Les docteurs Neo Cortex et Nefarious Tropy ne sont jamais à court d’idées lorsqu’il s’agit de mettre l’univers sens dessus dessous. Avons-nous écrit univers ? Nous devrions plutôt évoquer le multivers, puisque les deux zigotos maléfiques s’amusent à mélanger les dimensions. Douze années après le troisième épisode sous-titré “Warped”, il est grand temps de retrouver Crash et Coco dans une aventure inédite qui sait prendre appui sur ses fondations.
Acheter Crash Bandicoot 4 : It's About Time sur PS4 à la Fnac
Il est l’heure de planter les bougies dans un fruit Wumpa géant ! Cette année, nous fêtons en effet le vingt-cinquième anniversaire du marsupial qui a fait les beaux jours des consoles PlayStation. Et quel plus beau cadeau les équipes d’Activision pouvaient offrir à Crash qu’un lifting de sa toute dernière aventure ? Oui, Crash Bandicoot 4 : It’s About Time arrive dans une version “next-gen” rutilante, en 4K/60fps.
Crash Bandicoot, une mission capturée sur PS5
Le jeu de base étant déjà magnifique, les développeurs n’ont pas eu besoin de transformer la terre en or. L’épopée est tout simplement plus belle et plus fluide que celle d’origine, donnant parfois l’impression d’être devant un véritable film d’animation, en particulier devant les scènes cinématiques animées avec soin. Sur PlayStation 5, les gâchettes adaptatives apportent un léger plus à l’immersion. À l’instar de Sackboy : A Big Adventure, elles se font remarquer quand il est nécessaire d’utiliser un pistolet ou un grappin (via les personnages annexes). Sympathique mais globalement anecdotique. Le système d’activités est pris en change, et les temps de chargement ont été raccourcis (une vingtaine de secondes sur PS4 pour lancer un niveau, contre moins d’une dizaine sur PS5/Xbox Series X). Il est bon de rappeler que contrairement à Control : Ultimate Edition, la mise à jour “next-gen” est gratuite si vous possédez déjà le jeu dans sa version PlayStation 4 ou Xbox One, tant que vous restez dans le même environnement (PS4 vers PS5, Xbox One vers Xbox Series). Vous conservez ainsi votre progression, ce qui est une bonne nouvelle tant ce Crash Bandicoot se révèle difficile à terminer à 100 %.
Dans sa version PC disponible sur Battle.net, Crash Bandicoot 4 : It’s About Time ajoute quelques options graphiques supplémentaires afin de convenir aux différentes configurations. Nous retrouvons donc dans les paramètres de quoi changer la qualité du post-traitement, des ombres, des textures et des effets. À faire glisser de “faible” à “N.sane”. Quant à l’anti-aliasing, il peut être poussé jusqu’à x8. La manette Xbox comme la DualShock 4 sont évidemment reconnues afin d’aider Crash à bondir là où il faut. Pas d’impair technique à signaler, les joueurs PC disposeront le 26 mars d’une jolie version de Crash Bandicoot 4 capable de tourner en 4K/60fps.
Six mois après être sorti sur PlayStation 4 et Xbox One, le célèbre marsupial arrive enfin sur la machine qui lui semblait pourtant destinée : la Nintendo Switch. It’s About Time tient donc désormais dans la poche, non sans avoir dû se délester de quelques fulgurances techniques. Si la promesse de réussir à faire tourner un soft aussi gourmand que Crash Bandicoot 4 est tenue, le résultat est forcément moins enchanteur que ce que nous avions sur les machines de Sony et de Microsoft en septembre 2020.
Crash Bandicoot 4 : It's About Time - Un échantillon du jeu sur Nintendo Switch
Dans ses scènes en intérieur, le titre d’Activision arrive à maquiller habilement les concessions faites pour tourner sur l’hybride de Nintendo, mais le tour de magie s’estompe dès qu’une séquence un peu chargée s’affiche à l’écran. Oui, à cause de sa définition moindre, It’s About Time expose des panoramas baveux. Rien de trop gênant pour la lisibilité générale, sauf peut-être lors des moments où le personnage glisse d’un rail à un autre à toute vitesse, mais le downgrade se doit d’être noté. Bien que les nuages de points soient visibles sur certaines textures et que le crénelage soit perceptible sur divers éléments, les effets de lumière impressionnants des versions One/PS4 sont gardés. Le rendu oscille donc entre le tout à fait acceptable et le plutôt moyen en fonction des séquences. En ce qui concerne les temps de chargement, ils sont très proches de ceux des versions One/PS4 (une vingtaine de secondes pour lancer un niveau).
