Les institutions sportives XXL, que ce soit les organisateurs de compétitions, clubs ou franchises, n'ont clairement pas été épargnée depuis le début de l'année. La toute puissante National Football League fait figure d'exception, étant donné que sa 100e saison s'est conclut par un Super Bowl en février et la victoire des Chiefs juste avant la crise sanitaire. Sorti le 28 août, Madden NFL 21 d'Electronic Arts marque donc le grand retour du football américain après une longue absence sans encombre, avant le Kickoff du 10 septembre.
Ne pas stagner, évoluer. Si l'on suit la logique du joueur qui a incarné la jaquette de Madden NFL 20, à savoir le jeune et talentueux Patrick Mahomes, c'est ce qui devrait se passer pour cette nouvelle mouture. Oui, mais voilà, c'est cette fois le MVP en titre Lamar Jackson, QB des Ravens de Baltimore qui a été mis en tête d'affiche. Le défi est donc de nager à contre-courant des récentes sorties marquées EA Sports, pour donner un second souffle à Madden, sans concurrence et pouvant se permettre de rester sur ses acquis.
Same jersey, same passion
Preuve de son auto-suffisance sur ce terrain, EA Tiburon n'a pas bougé d'un iota de par sa réalisation et l'incarnation du show à l'américaine. Frosbite est toujours de mise concernant le moteur graphique, de quoi retranscrire fidèlement les visages et animations des joueurs en jeu et lors des cinématiques. Par contre, le jeu déçoit au lancement sur ce point avec de grosses chutes de FPS constatée lors des cinématiques d'avant-match et lors des célébrations. Le reste est classique, avec des habillages et un effet retransmission TV immersif, tout comme l'ambiance sonore. Les licences sont toutes présentes sauf, vous l'aurez suivi, les Redskins de Washington. En instance de modification de l'identité de sa franchise, Washington verra sa licence être temporairement générique sur Madden.
Côté gameplay, les facteurs X sont de retour, tout comme les Superstars Abilities. Chaque joueur plus ou moins célèbre dispose d'un ou plusieurs X Factors, un takeover qui s'active lorsque le joueur réalise un objectif pendant le match. Une très belle idée conservée, à l'image de toutes les autres mécaniques de gameplay. Ca ne bouge pas vraiment, mais dur de décrire ça comme un gros défaut tellement on voit mal comment le titre peut faire mieux. Annoncé comme novateur, la nouvelle panoplie de skills ne nous a pas marqué, à l'inverse des infos contextuelles sur la ligne défensive adverse pour mieux la prendre à défaut.
A noter que les playbooks ont été mis à jour par rapport à la saison passée, même si l'ont trouve les schéma classiques qui font souvent la différence (Slants, Mesh, etc.). De quoi gonfler les possibilités dans les drives, et improviser avec son QB. En parlant de mise à jour, EA reste dans les clous pour sa saga Madden et proposera des updates régulières (quasi-quotidiennes) sur les effectifs et commentaires du jeu. En revanche, et ça commence un poil à nous peser en grands fans de la discipline, la localisation française et encore totalement absente, et le jeu est intégralement en anglais (son et texte). On se réjouira de la version next-gen (PS5 ou Series X) offerte en cas d'acquisition du titre current-gen, modèle que suivra la plupart des simulations sportives de cette fin d'année.
Apathetic Duo
Après "QB1 : Face to the Franchise", Madden reconduit sa partie scénarisée, appelée cette fois... "Face to the Franchise". Oui bon, on est loin de la reflexion menée avec "Longshot", l'ancienne Carrière réussie de la saga. Mais après QB1, on pourrait nommer cette nouvelle version QB2 au vu du contexte. On y incarne notre personnage établi avant de lancement le jeu (ce dernier sera aussi utilisé sur le mode The Yard, voir plus bas) avant l'arrivée à l'université en tant que Quarterback remplaçant (d'où le surnom QB2). Ce dernier nouera une relation fusionnelle avec le titulaire (incarné par Tye Sheridan, acteur principal de Ready Player One) et devra faire face à des choix qui modifieront votre profil de QB, ou vous fera basculer en Wide Receiver. Comme pour Madden NFL 20, l'après draft fait basculer le jeu en mode Franchise sans grand changement. Une déception comme la saison passée donc, d'autant que les cinématiques manquent cruellement d'humanité et rament techniquement parlant (désynchronisations labiales à la pelle et grosses chutes de FPS). On regrette le Longshot.
