De la boue, de la boue et encore de la boue. Oui, Spintires est de retour avec la suite spirituelle de MudRunner, baptisée SnowRunner. Saber Interactive et Focus sont toujours aux manettes du jeu au concept bien particulier, celui de prendre plaisir à se frayer un passage dans des chemins cabossés ou boueux en manipulant des camions massifs chargés de marchandises.
L'aventure tout-terrain a débuté il y a 6 ans, en 2014. Spintires détonnait sur PC, développé par le studio britannique Oovee, avant que l'aventure MudRunner se poursuive via Focus Home et Saber en 2017. Un principe bien particulier, qui a ravi bon nombre de joueurs à la quête de défis demandant de la patience, et d'évasion. Alors 3 ans après la licence évolue-t-elle dans le bon sens ?
Overpass
Jeté en plein Michigan boueux avec un 4x4 classique, les premiers pas sont assez difficiles pour quiconque n’a jamais touché au genre. Il faut du temps pour dompter les différents types de surface et gérer le treuil, véritable ange gardien dans certaines situations compliquées. La physique est d’un réalisme frustrant, souvent punitif, et pourra rebuter les néophytes impatients lors des premières missions.
Mais l’essentiel n’est pas là, car les fans attendaient cette exigence au niveau de la physique, et ils sont servis. On sent une vraie différence sur le rapport poids des types de camions, des sensations et difficultés ciblées sur la boue, la glace et la neige. Chaque danger est à aborder avec précautions, sous peine de voir son carrosse renversé, sa marchandise échouée et de devoir rentrer au garage, qu’il soit proche ou à l’autre bout de la carte. En Alaska, la neige fait son apparition dans la série (d'où le nom du jeu, vous vous en doutez), avec des routes glissantes et de la poudreuse dévastatrice quand il s'agit de faire du hors-piste. Des conditions extrêmes pas épargnées par la météo dynamique, dont les effets peinent à se faire sentir, mais qui ont le mérite de pimenter l'expérience visuelle à l'instar du cycle jour-nuit.
Scout toujours
Heureusement, plus le jeu avance, et plus l’on débloque de quoi mieux s’équiper pour être moins ralenti par les éléments. Eh oui, c’est une nouveauté, il est désormais possible de personnaliser ses joujoux dans le garage, si votre niveau et votre compte en banque virtuel le permettent. Des changements cosmétiques, ou qui évoluer le gameplay comme l’ajout d’une grue, de bidons d’essence de secours ou de pneus adaptés. Il faut avant tout explorer l'environnement et ses recoins en scout (le nom donné aux 4x4 dans le jeu) pour débusquer les améliorations à appliquer et les véhicules cachés.
Mais là où SnowRunner cartonne le plus, c’est dans son univers et sa durée de vie. Il y a désormais 3 environnements, découpés en plusieurs parties, soit 30 kilomètres carrés de paysage sauvage varié plutôt bien réussi. Le Michigan avec ses reliefs et chemins boueux, l’Alaska et routes enneigées ainsi que la Russie et ses forêts denses. C’est énorme, rempli de missions qui vous prendront au moins une cinquantaine d’heures pour en voir une grande partie. Plus question de transporter uniquement des rondins de bois, les taches prennent la forme de contrats et d’objectifs variés pour gagner en niveau ou construire des structures pour réparer des routes. Un renouveau dans les types de taches, mais le titre manque cruellement d’une mission principale pour lui donner un peu de profondeur. Un mode coop en ligne sympa est disponible pour atténuer ce manque, où jusqu’à 4 joueurs peuvent s’entraider pour compléter les quêtes de l’hôte de la partie, et chercher à débloquer les 40 véhicules du jeu.
Comme nous l'avions indiqué dans cette news, les joueurs PC peuvent profiter de la panoplie de mods sur la plateforme mod.io, avec des véhicules créés par la communauté, en attendant le modding de mission et d'environnement disponible plus tard. Pour les joueurs consoles, le modding ouvrira bien ses portes à l'avenir, mais nous n'avons pas encore de date précise sur le sujet. Concernant les DLC, le Season Pass du jeu est divisé en 4 phases, qui réserveront leur lot de nouveaux défis, camions et map exclusives pour 25€.
Même moteur, mêmes obstacles
Les grosses zones d’ombres de SnowRunner sont avant tout techniques. Le moteur graphique se montre grossier sur certaines textures, et laisse échapper plusieurs bugs visuels et physiques. La caméra quant à elle déçoit par sa folie sur certains passages. La météo dynamique ne change pas vraiment les sensations, et si le cycle jour/nuit est sympa sur le papier, les phases de nuit sont trop sombres ou les phares pas assez puissants pour jouer dans de bonnes conditions. Des petites déceptions ajoutées à la vue cockpit, toujours peu travaillée (pare-brise rarement sale, rétroviseurs sans reflet miroir donc inutiles etc.). Enfin, si la gestion du carburant et des dégâts sur le véhicule nous ont d'abord laissés dubitatifs, elle se révèle cruciale une fois l'aventure avancée. En effet, l'essence est primordiale pour découvrir rapidement le garage des nouvelles zones pour y spawner, et une panne sèche ou des dégâts irréparables vous obligeront à tout recommencer à plusieurs kilomètres, pour galérer dans la gadoue, encore et encore...
Points forts
- Une physique au rendez-vous
- Le nombre de véhicule colossal (40 dont 18 licenciés)...
- ...qu'il est possible d'améliorer
- Les 3 environnements, beaux, variés et très denses
- Une durée de vie énorme
- Coop possible en ligne (jusqu'à 4)
- Finalement en tout point meilleur que MudRunner
- Exigeant pour les habitués...
Points faibles
- ...donc un frein pour les nouveaux venus ?
- La vue cockpit toujours bancale
- Une caméra un peu folle
- Quelques bugs graphiques, du cliping
- Le manque de vie, et d'un certain fil rouge
L'entame de Snowrunner est exigeante, et pourra rebuter plus d'un curieux. En revanche pour les plus téméraires et les habitués, ce nouveau volet de la série Spintires est une réussite. Le titre reste dans les clous de ses prédécesseurs sur sa physique quasi irréprochable, et fait bien mieux dans le contenu : 40 véhicules déblocables, un espace d'amélioration et surtout 3 environnements gigantesques que sont le Michigan, l'Alaska et la Russie. En revanche, les problèmes de caméra subsistent, quelques bugs apparaissent et l'on peine à distinguer un véritable objectif et fil conducteur au gré des environnements. Des détails pour les fans du genre, encouragés à vite se diriger vers les innombrables heures dans la boue et la neige qui les attendent.