Crash Bandicoot 4 demandant pas mal de précision (surtout dans ses derniers chapitres), nous vous conseillons de l’attaquer avec un pad pro. Comme souvent avec les portages de ce genre, les fonctionnalités de la Switch telles que le tactile et le gyroscope ne sont pas utilisées.
Il était une quatrième fois...
Autrefois mets incontournable consommé par des millions de joueurs avides d'univers colorés, le platformer 3D a perdu en popularité. Crash Bandicoot est le fidèle représentant de cette baisse de notoriété. Star des machines 32 bits dans les années 1990 grâce à trois épisodes très appréciés, il a petit à petit sombré dans l’oubli au cours des années 2000. Crash Bandicoot revient aujourd’hui avec un véritable quatrième opus, alors qu’il est en réalité le huitième titre de la série. Dans cette nouvelle aventure, ce minus de Cortex fomente un nouveau plan diabolique non plus pour conquérir le monde, mais les mondes. Une horrible intention qui sert d’excuse aux développeurs pour livrer un soft qui s’amuse à revisiter le passé tout en apportant une touche de nouveauté.
Vous aimez le speedrun ? Vous voulez montrer à vos amis à quel point vous maîtrisez Crash 4 ? Vous voulez battre les fantômes des développeurs du jeu ? Sachez que le titre de Toys for Bob dispose d’un mode time trial. Pas de checkpoint ici, le joueur ne dispose que d’une seule vie pour tenter de battre le meilleur temps.
L’épopée commence là où elle a débuté 24 ans plus tôt : sur la plage paradisiaque de l’île N.Sanity. Toys for Bob aurait pu vouloir sortir du chemin tracé par Naughty Dog en confectionnant un jeu de plates-formes 3D avec une plus grande liberté de mouvements, à l’image de ce qu’avait tenté Traveller's Tales pour Crash Twinsanity. Que nenni, Crash Bandicoot 4 : It's About Time se joue à l’ancienne, c’est-à-dire en suivant un chemin assez étroit défini par les concepteurs. Que la caméra soit située derrière le protagoniste, devant lui ou sur un des côtés façon side-scroller, elle ne peut pas être contrôlée librement. La progression se traduit comme à l’accoutumée par la destruction d'adversaires loufoques et de caisses diverses, jusqu’à la rencontre de boss plus coriaces que la moyenne. Doubles sauts, tacles, courses murales, attaques tournoyantes et compétences quantiques sont autant de capacités à maîtriser pour arriver à ses fins. Ou plutôt à la fin de Cortex et celle de son compère. Avec ses séquences de courses-poursuites rythmées et ses clins d’œil abondants, le titre édité par Activision s’appuie sur les fondations appréciées de sa première trilogie. Des volets postérieurs, Toys for Bob n’emprunte pas grand chose.