Des superstars KO
La grande nouveauté de contenu reste donc le mode The Yard, annoncé comme le penchant "Street" du Foot US. Des parties à 6 vs 6 sur terrains réduits (80 yards), jusqu'à trois joueurs en co-op à l'instar du mode Superstars KO décrit plus bas, avec son joueur personnalisé créé en introduction. Le concept est très sympa sur le papier et la forme, tellement la liberté de mouvement est accrue et les stades sympathiques, mais extrêmement fouilli et pas au niveau des autres modes street d'EA Sports (VOLTA pour FIFA et Ones pour NHL). On définit un prototype pour son joueur (habilités par rapport à son poste) mais sans ressentir de véritables changements ingame et en se perdant dans les innombrables menus. De plus, même si l'on peut changer l'aspect cosmétique de son personnage, le véritable axe et envie de progression réside uniquement sur son précepte. Dommage.
Le trailer du mode The Yard
La partie Ultimate Team du soft est certes très complète (Draft en ligne, duel contre l'IA et saisons multi, challenges). Mais régresse dans sa lisibilité lors de l'entrée dans le mode. Les temps de chargements sont longuets et les explications trop obscures pour bien saisir l'essentiel des mini-jeux et challenges. En résumé, en plus d'être identique au dernier MUT, le cru 2020 recule.
Outre The Yard, on retrouve le mode Superstars KO pour cette itération. Que l'on ne s'égare pas, il ne s'agit pas d'une nouveauté, mais nous n'en avions pas parlé lors du test du précédent opus et pour cause : EA a intégré cette partie en post launch pour Madden NFL 20, à l'occasion du lancement officiel de la saison. Le concept est de retour, parfait pour tout amateur de mort subite. En effet, à 11 contre 11 sur un terrain dédié, mais aux bonnes dimensions à l'inverse de The Yard, le principe est d'éliminer ses adversaires en ligne un à un avec des règles dynamiques (inscrire en premier un Touchdown pour l'emporter, etc.). Malheureusement, Supertars KO fait comme son homologue street The Yard, et ne va pas plus loin dans l'immersion et les leaderboards. Madden NL 21 a (un peu) tenté des choses, sans grand succès.
Points forts
- Contenu très solide
- Serveurs stables en ligne
- Le show bien retranscrit visuellement
- Des playbooks vraiment complets
- Mis à jour régulièrement
- Une upgrade gratuite vers la next-gen
- Le concept de The Yard...
Points faibles
- ...mais le mode manque un peu de pep's
- Le mode scénarisé plat...
- ...et très faiblard dans sa réalisation
- Un mode MUT qui n'avance pas
- Les menus et modes perdent en lisibilité
- Pas d'avancées dans le gameplay
- Grosses chutes de FPS lors des cinématiques
- Toujours pas de traduction française !
Malheureusement pour tous les fans francophones de Foot US, nous sommes navrés de dire que EA Sports fait du EA Sports avec ce Madden NFL 21. Le nouvel opus propose certes un gameplay qui correspond aux standards actuels des simu sportives, mais se plante royalement du côté des innovations. Rien de très neuf à se mettre sous la dent manette en main et via le mode MUT, un scénario de carrière sans relief, des menus qui perdent en lisibilité, les modes The Yard et Superstars KO peu enchanteurs et une nouvelle absence de localisation française. Bref, c'est un drive où la saga a perdu du terrain.