ce fait à un jeu développé par une seule personne et on attendra donc une éventuelle suite plus ambitieuse. Il est cependant possible de rallonger l'expérience par la récolte de tous les crânes et gramophones ainsi que par la présence d'un chronomètre activable encourageant le speedrun.
Points forts
- Différentes phases de jeu...
- Un univers cartoonesque charmant
- Des musiques entraînantes
- Des armes variées
- Le RTX est un vrai plus
- Le doublage
- Des environnements distincts
- Respecte les plateformer 3D de l'ère PS2
Points faibles
- ...Parfois un peu répétitives
- La durée de vie un peu courte (5h)
- Loin de réinventer le genre
À défaut de vouloir proposer une expérience réellement innovante, Pumpkin Jack se veut un bel hommage aux anciens jeux de plateforme 3D. Le titre de Nicolas Meyssonnier s'inspire des plus grands et offre une expérience satisfaisante bien qu'entachée par une durée de vie limitée et un aspect un peu répétitif.