Crash, Coco, et leurs amis portent les masques
Après de nombreuses années d’absence, le marsupial et sa petite sœur ne pouvaient pas revenir les pattes vides. Épaulés par quatre “Masques Quantum”, le duo jouit de différents pouvoirs au fil de la progression. Lani-Loli octroie la faculté de matérialiser des éléments (caisses, plates-formes, etc.) appartenant à d’autres dimensions. Le joueur doit rapidement dompter cette mécanique s’il veut gravir des montagnes et passer des obstacles : il n’est effectivement pas rare de voir des plates-formes adjacentes appartenir à deux dimensions différentes, obligeant ainsi de passer de l’une à l’autre en plein saut. ‘Akano donne la capacité d’effectuer une attaque tourbillonnante dévastatrice en plus de réduire la pesanteur du héros, ce qui est utile pour atteindre des objectifs éloignés. Kupana-Wa ralentit le temps pendant quelques secondes et Ika-Ika inverse la gravité, une fois activés. Vous l’aurez compris, une majorité des situations dangereuses rencontrées au cours de l’épopée se contournent avec une bonne utilisation de ces facultés spéciales. Précision importante, ce n’est pas le joueur qui choisit quel masque activer selon son bon vouloir, mais le jeu qui permet de se servir des pouvoirs sur des segments bien définis. Laisser la main au joueur aurait eu du sens si It’s About Time avait misé sur l’exploration libre de grands univers, mais ce n’est pas le cas ici. Cette fonctionnalité apporte surtout un peu de variété aux actions de base des protagonistes principaux, qui pour le coup est plutôt bien sentie dans un titre misant sur la plate-forme. Nous pouvons donc nous réjouir de ne plus avoir à contrôler les monstres insipides rencontrés dans Crash of the Titans. Enfin, presque…
It’s About Time récompense la prise de risques par des gemmes donnant accès à des bonus à débloquer. Les trois premières d’un niveau se récupèrent en ramassant 40 %, 60 % et 80 % des Wumpa, la quatrième en détruisant toutes les caisses, la cinquième en atteignant l’arrivée en moins de trois morts, tandis que la sixième est tout simplement cachée. D’autres gemmes sont accessibles en mode N.Versé. Des gemmes colorées sont également à dénicher pour accéder à un niveau secret.
À l’instar de certains de ses camarades qui officient presque dans la même catégorie (Sonic, pour ne citer que lui), Crash Bandicoot 4 succombe à la mode des personnages jouables aux compétences distinctes à incarner. Il y a par exemple Dingodile, qui possède une sorte d’aspirateur qui n’a rien à envier à celui de Luigi, Cortex, équipé d’un pistolet capable de transformer des ennemis en plates-formes, mais aussi Tawna, munie d’un grappin somme toute classique. Nous comprenons bien l’envie de Toys for Bob de proposer un peu de diversité en apportant des mécaniques plus diversifiées par l’intermédiaire de protagonistes issus d’anciens Crash Bandicoot, mais l’essai n’est pas transformé. Les niveaux qui mettent en scène ces personnages annexes sont rarement inventifs et beaucoup moins amusants à vivre que ceux de Crash/Coco. L’intention de livrer un autre point de vue sur une situation déjà vécue par le duo de base est intéressante, mais ces stages flirtent avec le remplissage, d’autant plus que la fin des niveaux est la même que celle déjà jouée (dans une version plus ardue). Fort heureusement, ces mondes “Timelines” mettant en scène des personnages annexes font figure de bonus et ne sont en aucun cas obligatoires pour arriver au stage final. Pour le reste de sa structure, It’s About Time reste dans les clous des œuvres d’origine avec sa carte du monde à parcourir, ses stages bonus et ses nombreux collectibles à dénicher... afin de débloquer des dizaines de skins supplémentaires. Voilà la preuve qu’il sait aussi surfer sur les tendances de son époque.
Le pic N.Sanity de difficulté… dans toute sa gloire
Pensé pour ravir les trentenaires ayant dévoré la trilogie de base, plus à même d’accepter les soucis de précision provoqués par l’appréciation des distances, Crash Bandicoot 4 offre un défi ardu. Les quelques morts qui se comptent par pincées dans la première partie de l’aventure se chiffrent vite par dizaines dans les niveaux finaux. En difficulté “Moderne”, les répercussions négatives demeurent minimes puisque les vies sont illimitées. En cas de mort à la chaîne, les développeurs octroient même des petits coups de pouce prenant la forme d’un masque protecteur ou d’un checkpoint supplémentaire. Mais en difficulté “Retro”, chaque mort retire une vie. Lorsque le joueur n’en possède plus, il doit recommencer le niveau depuis le début. En réalité, c’est quand l’aventure semble terminée que les ennuis commencent vraiment. Une fois N. Tropy puni, les tableaux qui suivent exposent le vrai potentiel des Masques Quantum au sein de niveaux complexes flirtant avec le puzzle platformer. Malheureusement, les morts ne sont pas toutes dues à la seule difficulté. Il est encore délicat de prévoir l’endroit de réception après un saut, même si la présence d’un cercle concentrique jaune là où le héros est censé atterrir apporte un petit peu d’aide. La maniabilité sur surface glissante se révèle frustrante, et certains ennemis ne disposent pas toujours de points faibles immédiatement identifiables. Le véritable problème réside dans la maniabilité de la “super-toupie” accordée par ‘Akano (le masque violet). Sous cette forme, la grande inertie mène trop souvent à des game over inopinés. En ce qui concerne la physique générale, ce Crash bouge globalement comme dans les précédents volets. À ceci près que les sauts (au-dessus des précipices) sont légèrement plus permissifs.
