Plus de 4 ans après Superhot et 3 ans après Superhot VR, Superhot : Mind Control Delete continue d’explorer un concept unique : un FPS où l’action se met en pause lorsque le joueur ne bouge pas, mais s’emballe dès qu’il se déplace. Plus qu’un simple “pack de niveaux”, Mind Control Delete innove sur de nombreux points, à commencer par sa progression inspirée des rogue-lite.
Le concept de base de Superhot est à la fois unique et génial : ce FPS où le temps s’arrête quasiment lorsque l’on ne bouge pas offre, paradoxalement, des sensations de shoot formidables et une dose d’adrénaline dont peu de shooters peuvent se targuer. Chaque tableau nous place en apnée, et notre cerveau doit rapidement réfléchir à la meilleure façon de tirer parti de son environnement pour abattre efficacement ses ennemis. Le Superhot original était, à ce titre, presque un puzzle-game, avec ses niveaux fixes et ses ennemis dont on finissait par connaître par coeur le comportement. Mind Control Delete continue d’explorer cette voie, mais amène de l’aléatoire dans cette mécanique bien huilée. Nous explorons en effet cette fois-ci un ensemble de “noeuds” que l’on peut faire presque dans l’ordre que l’on souhaite. Chaque “noeud” est en fait une suite de niveaux (8 ou 10, généralement) qu’il faut réussir d’une traite avec un nombre de coeurs limité.
Si vous perdez tous vos coeurs, vous recommencez au début du noeud. Cette non-linéarité permet de varier les approches et les tableaux. Vous bloquez sur le niveau 5 ? Pas de souci, allez faire un tour du côté du niveau 3A ou 3B et peut-être allez vous débloquer l’amélioration qui vous manquait pour avancer plus facilement. Cette structure apporte une certaine variété, qui n’est malheureusement que relativement illusoire. Mind Control Delete fait en effet le choix de recycler constamment les mêmes niveaux, avec cependant quelques variantes à chaque fois : placement et apparition des ennemis qui ne sont pas les mêmes, début à un autre point de la carte, arme plus ou moins efficace mise à disposition… De quoi faire mouche durant les premières heures de jeu, mais, rapidement, une certaine lassitude s’installe.
De l'adrénaline, mais aussi de la répétition
Soyez donc prévenu : Mind Control Delete est certes très généreux en contenu (à vue de nez, il est trois fois plus long que le Superhot “original”), mais il s’appréciera avant tout via de courtes sessions. Une fois ce constat accepté, vous vous retrouvez face à une recette efficace, qui parvient à renouveler le concept de base. En plus de son système de progression inédit, le titre offre tout un tas d’améliorations (appelées “hack”) qui permettent de varier les approches. Elles se divisent en deux catégories : premièrement, un hack “unique” que l’on choisira avant chaque début de partie et que l’on garde jusqu’à la fin de son run. Cela peut-être une ruée contre un ennemi au loin, la capacité de lancer et récupérer automatiquement son katana ou encore l’ajout d’un coeur supplémentaire (et une poignée d'autres dont on se gardera, ici, de révéler le concept). Puis viennent les hacks aléatoires, que l’on choisit entre deux niveaux : par exemple la possibilité de commencer chaque niveau avec une arme à feu, des mouvements plus rapides, un temps de recharge du pouvoir principal plus court… Et bien entendu un soin salvateur, qui permet de terminer un ensemble de niveaux sans trop souffrir. Il faut cependant être prêt à donner dans le “die and retry” à outrance et à contenir sa rage quand, arriver au niveau 10 sur 10, une balle perdue vient nous faucher et nous oblige à recommencer au tout début du noeud. Certes, chaque affrontement est très court (moins d’une minute), mais il n’en reste pas moins frustrant de parcourir encore et toujours les mêmes décors.
Les sentiments envers Mind Control Delete sont donc ambigus : d’un côté, l’ajout des hacks, la plus grande variété des ennemis, la progression non linéaire ou encore les nouvelles armes apportent un joli vent de fraîcheur à un concept qui, s’il reste excellent, demeure le même depuis 2016. De l’autre, cette durée de vie augmentée n’est peut-être pas une si bonne chose, la faute à des niveaux qui se répètent trop souvent et de réguliers murs de difficulté qui peuvent décourager. Mais si vous êtes en manque de Superhot et que vous avez envie d’un FPS “à picorer” entre deux plus grosses sessions de jeu, l’affaire reste très bonne. D’autant plus que, rappelons, Mind Control Delete est offert à celles et ceux qui possèdent déjà Superhot.
Points forts
- Une progression non-linéaire très agréable
- Les sensations de shoot, toujours aussi bonnes
- Les "hacks" qui permettent de varier les approches
- Tellement grisant quand tout se déroule sans accro
- Nouveaux ennemis et nouvelles armes
- Offert à tous les possesseurs de Superhot
Points faibles
- Les mêmes niveaux, constammenet recyclés
- Mourir et recommencer les 8 ou 10 mêmes tableaux, encore et encore
- Diffculté trop irrégulière
Superhot : Mind Control Delete ne se moque pas de nous en matière de contenus et d’ajouts : nouveau système de progression, plus d’armes, plus d’ennemis, des améliorations qui permettent de varier son approche… Ce n’est pas “Superhot 2”, mais pas bien loin. En revanche, la répétitivité des niveaux et le concept très “rogue-lite” (refaire encore et toujours les mêmes séquences avant de pouvoir passer à la suite) peut vite lasser et on se le gardera pour des sessions de jeux relativement courtes et espacées dans le temps. Plus complet et plus long que le Superhot original, certes, mais du coup moins intense.