Crash Bandicoot 4 possède un mode multijoueur en local jouable de deux à quatre joueurs. Ce mode se joue en fait au tour par tour dans les différents niveaux de l’aventure. En “Course de points de contrôle”, les concurrents doivent faire le meilleur temps. En “Combo caisse”, il est demandé de détruire plus de caisses que ses camarades. Un petit plus globalement anecdotique.
Des jungles tropicales aux monts enneigés, les lieux parcourus demeurent aussi convenus que magnifiques. En se reposant sur les excellentes bases graphiques de la N.Sane Trilogy, le soft développé par Toys for Bob fourmille de détails enchanteurs. Crash Bandicoot 4 est très beau, et les mimiques des adjuvants comme des opposants sont irrésistibles. Parmi les mondes visités, nous avons particulièrement apprécié celui se déroulant en plein carnaval avec sa musique qui évolue en fonction des actions du joueur. Pas bien original mais formidablement exécuté, voilà ce qui vient immédiatement à l’esprit dès que nous évoquons It’s About Time. Nous retrouvons bien les sensations d’antan avec une maniabilité plus souple et une technique bien actuelle. Crash Bandicoot 4 ne réinvente en aucun cas le jeu de plates-formes, mais il est une belle lettre d’amour aussi bien à un genre qu’à une série. À ce titre, les situations rencontrées tout au long de l’épopée ont déjà été vues par le passé, dans un Crash Bandicoot ou dans d’autres sagas colorées. Oui, certains éléments sont surexploités (blocs de glace qui chutent à ralentir, plates-formes piégées, etc.) et les combats de boss ne sont pas forcément épiques, mais cet épisode livre tout ce que le fan est en droit d’attendre. Si l’on ne prend pas en compte la lecture des 70 pages du contrat d’utilisation affiché lors du premier lancement du titre, l’aventure principale se termine en une dizaine d’heures. Il faut cependant beaucoup plus de temps pour tout finir à 100 %, le contenu annexe étant conséquent. Il y a par exemple les niveaux “Flashback” à débloquer en trouvant des cassettes (accessibles seulement si le joueur réussit à atteindre un certain point d’un niveau sans mourir), le Time Trial, le multijoueur en local (en tour par tour) ainsi qu’un mode “N.Versé” donnant la possibilité de refaire tous les niveaux du jeu en mode miroir. Décidément, tous les prétextes sont bons pour replonger avec le sourire dans l’univers du marsupial.
Acheter Crash Bandicoot 4 : It's About Time sur PS4 à la Fnac
Points forts
- C’est très joli
- Rythmé et varié dans ses univers
- Les sensations d’antan, avec quelques nouveautés
- Un défi exigeant
Points faibles
- Encore des imprécisions dans la maniabilité
- Ne propose rien de véritablement original
- Personnages annexes sans réel intérêt
Avec It’s About Time, Crash est de retour en pleine (plate) forme. À l’image des nombreuses séquences sur rails, le marsupial va de l’avant même s’il couvre ses arrières. Pensée avant tout pour les fans de la série et du genre, l’aventure conserve ce qui a fait le charme de la première trilogie tout en apportant quelques nouveautés bienvenues par l’intermédiaire des masques. Malgré des personnages annexes pas très intéressants à incarner ainsi que divers soucis de précision (comme à l’époque), le titre de Toys for Bob répond au cahier des charges avec une belle efficacité. Joli et drôle, Crash Bandicoot 4 n'invente rien mais fait tout très bien.